jeudi 29 novembre 2012

Europe 28 - 11 (cours 8)

De même que la semaine précédente, pour compléter ce cours, vos propres notes me seront utiles.


Chypre

La République de Chypre est un Etat insulaire né en 1960. L’île est scindée en deux suite à un conflit entre Chypre, la Grèce et la Turquie en 1974. La République de Chypre est la partie Ouest de l’île, la partie Est s’étant autoproclamée République Turque de Chypre Nord mais n’étant reconnue état indépendant, que par l’Etat turc. A cela on peut ajouter la présence de deux bases militaires britanniques (Akrotiri et Dhekelia) installées sur les sols de cette République de Chypre. La république de Chypre mesure 9251 km² pour 885 600 habitants (260 000 dans la partie turque). La croissance démographique n’est que de 1%. Le taux d’alphabétisation presque à 100%.
La capitale est Nicosie.
La religion largement dominante est l’orthodoxie (proximité avec la Grèce) / la partie turque est dominée par la religion musulmane en revanche.
Les langues officielles sont le Grec et le Turc.

Chypre est un système présidentiel unicaméral.
Le Parlement chypriote est donc composé d’une seule chambre, dite la Chambre des Représentants, constituée de 59 membres. 56 sont élus pour 5 ans au suffrage universel direct avec représentation proportionnelle. Particularité de ce Parlement : 3 membres représentent les communautés religieuses (Maronites, Catholiques et Arméniens) et 24 places sont attribuées à la communauté turque, mais celle-ci n’a jamais occupée ses places depuis 1974.
Le Président de la République est élu aussi au suffrage universel direct pour 5 ans avec possibilité de renouveler son mandat une fois. La Constitution de 1960 prévoit dans son premier article que le Président élu doit être membre de la communauté grecque et le premier ministre, membre de la communauté turque. Suite au conflit de 1974, en dépit du fait que la Constitution n’a pas été changée, l’article 1 n’est plus techniquement réalisable. Président et premier ministre sont deux postes réunis en la personne du Président.
Il y a donc un système constitutionnel qui repose avant tout sur la prise en considération des minorités de cet Etat, en particulier des deux grandes minorités : les chypriotes grecs et les chypriotes turcs. L’article 2 définit les conditions d’appartenance à une minorité, avec obligation pour ceux qui n’appartiennent à aucune communauté d’en choisir une en trois mois. Suite à la partition de l’île, et donc des deux principales communautés, la Constitution apparaît essentiellement factice.

L’actuel gouvernement est dirigé par le Président Dimítris Kristófias, issu du parti communiste AKEL (Parti progressiste des Travailleurs). Elu en 2008, il a été affaibli durant son mandat suite à un attentat dans une base navale de Chypre (Mari en juillet 2011) et au fait que la parti de coalition DIKO (parti démocrate) s’est retiré de la coalition avec l’AKEL par la suite. L’AKEL n’a donc plus de majorité au Parlement, mais cela ne bloque pas trop la politique du pays.  Kristófias ne souhaite pas se représenter en 2013, lors des prochaines élections. Ses lignes politiques principales étaient : une réelle indépendance chypriote vis-à-vis des voisins grecs et turcs, une politique de réunion des deux parties de l’île (ce qui a échoué), un non-alignement du pays et une politique en faveur de l’Europe.
Le DISY (Rassemblement démocrate) est le principal parti opposant à l’AKEL, est de tendance conservatrice avec de grandes chances d’élections de son représentant (Nicos Anastasiades) en 2013.

La division de l’île en deux parties et en deux communautés est couramment appelé la « partition de Chypre ». Cela s’avère néfaste pour l’île à bien des égards. Depuis les années 2000, plusieurs dirigeants vont dans le sens d’une réunification de l’île. En 2001, le plan Annan est accepté par les autorités des deux parties de l’île, seule Ankara rejette ce plan. Mais le référendum organisé auprès du peuple échoue, le plan Annan ne passe donc pas. Il prévoyait de progressivement effacer la frontière, former un Etat îlotique uni, réformer le système politique en faveur des deux communautés et enfin d’aider à l’insertion progressive des deux communautés sur le territoire de la communauté opposée. Les chypriotes grecs, veulent une réunification qui conserve la primeur de leur communauté sur l’île, les Chypriotes turcs préférant un système politique qui reconnaisse les deux communautés.
En dépit de cela, les accords continuent d’avancer avec l’aide de l’ONU, même si la date d’une réunification n’est toujours pas prévue. De plus, Ankara bloque ces négociations pour de multiples raisons : présidence chypriote à la tête de l’UE qui bloque l’entrée de la Turquie, pétrole sur l’île, …



Dans l’UE :
Pays le plus à l’Est de l’UE, Chypre a rejoint l’UE lors de « l’arrivée des 10 » le 1 mai 2004 et la zone euro en janvier 2008 remplaçant la livre chypriote par la monnaie européenne.
Du fait de la partition de Chypre, la république de Chypre n’est pas dans l’espace Schengen de fait (en théorie elle devrait y être). La frontière entre les deux parties est le lieu de passage de clandestins qui entreraient dans l’UE et Schengen impose à la République de Chypre si elle entre dans l’espace Schengen de surveiller cette frontière. Or pour le gouvernement, surveiller la frontière, c’est la reconnaître alors que pour le gouvernement, cette frontière n’a pas lieu d’être et que des démarches sont en cours pour la réunification. Chypre entrera dans l’espace Schengen dés que la probable réunification du pays aura eut lieu, ce qui n’est pas vraiment envisagé pour le moment.

Chypre un des plus petit pays en nombre de députés au Parlement Européen avec 6 membres essentiellement dans les groupes politiques européens de Gauche.

La situation économique de Chypre est fragile du fait des liens économiques forts qui avaient été instaurés avec la Grèce. Avec un déficit public s’élevant à 6,5%, les agences de notation ont classé Chypre au même niveau que la Grèce, l’Espagne, le Portugal, l’Irlande et l’Italie (BBB). La Russie avec qui de longs liens historiques ont été noués a investi pour aider Chypre. Le pays demande aussi l’aide de l’UE tout en refusant les mesures d’austérité que celle-ci impose.

Cela n’empêche pas l’île de souhaiter des avancées dans l’UE.

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