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dimanche 17 mars 2013

Enjeux politiques 15 - 03 (cours 5)



Les femmes épanouies dans leur travail, mais déchirées selon Simone de Beauvoir.



Charles Taylor parle de « donneur de sens », des gens sans profondeur. C’est par le dialogue qu’on entretient avec les autres (l’acte dialogique), qu’on définit son identité. On perçoit spontanément les choses au travers d’une communauté, d’un « nous » qui nous structure. Celui-ci est toujours préexistant aux individus et cela permet de comprendre leur pensée. Personne n’est vraiment seul, tout le monde est conditionné par son contexte social. Dans ce contexte holiste, il est compliqué de contester sa position. Pourquoi dans les sociétés libérales constate-t-on un retour des communautés ? Dans les sociétés séculières, modernes et individualistes, c’est là qu’apparaît chez les individus un vide et un manque qui souhaite être comblé par un désir d’identité via les communautés (politiques et sociales). C’est quand on a le choix, que des populations revendiquent un droit.
Selon Taylor (et Kant auparavant), chaque individu possède la raison, c'est-à-dire qu’on a tous une conscience morale déterminée par la raison, y compris des assassins. Ainsi au moment où l’on ment, on admet que c’est un mensonge et que c’est répréhensible. Cette force morale c’est ce que Kant appelle la raison. On pousse ce potentiel humain universel jusqu’à l’attribuer à des personnes dont l’activité cérébrale est au minimum. Ainsi les personnes dans un état végétatif garde ce potentiel humain universel.
Maintenant, si l’on se place dans le domaine des cultures, on a une tendance occidentale actuelle qui estime que toutes les cultures ont leur complexité et sont donc différentes. Du coup, on a une politique individuelle qui nous pose tous égaux tandis que nos cultures même sont différentes. L’égalité des hommes nie les différences et les différences culturelles accusent des discriminations. Le but des communautés est plutôt de vouloir qu’on leur reconnaisse leurs différences sans pour autant qu’ils subissent des discriminations.


Simone de Beauvoir, Le deuxième sexe :
Selon Simone de Beauvoir, il y a une aliénation de la condition des femmes et cette aliénation ne peut disparaître par un traitement purement égalitaire. Dans son texte, elle explique que les femmes ont le droit de s’émanciper par le travail, par une autonomie économique et sociale. Les féministes et les anti-féministes, tout deux, exagèrent leurs arguments. Les femmes ont un traitement différent des hommes dans leur vie et en conséquence, cela se ressent dans la vie active. Ainsi, une femme affranchie est en conflit intérieure : elle va dans un milieu encore masculin et doit potentiellement s’y soumettre, mais en même temps elle revendique sa nature de femme. L’homme lui est dans un milieu où il peut s’affirmer de manière unie. Il semblerait exister dans la féminité même, une dimension d’objet sexuel soumis à celui qui domine.

Pierre Bourdieu, La domination masculine :
Il y a dans la société moderne une hiérarchisation et une organisation des structures sociales qui induisent des manières d’agir et de penser qui sont reproduites mécaniquement par les deux genres. C’est la violence symbolique dans le sens où les relations sociales sont si intériorisées que les acteurs reproduisent les effets de contrainte. Le cumul de ces inégalités aboutit à les rendre harmonieuses.


Depuis les situations des communautés, on a pu mettre en évidence que les appartenances communautaires peuvent à la fois venir d’une forme de droit ou d’une forme d’aliénation. Simone de Beauvoir se plaçant en intermédiaire puisqu’elle reconnaît l’aliénation bourdieusienne tout en s’engageant dans les mouvements féministes ce qui la fait entrer dans le droit des revendications tayloriennes.

mercredi 27 février 2013

Enjeux politiques 26 - 02 (cours 4)



 Le Canada, avec la question épineuse du Québec, est le seul pays
à affirmer le multiculturalisme dans sa constitution.


Le multiculturalisme


Le débat du multiculturalisme tend à être orienté sous l’angle du communautarisme où ce qui compte pour les citoyens serait surtout l’appartenance à une communauté. De nombreux débats nous confrontent à ce problème dés lors qu’en France, notamment, il y a une confrontation entre les religions et le caractère républicain et laïc. Typiquement, l’interdiction du porc dans la religion musulmane est un exemple représentatif. La tolérance de la République est tacite, mais dés qu’il y a une polémique, les camps adoptent chacun une forme de crispation. Les repas « sans-porc » dans les cantines scolaires sont très récents, auparavant c’était surtout des accommodements. Les années 1990 ont vu la croissance d’un débat nouveau sur la discrimination positive qui a altéré le système français. Ce débat importé de l’Amérique en France a poussé à une polarisation des groupes, des conflits identitaires et religieux dans l’hexagone.
Les intellectuels sur ce sujet sont plus près d’adopter une règle intransigeante de respect des lois de la République qu’autre chose. Ainsi, la question des signes religieux ostentatoires dans l’espace public a bien illustré cela. En France, on restreint une pratique de liberté, notamment religieuse et on peut alors se demander si la République française n’est pas devenu antilibérale à trop vouloir un certain intérêt commun.


On peut donc se demander ce qu’est une communauté dans des sociétés démocratiques pluralistes. Il faut différencier l’approche communautariste de l’approche communautarienne. Le communautarisme est une approche de repli sur sa communauté, une position d’intolérance et de rejet de l’autre. L’approche communautarienne est un aspect du libéralisme politique.

Les deux premiers textes traitent du holisme, la primauté du tout sur les parties, l’influence des structures prime sur les individus. Ce holisme est alors abordé comme une caractéristique de sociétés soit anciennes soit religieuses. Il y a un donc un préjugé sociologique qui souligne que le holisme est la caractéristique des sociétés primitives, peu développées dans tous les sens du terme (y compris moral et politique). Louis Dumont va critiquer cette conception en soulignant que les Modernes sont aveuglés par la modernité et qu’on ne parvient plus à voir les sociétés primitives comme développées à leur manière. Aveuglés par notre individualisme, on perçoit les sociétés holistes comme des sociétés nécessairement contraires ou opposées à nous. Elles seraient inégalitaires et antilibérales pour nos yeux. Notre position individualiste nous conduit à dévaloriser les sociétés holistes et à la percevoir comme incompatibles avec les droits de l’homme.

Norbert Elias, Politix, ??? :
Partant d’une anecdote sur un couple qui se parle sans se regarder, Elias note que ce comportement semble présenter une situation de domination de l’homme sur la femme. L’homme parle à la femme sans la regarder et celle-ci lui répond tête baissée. En apparence, cela est donc fortement inégalitaire, ce genre de société semble rétrograde. Mais la qualification d’Elias est que la balance inégale des pouvoirs fait apparaître non pas une inégalité pure et simple mais librement consentie, ce qu’il nomme « inégalité harmonieuse ». Elias reconnaît que cette femme en apparence contrainte, entretient vis-à-vis de sa communauté, un rapport normal d’intégration de la contrainte. Cette intégration de la contrainte est si ancrée dans l’individu, qu’elle en devient naturelle. C’est un habitus contraignant mais construit en référence à la tradition.
La question est donc de déterminer comment faire la distinction entre une contrainte et une autocontrainte. Les débats sur le port du voile ou l’excision ont mis en évidence que des femmes ne pouvaient pas dire non et donc ne pouvaient sciemment choisir leur position.

Benjamin Constant, Fenêtre sur …, La liberté des Anciens, la liberté des modernes :
Benjamin Constant est connu pour avoir qualifier la « liberté des modernes », liberté de ne pas s’impliquer, contre la « liberté des anciens », liberté de participer. On parle aussi de liberté négative, comme Zaïa Berlin, une liberté revendiquée de l’autonomie de pouvoir se retirer et de ne pas participer à la vie sociale. Chez les citoyens Grecs, les libertés n’existent que par la participation politique. Si on venait à lui retirer cette politique, l’homme perd son statut d’homme. C’est cette idée que « L’homme est un animal politique » selon Aristote.
La liberté des modernes c’est de penser à soi, d’appliquer sa propre liberté à la condition de ne pas empiéter sur celle d’autrui. Le droit d’avoir telle ou telle opinion revient à revendiquer une liberté absolue sur laquelle l’État n’a pas de droit de regard.
Face à cela, on trouve la liberté des anciens, une liberté positive puisqu’elle a un contenu positif et un contenu collectif. La liberté ne s’exerce pas seule. Mais aujourd’hui, une liberté collective ne se retrouve que dans des régimes totalitaires qui souhaitent inclure la totalité des individus dans son idéologie. Pour Karl Popper, dans son ouvrage La société ouverte face à son ennemi, ce véritable ennemi de la société ouverte, ce sont ces sociétés holistes totalitaires.

Charles Taylor, Le multiculturalisme :
La politique de reconnaissance révèle qu’à partir du contexte mondialisé, il y a une demande de reconnaissance des communautés. Selon lui, il existe aujourd’hui dans les sociétés démocratiques un « besoin vital de reconnaissance ». Cette aspiration forte doit être garantie par l’État et la société. Ce besoin vital prend place à l’échelle communautaire, il s’agit pour une communauté d’obtenir une reconnaissance de la part de la société et de l’État. Taylor prend le cas des Noirs-Américains aux USA, ces hommes et ces femmes perçoivent un déni d’existence par le regard des autres États-Uniens et en conséquence, de par ce sentiment de discrimination, alors il y a possibilité de réclamer ce droit à la reconnaissance. Appartenance communautaire et communauté accompagnée d’une expérience de stigmatisation donne le droit à la reconnaissance.

Cette revendication est moderne puisqu’elle affecte les individus eux-mêmes dans leur non-reconnaissance. Subjectivement, les individus sont poussés pour avoir une estime de soi à réclamer une reconnaissance de leur culture par l’État et la société. Les femmes musulmanes en France réclament l’envoi de signaux par l’État qui souligneraient que ces femmes sont reconnues et incluses dans la société.
Charles Taylor parlent de « donneur de sens », des gens sans profondeur. C’est par le dialogue qu’on entretient avec les autres (l’acte dialogique), qu’on définit son identité.

Lire p.60 à 63 de Taylor.

mercredi 20 février 2013

Enjeux politiques 19 - 02 (cours 3)

Les Fémens : de quoi séduire, pour lire ce cours en entier sur la désobéissance civile.



Rédiger une demi-page d’informations pour dire aux profs ce qu’ils doivent savoir sur le mémoire avant la présentation orale.

L’argumentation de Thoreau est qu’entre 1776, la naissance de la démocratie américaine et 1848, la guerre contre le Mexique, il y a eu une inversion des rôles. Les USA sont passés de la victime de 1776 au tyran de 1848. Ces éléments de contexte justifient la désobéissance civile, celle-ci est le fruit des véritables citoyens. Il faut donc obéir à la loi de manière réfléchie avec une conscience citoyenne, les vrais citoyens américains ne sont pas ceux qui s’engagent pour la guerre du Mexique, mais ceux qui respectent entièrement l’esprit de la constitution américaine : ceux qui résisteront à l’oppression d’une tyrannie. Pour Thoreau être un vrai citoyen c’est désobéir à la loi, dans le cas contraire, on est un mauvais citoyen. Tout ceci prend place dans un contexte démocratique, c’est la nouveauté de Thoreau face à Locke. Ce dernier parlait d’un droit à la résistance sous une tyrannie. Thoreau énonce pour la première fois, que même dans une démocratie, il peut y avoir une forme de tyrannie dont il faut se méfier voire résister.

Raymond Aron??? :
Intellectuel de droite libérale, Aron écrit ici un de ses premiers textes en 1958, juste après la guerre. Evoquer l’objection de conscience est alors délicat. Dire qu’un pacifiste à une attitude contradictoire et intenable sur le long terme, choque naturellement, mais il y a une part de vrai. Son argument est que l’attitude du pacifiste, c’est revendiquer son pacifisme dans le discours d’une part, mais aussi dans les faits de refuser d’aller sur le champ de bataille. Or pour Aron, cette attitude rompt le pacte social, ce qui est subversif et inacceptable. Le pacifiste cautionne à tous moments l’action et les lois de l’État et du pacte social, en revanche, son attitude pacifiste contre l’État est inadmissible : c’est vouloir tous les bénéfices sans les inconvénients.
Second principe, les règles de l’État doivent s’appliquer à tous et aucune minorité ne doit être avantagée. En effet, en reconnaissant les droits d’une minorité, selon Aron, c’est accepter de revenir à l’État de nature et de perdre tous ses droits.

Son principal argument est que les objecteurs de conscience pour une question religieuse et morale en souhaitant appliquée le principe « Tu ne tueras point », sont en contradiction avec l’idée de s’intégrer dans un contrat social qui leur met des règles contradictoires et qui les inscrit dans un cadre capitaliste particulièrement violent. Et finalement peut-on être pacifiste face aux fous nazis ? A des serial-killers ? … Si la raison religieuse prime sur les lois du pays, alors, selon Aron, il ne faut pas s’attendre à ce que la police vienne vous secourir en cas de danger.

John Rawls, La théorie de la justice :
La désobéissance civile est, selon Rawls, « un acte public, non-violent, décidé en conscience, mais politique, contraire à la loi  et accompli le plus souvent pour amener à un changement dans la loi ou bien dans la politique du gouvernement ». Pour David Easton,  il y a des décisions qui produisent des outputs. Ces décisions sont produites par des inputs d’acteurs extérieurs. La désobéissance civile en revanche est véritablement à la limite de la loi, elle menace de lui désobéir, voire désobéit, pour faire changer la loi. Si on y voit dans un premier temps un acte révolutionnaire, en fait on est plus proche d’une action réformiste, légitime dans un cadre démocratique.
Cet acte doit prendre place dans l’espace public pour être vu. Sans les médias, il n’y aurait pas d’actes de désobéissance civile. La médiatisation de l’acte souligne que la loi n’est pas pleinement satisfaisante et qu’il faut la changer.
Enfin la désobéissance civile a une dimension conservatrice. En effet, même si le projet qu’on veut faire changer est réformateur, le fait d’agir certes à la limite, mais toujours dans le cadre de la loi, c’est pérenniser cette loi, donc sous un certain angle, être conservateur.

mardi 5 février 2013

Enjeux politiques 05 - 02 (cours 2)


 Le prompteur, une invention formidable dont De Gaulle n'a pas profité.



Le discours de Marc-Antoine fait lui penser à un vrai discours de sophiste qui vise à maximiser son pouvoir personnel plus que celui de Rome. Certains arguments sont fallacieux chez Marc-Antoine. Son discours se termine sur un argument qui est sophistique. Toute la première partie est une argumentation respectant l’auditoire, il le rappelle lui-même « vous êtes honorables ». En répétant régulièrement sa phrase auprès de l’auditoire, il contribue à modifier une perception des sénateurs : le Brutus raisonnable et le Brutus responsable de la mort de César. Mais l’argumentation est stoppée nette lorsqu’Antoine prend un argument invérifiable : celui d’un document qui en dirait long et pourrait retourner l’opinion publique mais dont le contenu n’est jamais exprimé par Antoine lui-même. Antoine assume une position élitiste et sophiste puisqu’il ne considère pas le peuple comme suffisamment mature pour entendre raison.

Le discours du général De Gaulle :
L’appel du 18 juin 1940 est lui aussi un discours construit sur la rhétorique. Peu de monde a entendu ce discours mais malgré tout cet homme seul qui s’oppose à une armée explique tout de même les raisons de la défaite française. Ces raisons sont techniques, exactement comme le disent les vainqueurs et le gouvernement français. Par la suite, De Gaulle explique que cette même raison qui nous a assuré la défaite peut précisément nous faire atteindre la victoire. Puisque l’on fonde la vérité sur des arguments quantitatifs, alors je l’accepte et je dévoile que de manière purement rhétorique que cette supériorité mécanique peut être dépassée et retournée contre les ennemis. Si la supériorité allemande reposait sur des critères moraux, comme par exemple un génie stratégique d’Hitler, alors ce critère qualitatif ne pouvait être contrebalancé comme un argument quantitatif.

Chaïm Perelman, Traité de l’argumentation.
On trouve une définition pertinente de l’auditoire présumé comme étant « toujours, pour celui qui argumente, une construction plus ou moins systématisée. ».
Dans le dernier passage, le discours épidictique correspond au discours qui distingue ce qui est noble de ce qui est vil. L’idée générale est qu’au-delà du constat des individus qui lorsqu’ils se parlent ne se tirent pas dessus, il y a une interprétation plus nuancée. En effet, selon Perelman, il y a des violences dans les débats, même les plus policés. On les découvre dans certaines caractéristiques en particulier quand un interlocuteur se place du point de vue de son adversaire. Cette attitude possède une forme d’altruisme politique et son argumentation n’en est que plus murie et réfléchie. Dans le cas contraire, il y a une forme de violence puisque l’interlocuteur ne veut pas comprendre un autre point de vue que le sien.



Et pourquoi pas ?



La désobéissance civile


La désobéissance civile prend plusieurs formes très variées. Elle se voit souvent dans les sittings. La désobéissance civile s’est faire preuve d’une insolence envers la loi jusqu’à pousser à bout le représentant de la loi. Il s’agit de contester les pouvoirs en remettant en cause le règlement et la loi, tout en restant dans l’acceptable et dont l’objectif final a pour but d’améliorer cette loi et ce règlement. Les désobéisseurs ne sont ni révolutionnaires, ne sont ni radicaux.
Un des cas concrets de cette désobéissance civile fut celui développé par José Bové de saccages des champs d’Organismes Génétiquement Modifiés (OGM). On peut aussi souligner le premier mariage homosexuel célébré par Noël Mamère. Dans les deux cas, il y a tout de même quelque chose de commun. Si le premier utilise la violence, le second bien que pacifique reste aussi dans l’illégalité. On peut aussi rappeler les opérations escargots organisées par les routiers, ou encore les sittings pour un cas académique. Dans tous les cas, aucun des contestataires ne veut changer de régime, seulement modifier un aspect de la loi. Ceux qui pratiquent la désobéissance civile ne sont pas des « actions directes », car ils ne veulent pas changer le régime, mais ne sont pas plus délinquants, puisqu’ils mettent un sens politique derrière leur geste. La désobéissance civile est pensée. Mais est-on pour le changement ou pour la conservation lorsque l’on agit comme cela ?

Antigone, Sophocle :
La figure d’Antigone représente la désobéissance civile au nom de valeurs supérieures de la morale. Il y a un dévoiement du sens de l’engagement d’Antigone. Cette femme décide de désobéir au roi Créon lorsque son frère Polynice doit être enterré. Antigone veut l’enterrer selon les rites, ce que Créon refuse. Elle s’engage donc contre Créon pour des motifs moraux et religieux. Une situation similaire est celle de la transfusion sanguine interdite chez les témoins de Jéhovah pour des raisons religieuses, mais appliquée par les médecins selon la loi française pour sauver les vies.

La désobéissance civile est définie par le fait qu’elle désobéit pour améliorer l’intérêt commun et non pas l’intérêt d’un groupe particulier. De plus, cette désobéissance civile n’existe que dans des contextes de régimes démocratiques et libéraux.

Antigone s’oppose à Créon sur un acte purement arbitraire. Elle illustre le radicalisme de tous les Révolutionnaires puisque le politique empiète sur l’individuel et le moral. Pour Antigone, le moral (elle) et le légal (Créon) ne vont pas forcément de paire. Elle se donne un droit naturel plus important que les droits positifs. Ismène, sœur d’Antigone, ne veut perdre sa loyauté mais Antigone sait qu’il n’y a pas qu’une loyauté. Si ici, on voit l’héroïsme d’Antigone, il y a aussi un danger à évoquer le moral dans les affaires politiques.

Désobéir, Henry D. Thoreau :
Ce passage du texte sous-tend que seule la conscience morale doit impliquer ce que je dois faire. C’est cette conscience qui justifie l’acte. Sa critique est encore plus précise puisqu’elle renvoie à l’exercice de la loi. Thoreau critique le légalisme, l’application aveugle de la loi, qui conduit les individus même les mieux intentionnés à commettre des actes indignes.

Lire fin de Thoreau (notamment page 50 à partir de « Tous les hommes ont le droit de se révolter »).