Chypre
La
République de Chypre
est un Etat insulaire né en 1960.
L’île est scindée en deux
suite à un conflit entre Chypre, la Grèce et la Turquie en 1974. La République de
Chypre est la partie Ouest de l’île, la partie Est s’étant autoproclamée
République Turque de Chypre Nord mais n’étant reconnue état indépendant, que
par l’Etat turc. A cela on peut ajouter la présence de deux bases militaires britanniques (Akrotiri et
Dhekelia) installées sur les sols de cette République de Chypre. La république
de Chypre mesure 9251 km²
pour 885 600 habitants (260 000 dans la partie turque). La
croissance démographique n’est que de 1%. Le taux d’alphabétisation presque à 100%.
La
capitale est Nicosie.
La
religion largement
dominante est l’orthodoxie (proximité avec la Grèce) / la partie turque est
dominée par la religion musulmane en revanche.
Les
langues officielles
sont le Grec et le Turc.
Chypre
est un système présidentiel
unicaméral.
Le
Parlement chypriote est donc composé d’une seule chambre, dite la Chambre des Représentants,
constituée de 59 membres.
56 sont élus pour 5 ans au
suffrage universel direct avec représentation proportionnelle.
Particularité de ce Parlement : 3 membres représentent les communautés religieuses (Maronites,
Catholiques et Arméniens) et 24
places sont attribuées à la communauté turque, mais celle-ci n’a jamais
occupée ses places depuis 1974.
Le Président de la République est élu
aussi au suffrage universel direct pour 5 ans avec possibilité de renouveler
son mandat une fois. La Constitution de 1960 prévoit dans son premier article que le Président élu doit être
membre de la communauté grecque et le premier ministre, membre de la communauté
turque. Suite au conflit de 1974, en dépit du fait que la Constitution n’a pas
été changée, l’article 1 n’est plus techniquement réalisable. Président et
premier ministre sont deux postes réunis en la personne du Président.
Il
y a donc un système constitutionnel qui repose avant tout sur la prise en considération des
minorités de cet Etat, en particulier des deux grandes minorités :
les chypriotes grecs et les chypriotes turcs. L’article 2 définit les conditions d’appartenance
à une minorité, avec obligation pour ceux qui n’appartiennent à aucune
communauté d’en choisir une en trois mois. Suite à la partition de l’île, et
donc des deux principales communautés, la Constitution apparaît essentiellement
factice.
L’actuel
gouvernement est dirigé par le Président Dimítris Kristófias, issu du parti communiste AKEL (Parti progressiste des
Travailleurs). Elu en 2008, il a été affaibli durant son mandat suite à un
attentat dans une base navale de Chypre (Mari en juillet 2011) et au fait que la parti de coalition DIKO (parti démocrate)
s’est retiré de la coalition avec l’AKEL par la suite. L’AKEL n’a donc plus de
majorité au Parlement, mais cela ne bloque pas trop la politique du pays. Kristófias ne souhaite pas se représenter en
2013, lors des prochaines élections. Ses lignes politiques principales étaient : une réelle
indépendance chypriote vis-à-vis des voisins grecs et turcs, une politique de
réunion des deux parties de l’île (ce qui a échoué), un non-alignement du pays
et une politique en faveur de l’Europe.
Le DISY (Rassemblement démocrate) est le principal parti
opposant à l’AKEL, est de tendance conservatrice avec de grandes chances
d’élections de son représentant (Nicos Anastasiades) en 2013.
La division de l’île en deux parties et en deux
communautés est couramment appelé la « partition de Chypre ».
Cela s’avère néfaste pour l’île à bien des égards. Depuis les années 2000,
plusieurs dirigeants vont dans le sens d’une réunification de l’île. En 2001,
le plan Annan est accepté
par les autorités des deux parties de l’île, seule Ankara rejette ce plan. Mais
le référendum organisé
auprès du peuple échoue, le plan Annan ne passe donc pas. Il prévoyait
de progressivement effacer la frontière, former un Etat îlotique uni, réformer
le système politique en faveur des deux communautés et enfin d’aider à
l’insertion progressive des deux communautés sur le territoire de la communauté
opposée. Les chypriotes
grecs, veulent une réunification qui conserve la primeur de leur
communauté sur l’île, les
Chypriotes turcs préférant un système politique qui reconnaisse les deux
communautés.
En
dépit de cela, les accords continuent d’avancer avec l’aide de l’ONU, même si la date d’une réunification n’est
toujours pas prévue. De plus, Ankara bloque ces négociations pour de multiples raisons :
présidence chypriote à la tête de l’UE qui bloque l’entrée de la Turquie,
pétrole sur l’île, …
Dans
l’UE :
Pays
le plus à l’Est de l’UE, Chypre a rejoint l’UE lors de « l’arrivée des
10 » le 1 mai 2004 et la zone euro en janvier 2008 remplaçant la livre
chypriote par la monnaie européenne.
Du
fait de la partition de Chypre, la république de Chypre n’est pas dans l’espace Schengen de fait (en théorie elle
devrait y être). La frontière entre les deux parties est le lieu de passage de
clandestins qui entreraient dans l’UE et Schengen impose à la République de
Chypre si elle entre dans l’espace Schengen de surveiller cette frontière. Or pour le gouvernement,
surveiller la frontière, c’est la reconnaître alors que pour le gouvernement,
cette frontière n’a pas lieu d’être et que des démarches sont en cours pour la
réunification. Chypre entrera dans l’espace Schengen dés que la probable
réunification du pays aura eut lieu, ce qui n’est pas vraiment envisagé pour le
moment.
Chypre
un des plus petit pays en nombre de députés au Parlement Européen avec 6 membres essentiellement dans les
groupes politiques européens de Gauche.
La situation économique de Chypre est
fragile du fait des
liens économiques forts qui avaient été instaurés avec la Grèce. Avec un déficit public s’élevant à 6,5%, les agences de notation ont classé Chypre au même
niveau que la Grèce, l’Espagne, le Portugal, l’Irlande et l’Italie (BBB). La Russie avec qui de
longs liens historiques ont été noués a investi pour aider Chypre. Le pays
demande aussi l’aide de l’UE tout en refusant les mesures d’austérité que
celle-ci impose.
Cela
n’empêche pas l’île de souhaiter des avancées dans l’UE.
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