Et la théorie de l'évolution fut ... reprise par les racistes.
Dans L’éthique protestante et l’esprit du
capitalisme, Weber explique comment le
protestantisme a favorisé l’émergence du système capitaliste. Dans
l’introduction de ce livre, Weber pose
une question toujours débattue aujourd’hui. Il se demande comment cela se fait
que le développement technique et industriel soit apparu en Occident alors
que beaucoup d’autres peuples auraient très certainement pu faire la même chose,
en particulier la Chine (imprimerie, vaccin, …). Needham,
spécialiste de la science chinoise, souligne les inventions chinoises et se
demande comme Max Weber pourquoi les Occidentaux ont davantage progressé que
les Orientaux. Pourquoi le progrès a pris son essor en premier lieu dans cette
région du monde ?
Cette interrogation
naît au début du XX° siècle. Elle manifeste
certes une prétention européenne mais repose aussi sur un constat. De ce
sentiment d’exceptionnalité, les racistes en concluent que les Européens sont
les meilleurs et donc développent encore le racisme. Ce point de vue orgueilleux, que
Weber ne développe absolument pas, amène donc à l’idée de supériorité de la
race. En Allemagne, là où la supériorité était déjà présente, la question de
Max Weber trouve sa réponse dans cette notion de supériorité. C’est le peuple
aryen qui développe cette conclusion.
L’aryen n’est pas
une pure invention, il y a une bribe de vérité dans l’apparition de l’aryen.
L’aryen a existé, mais pas comme le décrit le national-socialisme, qui se fait d’ailleurs passer pour une science précise. Imitant la
science, le national-socialisme va influencer beaucoup d’individus. Les travaux scientifiques du début du XIX° siècle révèlent dans les peuples
indo-européens une parenté entre toutes les langues européennes. A part
trois langues européennes, le basque, le hongrois et le finois, toutes les
autres langues du Vieux Continent sont apparentées. On en tire qu’il a du y avoir une langue commune de départ, la langue
indo-européenne, langue mère de toutes les autres. Avec l’archéologie et le
suivi d’une trace particulière et récurrente (une forme particulière de haches),
on a découvert qu’un groupement d’hommes
parlant l’indo-européen, serait venu d’Asie et d’Orient, en 2000 avant notre ère, pour s’installer en Europe.
Là où l’on quitte la science, c’est lorsque l’on décide de faire de cette
population une race supérieure venue d’Inde et qui serait jugée pure. Cette
fausse anthropologie vient de travaux scientifiques sérieux. Ce mythe agglutine
tous les fantasmes racistes de l’époque. Les
Allemands y voient la raison de leur supériorité, y voient leurs racines, ils
sont les héritiers des Indo-européens.
Arguant des
résultats scientifiques mais en les déformant, le national-socialisme réussit à
convaincre la population de ses thèses. Il développe
un fanatisme autour d’une supériorité historique et attestée par des travaux
scientifiques. Mais s’il existe des races supérieures, on a forcément aussi des
races inférieures. On développe donc aussi l’idée que les autres peuples ne
participent pas de la race glorieuse. L’antisémistisme trouve alors un point de
focalisation dans cette idée, plus encore que la lutte contre les Africains.
Les Romains aussi étaient détestés des Germains pour cette raison et pour le
passé historique. En effet, les Romains, non sans raison, ont en partie détruit
des formes de cultures des Germains, notamment le droit romain qui a finit par
supplanter le droit germain. A partir du XVI°
siècle, apparaît puis se propage le Livre
aux 100 chapitres. Un ouvrage dangereux aux idées pré-racistes, qui
appelle à la croisade contre les peuples diaboliques et inférieurs aux Germains.
Le racisme va se
trouver un adversaire fondamental dans la personne du juif. L’antisémistisme
est plus vieux que le racisme.
En effet, le Christ était un juif qui n’était pas reconnu en tant que tel par
les siens. Les chrétiens ont alors développé l’image d’un Christ chrétien
malmené par le peuple juif. La détestation du juif date donc de plusieurs
millénaires. A cela, on peut ajouter le
fait que tous les peuples se sont organisés autour d’un espace sauf deux
peuples : les tsiganes qui s’organisent autour du mouvement (???) et le
peuple juif qui s’organise autour d’un temps long. Israël ne fut créé
qu’après la Seconde Guerre Mondiale justement parce qu’on pensait qu’il fallait
qu’ils aient leur espace. Les Juifs trouvent leur identités avant tout dans le temps
et l’attente du retour du Dieu sur la Terre. A partir de là, le peuple juif
prend la nationalité de tel ou tel peuple et s’adapte au mode de vie de sa
nation. Non seulement il s’adapte, mais il défend aussi sa nation et se
sacrifie pour elle comme n’importe quel peuple. Les Juifs s’adaptent donc partout mais garde un forme de distance
puisqu’ils sont Juifs en plus de leur nationalité. Ils gardent donc une
certaine distance vis-à-vis de leur pays et cette distance passe pour une forme
de supériorité. Ce d’autant plus qu’historiquement, on a de nombreux Juifs qui
font partis des élites, qui furent célèbres.
A cause de leur
religion, les Juifs se sentent supérieurs dans la place religieuse. Ils sont le
peuple élu. Les nazis se construisent alors contre le Juif, le véritable peuple
supérieur et élu est l’Aryen. L’aryanisme est donc une antithèse du judaïsme,
l’un est le bien absolu, l’autre le mal absolu.
Le
Juif est devenu l’ennemi numéro 1 au lieu du Noir d’Afrique. En effet, le
racisme se cherchait un ennemi à sa hauteur et le Noir d’Afrique était si
rabaissé, si méprisé, qu’il n’était pas un bouc émissaire valable. Il fallait que l’adversaire du racisme ait
une véritable capacité de nuisance et ne soit pas tenu pour rien comme l’était
l’homme africain. Les Juifs depuis longtemps haïs avaient des restrictions
dans leur travail, ce qui explique leur prédominance en économie (ils ne
pouvaient cultiver un sol). Mais depuis quelques siècles, on lutte pour que
tous les peuples aient des droits égaux, les Juifs finissent par les acquérir.
Immédiatement les antisémites qui tolèrent une présence d’un peuple juif,
refusent de leur accorder les mêmes droits que les peuples purs. La littérature qui va se développer alors
autour de l’image du Juif, en fait un sous-homme. Cette littérature est
foisonnante et de grands esprits ont participé à ces mythes des
sous-hommes. Un seul exemple le montre bien. Hegel,
dans un de ces cours pour les étudiants, explique que la différence entre
l’Allemand et les autres peuples est une différence métaphysique. Les peuples
germaniques sont les seuls à pouvoir déployer leurs esprits, à penser. L’esprit
au départ est faible et puéril comme en Afrique puis finit glorieux et brillant
comme en Germanie. « L’Africain vit
pour ainsi dire sans conscience ». L’apparition du racisme en Occident
n’est pas une lubie de quelques individus, c’est une conscience générale de la
population.
L’histoire
développe alors ce mythe de l’Indo-européen et des autres. Cela demande alors
de reconstituer l’histoire autour de la notion et du critère de race. Lorsqu’on voyait un échec, la
seule cause arguée de cet échec était une cause de race. Les Allemands
gagnaient par leur supériorité raciale mais perdaient par la capacité de
nuisance des autres races.
Une autre science
est très importante dans le développement du racisme, une science naissante, la
biologie. La science biologique existe à cette époque mais est réadaptée par
les Nazis pour être mieux manipulée. Tout débute avec Darwin
qui étudie à travers le monde l’évolution des espèces. C’est un homme très nuancé dans
ses propos mais qui fut utilisé par les racistes. Darwin voulait démontrer que
les hommes descendaient des grands primates et non d’Adam et d’Eve. Il cherchait
à démontrer comment des mutations avaient fait passer le poisson à l’homme. Darwin luttait contre le finalisme.
Dans le cas des girafes, on se demande dans quelles circonstances les girafes
ont acquises un long coup. Pour Lamarck, un changement climatique réduisit
l’herbe au sol et contraignit les girafes sur des millénaires à tendre le coup
et le faire grandir pour manger des feuilles sur les arbres. Darwin nie tout en
bloc et dénonce un finalisme, on adapte la biologie à la fin visée. Il explique
que les girafes avaient certainement un cou court avant, mais qu’une mutation a
donné à certaines un cou long. Ces cous longs ont permis à certaines girafes de
mieux survivre et de se reproduire, propageant le critère physique du cou long
chez leurs congénères.
Les racistes
reprennent cet argument toujours en vigueur de la sélection naturelle et
l’applique à la société.
Dans La descendance de l’Homme,
Darwin écrit « Un être moral est
celui qui peut se rappeler ses actions passées et apprécier leurs motifs,
qui peut approuver les unes et désapprouver les autres. Le fait que l’homme est
l’être unique auquel on puisse avec certitude reconnaître cette faculté,
constitue la plus grande des distinctions qu’on puisse faire entre lui et les
animaux ». Darwin savait que l’homme descendait du singe mais ne
voulait pas qu’on applique ses théories dans la société comme le firent ensuite
les racistes.
Un second élément
fut repris chez Darwin. Il démontrait que l’homme n’était qu’un singe évolué
réduisant l’écart entre les deux espèces. Ce rapprochement eut un effet
immédiat et tragique. L’écart entre l’homme et l’orang-outang qui se réduisait chez
Darwin eut, chez les racistes, un effet inverse, il a creusé un autre écart
entre les différentes races humaines,
comme s’il fallait conserver un fossé quelque part. Un exemple simple est le
lien établi à l’époque entre l’intelligence et le volume du cerveau. A cette
époque, on pensait qu’en pesant le cerveau, on pesait l’intelligence. Dans les
journaux, on lisait que les différences entre les grands cerveaux de certaines
races humaines (les Aryens) et les petits cerveaux d’autres races humaines, il
y avait un fossé plus grand qu’entre le plus petit cerveau de certaines races
humaines (sous-entendus des hommes noirs) et le plus grand cerveau de certaines
races de singes.
La biologie de
cette époque constate qu’il n’y a donc pas de différences radicales entre
l’homme et certaines espèces animales. Darwin déclarait dans ces livres que
l’homme était loin de l’animal par sa capacité à mettre un sens moral dans ses
actes. Mais il mettait toutes les races humaines dans le même panier, sans
faire de distinctions. Pour les racistes en revanche, seuls les hommes
supérieurs avaient de la dignité et les autres races humaines seraient traitées
à l’égal des animaux.
Le déplacement des théories biologistes furent donc détournées par les
racistes.
Toutes ces sciences
finissent par mettre en place des sciences biaisées et réécrites. L’Indo-européen est décrit comme
un dolycocéphale (au visage et au corps allongé) blond qui a survécu chez les
peuples germains et nordiques, les autres peuples alentours (Français,
Italiens, …) seraient alors des brachycéphales (au visage et au corps tassé)
bruns. De plus, les brachycéphale sont
influencés par leur physique, ils sont lâches et peu inventifs quand les
dolycocéphales sont brillantes, solidaires et courageux. C’est pourquoi en 1902, on avait des études dans les comités
d’hygiène raciale allemands, qui liaient le physique avec le mental. On fait une confusion entre le biologique
et l’éthique, mais on sépare de manière extrême le bien et le mal.
Avec le début du XIX° siècle et le développement des
sciences, on a les spécificités du Juif qui émergent. Le Juif est un parasite,
une sorte de squatteur qui veut vous détruire de l’intérieur. Le Juif conserve toujours sont
sang pur mais veut détruire celui des autres races. Il est faible dans son
caractère mais fort dans sa nuisance. Le juif est donc associé à un pou, une
puce, ou tout autre parasite humain. C’est
par le Juif que circulent les mauvaises idées et les Révolutions pour détruire
les races. Les Juifs sont tous communistes chez les racistes. Drumont, en France, associe les Juifs aux
Francs-maçons et ils voudraient briser les races pures supérieures. De
l’antisémitisme pur et dur se développe au XIX° siècle avec même des partis
antisémites dans leurs programmes. Le Juif est fort et dangereux, l’adversaire
idéal pour un raciste.
Une question
revient régulièrement dans les thèses racistes, celle de la décadence. Au XIX° siècle, l’idée de
décadence est particulièrement vivace comme l’a montrée Julien Freund. On estime
qu’il y a un déclin de certaines civilisations qui s’exprime au travers d’un
manque de courage, une incapacité à se battre, un manque de fierté, … L’exemple
est la décadence de Rome qui revient souvent pour être comparé à la décadence
européenne de l’époque. Doublé de l’idée d’un possible progrès, il y a donc une
solution pour ne pas sombrer dans la décadence. Le processus historique peut
amener à l’idée qu’il y a une fin de la grandeur. Les Allemands étaient très portés sur l’idée du déclin du fait de leur
nostalgie de l’époque médiévale, de la communauté médiévale. Il s’agissait
des petits lieux où les gens étaient agglutinés les uns aux autres et vivaient
dans une communauté réduite et solidaire. C’est une vision encore très
romantique de la communauté villageoise qui ne prend pas en compte les défauts
de ces communautés. Avec l’exode rural du XIX° siècle, les Allemands pensent
que cet idéal communautaire chute et en conséquence, qu’il y a un effondrement
moral, des élites et de la culture allemande. Ils vont alors reprendre tous les
textes anciens qui parlent de décadence, Romains comme Grecs. En particulier,
chez les Grecs, les auteurs constatent leur décadence avec une lucidité
impressionnante. De ces textes, les
auteurs du XIX° siècle et du XX° siècle, en
tirent les conclusions que les civilisations sont mortelles.
Des individus
prétendent alors que la décadence de la race provoque celle de la société. Gobineau dans L’essai
sur l’inégalité des races humaines, explique que le déclin des sociétés
humaines provient moins des mœurs corrompues que de la dégénérescence de la
race :
« Les nations meurent car elles sont
composées d’éléments dégénérés ». Le peuple n’a plus la même valeur
dés l’instant qu’il a un sang dégénéré et ce sang dégénéré vient du métissage. Le métissage est dangereux dans le sang
mais aussi dans les idées. Gobineau est un adepte de l’inégalité comme
beaucoup de ses contemporains. Seule une
purification de la race permettra de la régénérer. De nombreux auteurs vont
montrer du doigt comment la société se dégénère.
Plusieurs causes
sont censées expliquer cette dégénérescence raciale. Dés le milieu du XIX° siècle, on voit apparaître un
nouvel forme d’État dont l’origine est en Allemagne et se propagera aux
USA : l’État providence.
Cet État multiplie les aides sociales, il aide les citoyens à vivre. En même temps, une nouveauté apparaît au même
moment, une médecine performante (vaccins, découvertes de maladies, …) qui
repousse le vieillissement, augmente l’espérance et vie et réduit la mortalité
infantile. Si l’on peut mieux soigner,
on va donc maintenir en vie des gens fragiles, comme les personnes qui avaient
de l’asthme. En leur assurant la vie en dépit de leur fragilité, ils vont se
reproduire et donc propager leur fragilité à leurs enfants, ce qui gangrène la
société idéale des racistes. Avec la multiplication des aides sociales, les
vagabonds qui mourraient dans la rue sans avoir d’enfants, peuvent dorénavant
avoir un logement, se nourrir et fonder une famille. Comme on pensait que la
pauvreté était héréditaire … cqfd. On jugeait certains individus
parasitaires (pauvres, alcooliques, …) que les soins médicaux et le welfare state vont aider à survivre et à
se reproduire. L’idée est donc que l’homme a bouleversé la nature et que
celle-ci va se venger. La société est dégénérée car nous avons été trop loin
dans le soin aux maladies sociales. En 1877, l’ouvrage Juke Family rédigé par un sociologue qui suit une famille
sur plusieurs générations, met en scène un couple simple d’esprit dont le mari
est alcoolique et la femme chômeuse. L’auteur suit les enfants et montre que
toute la descendance est alcoolique et chômeuse. La conclusion en est très
simple, en les aidant, on a développé une foule d’enfants dégénérés qui
gangrènent la société et qui sont malheureux.
Notre sens moral a
atteint un stade où il est suicidaire. L’extermination de ces individus est
avancée comme une légitime défense contre une décadence. Le pire est que chez
Darwin, le souci de ce sens moral est déjà présent. Il démontre que la religion
monopolise les grands esprits qui deviennent prêtres et ne peuvent avoir
d’enfants, la médecine sauvent les dégénérés, la guerre tue les généraux
habiles et les fins tacticiens, … Pour Darwin, il faudrait raisonnablement une
forme de sélection qu’il nuance immédiatement en soulignant que la morale s’y
oppose. Darwin se résigne au déclin
parce qu’il faut bien obéir à une morale même trop poussée.
Binding
et Hoche, deux universitaires, écrivirent dans
un ouvrage de l’époque, la légitimité d’exterminer les vies qui ne valent la
peine d’être vécues. Les handicapés, les mourants, les tarés, … Autant de vies
ayant perdues leur dignité qui mérite qu’on les aide à mourir.
De
1870 à 1930, on voit alors monter par
pallier une bonne conscience exterminatrice. L’eugénisme, nouvelle science pour
l’époque, se donne pour but d’améliorer la race humaine. Toutes ces idées eugénistes se
retrouvent dans les travaux britanniques de Galton Haeckel. En Angleterre,
on veut juste contrôler la reproduction et sélectionner les individus. Aux USA,
vers 1900, des associations font pression sur le gouvernement pour développer
l’eugénisme. Ces associations font des travaux sur la santé générale de la
population et montre une chute de la santé américaine. A cette époque, les
statisticiens américains sont pour l’eugénisme et cela passe. Ainsi, on décide
en 1896 dans quelques États d’interdire le mariage à certaines personnes et
d’en forcer d’autres à se faire stériliser (en particulier les handicapés). On
voit alors se répandre la défense de l’euthanasie ensuite. En 1934, Hitler promulgue des lois
eugéniques et fut applaudit par une partie de la communauté scientifique
internationale notamment aux USA et en Angleterre. Dés cette instant,
l’application d’une idéologie raciste s’affirme encore plus ouvertement. Toute
une théorie se développe selon laquelle on rend service au malade en le tuant.
Cela peut se comprendre pour des handicapés très lourds qui parfois demandent
la mort. Mais la différence est énorme entre agir de manière altruiste dans un
cas et décider de manière automatique des mises à mort de débiles. Considérant
par une partie de la communauté internationale, qu’il y a des indésirables
qu’on peut tuer alors cela va aller croissant. La difficulté était alors de
faire le premier pas. Toute la question était déjà dans celle de la dignité
inaliénable.
L’Histoire avait
préparé le national-socialisme, ceci explique que Mein Kampf n’a guère surpris les gens puisque cela avait
déjà été entendu dans la société. Des idées criminelles étaient auparavant
banalisées. Hitler se contente de passer à l’acte, c’est sa seule innovation.
Hitler
est d’origine allemande, mais a vécu sa jeunesse à Vienne, ville de poètes et ville
intellectuelle importante à cette époque. C’est aussi la ville de la décadence tourmentée par sa chute. Vienne est la « station météorologique de la fin du monde »
selon le poète Karl Kraus. Le parti
raciste apparaît comme une revanche sur la fin du monde.
A cela s’ajoute la
défaite de 1918, l’humiliation de
l’Allemagne et enfin la crise de 1929. Ces évènements sont ceux sur lesquels
les Allemands vont faire croître le nazisme. Les Allemands se sentent comme un peuple victime
dont la chute est profonde, dont la grandeur passée est tarie et que la défaite
militaire de 1918 n’est en faite qu’une défaite générale du peuple allemand
(sociologique, raciale, intellectuelle, …). Pour Hitler, il faut donc commencer par s’attaquer à cette défaite
générale mais surtout celle de 1918 et se
relever de cette humiliation. Le désespoir est si grand face à la décadence
pour Hitler, que la revanche prendra n’importe quel moyen. Il faut prendre
en compte l’immensité de ce désespoir.
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