mercredi 24 octobre 2012

Pensée politique européenne 24 - 10 (cours 5)


 Paperback par Gesen, Flickr



La société de consommation


Jean Baudrillard, La société de consommation :
L’auteur répond à la question de ce qu’est la consommation et le sens que la société donne à cet acte. La consommation casse les relations humaines classiques, on a un rapport homme-objet. Les publicités mettent en scène ce rapport à l’objet. L’homme est isolé dans son monde. L’objet n’est pas réel mais fixé par les prix du marché (proche des idées de Marx et de la notion de déshumanisation).
Trait de société inhérent à la consommation, accumulation de l’objet. L’exemple le plus frappant, ce sont les grands magasins. Plus que les principes d’accumulation des objets, on a le rapport homme-objet, un désir insatiable et le mythe de l’abondance (dans l’excès le consommateur trouve son bonheur, d’où l’accumulation massive).
Un homme seulement consommateur qui structure ses relations sociales par l’objet. Une exposition constante aux objets de consommation. De nouvelles formes de consommation en Occident (consommation durable) où nous serions moins dans la passivité face à cette société de consommation.

Le concept de société de consommation est plus ou moins défini par Jean Baudrillard. C’est aussi un essai, puisqu’il se fonde sur beaucoup d’impressions, rarement sur des analyses concrètes.
Deux premières phrases : Un vertige de l’aliénation puisque les objets nous hantent dans nos rêves. Dans les années 1960, cette consommation c’est aussi l’acquisition de biens pratiques notamment la libération de la femme (aspirateur, lave-linge et réfrigérateur). Pour Baudrillard, c’est un renfermement par les esclaves techniques. De plus, la course à la performance, à l’aspect de l’outil devient une obsession. On cumule le nombre d’écrans dans nos sociétés (télévision, ordinateur, smartphones, …). Baudrillard se cible avant tout sur l’espace domestique, non l’espace professionnel.
A force de vivre avec les objets, nous devenons à notre manière des objets fonctionnels en société.
La citation de Marx souligne que la société de consommation s’enracine déjà dans la société industrielle. Cela lui permet aussi de légitimer la pensée de Baudrillard à une époque où Marx revient à la mode. Enfin on peut penser que le style y est pour quelque chose avec le passage LSD en particulier, soulignant que la consommation est une drogue.
Le style littéraire est très fluide avec des expressions plutôt agréables. Le grand magasin comme pays de cocagne. L’achat d’un produit de consommation n’est pas tant l’achat du produit que l’achat de l’abondance que représente ce produit. Pour Baudrillard, la société de consommation ce n’est pas consommer plus mais aussi produire du trop. On achète alors la partie pour le tout.

Pier Paolo Pasolini, Ecrits corsaires :
Ecrit en 1975, Pasolini étudie les transformations de l’Italie après Mussolini. Il estime que ??? Du coup, cela lui a provoqué des soucis judiciaires. Il fait des écrits et des films très provocants ce qui fait sa notoriété, jusqu’à son assassinat qui fit grand bruit. L’Italie a eu à sa manière les Trente Glorieuses. Ce texte exprime une idée nouvelle, la société de consommation est un fascisme. Elle prend le dessus sur l’individu et le contrôle entièrement. Pasolini qui a connu le fascisme le définit comme plus démocratique que cette tyrannie de la société de consommation. Ce propos sera très controversé.
Il prévoit une évolution qui va effectivement avoir lieu, celle d’une unification des modes et des habitus. On notera que la télévision, vecteur d’uniformisation fut bien perçu par la population pour l’unification linguistique qu’elle a permis en Italie. Il exagère le pouvoir de la société de consommation qui aplanirait les différences. Or en réalité, tous les milieux ont leurs propres valeurs et interprétations face au même phénomène.
Qualifier un régime de fasciste est récurrent en Italie. Pasolini le donne pour les démocrates-chrétiens alors au pouvoir. On eu le même effet sous Berlusconi, de même en France avec Sarkozy associé à Berlusconi ou Pétain.

1 commentaire:

  1. Ce qui a pu faire rapprocher Sarkozy et Pétain est fondé sur le fait que les accords du Conseil National de la Résistance ont subi de violentes attaques certainement plus dues à la "crise" qu'à ce président ....On constate d'ailleurs que cette mise en cause des progrès continue malgré le changement à la tête de l'Etat

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