mercredi 17 octobre 2012

Europe 16 - 10 (cours 3)


 Photo trouvé sur cet article dont l'auteure ne nous est pas inconnue



Les élections européennes


I.                   Mise en place, règles et organisation

Le Parlement Européen est mis en place en 1952, en 1976, on décide de créer les élections européennes au suffrage universel direct et c’est mis en place en 1979. Le mandat des députés est de 5 ans à partir de 1979. Enfin depuis 1999, on fonctionne à la représentation proportionnelle.
Le Parlement Européen est donc démocratique, transparent et permet à certains politiciens de s’y affirmer. En revanche, on a des délégations divisées. Ainsi, la délégation française est de 74 membres de tous partis. A cela s’ajoute le fait qu’on a parfois des alternances dans la représentation. Ainsi, Daniel Cohn-Bendit a passé son temps à alterner une représentation entre France et en Allemagne. La délégation est si divisée que ce Parlement apparaît plus comme un forum que comme un lieu de décision.

Ces élections ont quelques défauts. Ainsi chaque pays organise les élections selon sa tradition. De plus, les citoyens européens ne peuvent voter que pour leur pays tant qu’ils n’ont pas la nationalité de celui-ci, et quand bien même ils sont dans ce pays depuis plusieurs années. Troisième souci, on a la représentation proportionnelle mais dont le découpage régional ne respecte pas les régions classiques. Ainsi la France a huit régions pour élire au Parlement Européen (Ile de France, Sud-Est, Outre-mer, …).

En Ile de France, l’Union pour le Mouvement Populaire (UMP), grand parti, s’est présenté dans les huit régions françaises, ils ont reçu au total un quart des élus (soit 30 en gros). Ce système fait que certaines régions ont reçu jusqu’à 15 partis se présentant, puisque les partis français peuvent se présenter dans une ou huit régions, c’est à leur choix. Du coup, cela donne des partis de contestation périphériques et régionalistes entre autres (parti basque, parti antisioniste, …). Cela donne une mauvaise image à ses élections.
En revanche, le parti des Verts a eut un retentissement énorme avec les dernières élections européennes qui ont enfin constitué de manière solide leur parti. Le Parti Socialiste (PS) a donc décidé de s’allier avec eux car même si c’est pour les élections européennes, les Verts ont eu un bon score. Ces élections, jugées de second ordre, ont tout de même parfois des impacts retentissants.

La répartition à ce Parlement Européen ne se fait pas par partis mais par groupes. Le Parti Populaire Européen (PPE, groupe conservateur, où l’UMP se retrouve), les Socialistes et Démocrates (S&D, où l’on retrouve les députés PS), Association des Démocrates et Libéraux Européens (des centristes), les Verts (avec nos propres Verts), la Gauche Unie Européenne (plus ou moins une tendance communiste), ainsi que des Non-Inscrits. Tout ces jeux entre partis, groupes, tendances politiques, … redéfinissent les enjeux de manière assez particulière. Il y a tout de même des effets de hiérarchisations : grands partis / petits partis, grands Etats / petits Etats, Etats membres anciens / nouveaux Etats membres, ...
Il y a aussi le biais du langage et lors des séances plénières, on a des traducteurs qui aident, mais c’est peu passionnant. En revanche, en commission à Bruxelles, lorsque l’on travaille avec des autres députés, on utilise les langues de travail (anglais, français, allemand). Cela ajoute une hiérarchie officieuse entre membres des partis européens qu’on perçoit par les langues connues, le niveau de diplôme, … Cela participe à la mauvaise image du parlement qui apparait comme un organe où seuls une centaine de députés jouent réellement.
De plus, pour les petits pays pauvres où éloignés, il est difficile pour des questions logistiques (liaisons aériennes) de se déplacer sans arrêt à Strasbourg.
Tout cela participe d’un absentéisme accru des députés se jugeant plus utile à leur pays ou à Bruxelles qu’à Strasbourg. Les inégalités sont assez fortes entre les députés.

Elu pour seulement 2 ans et demi, le président de ce Parlement Européen est toujours tiré des grands groupes européens. Actuellement, c’est Martin Schulz.

II.                Les scrutins européens : 1979 – 2014

Il y a des élections européennes générales celles qui ont toujours lieu en France, sinon il y a les élections européennes partielles qui évitent de refaire des élections générales pour un seul pays. Puisque les élections européennes se déroulent toujours un dimanche, quelques pays refusent et le font dans les jours qui suivent. Du coup, les élections se déroulent sur quelques jours.

En 1979, neuf pays élisent leurs députés. 62% de participation. C’est faible comme taux de participation surtout pour une première élection, surtout pour le Royaume-Uni (32% de votes). Dans certains pays à taux d’élection élevé, on a un taux de vote élevé car il y a une obligation de vote dans certains pays (Belgique, Luxembourg).

En 1981, les élections partielles de la Grèce révèlent la forte adhésion à l’Europe de cette population qui venait d’entrer.

En 1984, de nouvelles élections générales on lieu pour l’Europe de 10. On voit apparaître et se confirmer des partis comme le parti des Verts ou celui du Front National. En général, on voit un effritement des pays présents à l’exception des pays à vote obligatoire.

En 1987, élections partielles suite à l’adhésion de l’Espagne et du Portugal en 1986. De nouveau, le taux de participation est assez mou alors même qu’ils l’intégraient. Les nouveaux Etats en votant autant se distinguent des pays membres anciens et abstentionniste.

En 1989, élections générales de l’Europe des 12. Celui de l’Espagne t du Portugal chute considérablement ce qui est lié au fait qu’ils revotent deux ans plus tard. Cette fois-ci les élections sont mitigées, on a des sursauts (Royaume-Uni, Danemark, Irlande), d’autres en baisse et les derniers se stabilisent. Certains facteurs l’expliquent : des simultanéités de scrutins dans ces pays incitent les gens à voter. La baisse générale du taux de participation est infime pour le moment.

En 1994, quatrième élection générale, suite à la réunification allemande (la RDA votant beaucoup moins que la RFA) et au traité de Maastricht. On constate que les pays nouvellement intégrés baissent dans leur taux de participation, en particulier le Portugal. C’est à cette époque que le Parlement Européen reçoit de nombreux pouvoirs or on vote moins qu’avant. En somme, les deux ne sont pas liés en apparence.

En 1995, les élections sont partielles pour l’entrée de la Suède. Les élections ont un faible taux de participation  pour ce nouveau pays membre avec moins de la moitié des votants suédois. Là encore, ils venaient tout juste de voter pour leur propre Parlement.

En 1996, les élections partielles sont pour l’entrée de l’Autriche et de la Finlande. Là encore le taux de participation est moyen.

En 1999, des élections générales ont lieu et on passe sous la barre des 50% de votants. La moitié des Européens inscrits n’a donc pas voté. Grosse chute du vote allemand passant de 60% à 45% de votants, baisse tendancielle. Chute de l’Italie, des Pays-Bas, du Royaume-Uni, des nouveaux membres (Finlande et Autriche).

En 2004, sixième élection générale pour 25 pays avec de nouveau une baisse tendancielle des votants. On tombe à 45% de votants avec des pays à vote obligatoire. La plupart des pays confirment avant tout leur tendance à la baisse. On notera la proximité des taux français et allemands. Les Italiens se démarquent avec une hausse des participations. Dans les dis nouveaux membres, on constate essentiellement des taux peu élevés dans les 30% et 40%, parfois moins (17% pour la Slovaquie), et en plus, ils venaient de voter pour leur adhésion. A cela, on peut ajouter la forte abstention électorale propre à ces pays.

En 2007, élections partielles pour la Bulgarie et la Roumanie, avec une forte abstention.

En 2009, la baisse tendancielle se confirme pour les 27 pays.

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