samedi 10 novembre 2012

Pensée politique européenne 07 - 11 (cours 6, fin)


Nos deux derniers discours d'investiture


Les discours d’investiture


Discours de Nicolas Sarkozy :
Il souhaite une politique de vitesse qui romprait avec les politiques du passé. Il ressort alors les valeurs anciennes et y mêle les valeurs de tolérance et d’ouverture. Son discours est large pour séduire la nation dans son intégralité. Sa présidence appelle un exécutif fort, une hyperprésidentialité. Le pouvoir est alors personnalisé Pour la politique européenne en panne depuis Amsterdam, Nice et la constitution, il souhaite relancer un intérêt et s’ouvrir vers une union euro-méditerranéenne.
Le début de son discours fait appel à l’histoire mais ne remonte qu’à l’histoire contemporaine en débutant à la V° République : histoire postcoloniale, suffrage universel, comparaison difficile avec les courants d’autres époques, … Enfin il s’inscrit dans une logique de la rupture de la V° République vis-à-vis des 4 autres régimes républicains. Il limite donc ses salutations à ses anciens prédécesseurs. Charles de Gaulle possède sa propre phrase, mais Pompidou et d’Estaing sont couplés dans la même phrase alors qu’ils n’ont guère de points communs. Sarkozy semble s’inclure dans la lignée de De Gaulle plus que des deux suivants. Pour Mitterrand on reste aussi dans le flou, il incarne l’alternance et la stabilité des institutions. Pour Chirac tout juste démis de ses fonctions, on s’attarde plus longtemps par respect. C’est toujours assez pervers, Chirac œuvre pour la paix (Irak) et pour l’écologie (sommet de Durban) en 12 ans de pouvoir. Sarkozy ne retient que deux actes à l’extérieur de la France, sous le mandat de son prédécesseur.

S’en suit une liste d’engagements commençant tous par la même anaphore « Exigence de … ». C’est risqué car en général on rebondit dessus lorsqu’on fait un bilan. Concernant l’Europe, il ne la cite que pour la « protéger ». Il développe en revanche déjà un lien avec la Méditerranée, puis avec l’Afrique mais pour cette dernière région c’est surtout par tradition. La place des individus dans la société est une sorte de référence au style Kennedy et au style catholique. Il évoque aussi l’ouverture au nom de la passion de l’union, au nom du pays. En réalité en prônant cette ouverture il scindait la Gauche juste avant les élections législatives. « La France qui ne veut pas mourir » est un propos qui peut se comprendre de tous bords : protection contre l’Europe, protection contre les USA, les délocalisations, la culture, la tradition, … Il s’en suit une critique de l’immobilisme sous les 12 années de Chirac où Sarkozy s’impose à contre-courant de cette tradition. On a aussi une légère teinte populiste dans ce discours.


Discours de François Hollande :
« Monsieur le Président », président du conseil constitutionnel. Son discours est plus réaliste, un peu plus plombant mais la France à de nombreux atouts, la plupart des secteurs s’y retrouvent. Nous possédons aussi une vitalité démographique et une impatience de la jeunesse. Il s’annonce aussi dés le départ dans un discours anti-sarkozyste. Hollande veut apaiser et détruire les clivages dans la société française que Sarkozy aurait instaurés. Il y a un risque à se construire par rapport au mandat de Sarkozy. Hollande s’impose un rôle non-constitutionnel, un rassembleur et un unificateur. Il reprend l’article 20 de la Constitution tout en continuant à s’opposer au mandat de son prédécesseur. La fin du programme à quelques points communs avec celui de Sarkozy (Europe, DDHC, …) mais avec quelques nuances (dignité des femmes).

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