Les tempêtes du désert au Moyen Orient.
Merci à Eve pour sa prise de note
Bilan de cette
guerre : il n’y a pas de Palestine arabe. La principale conséquence, c’est
l’exil des Palestiniens, qui vont former une diaspora. Le soutien des
Soviétiques et des USA se fait en faveur de la création d’Israël, alors même que la guerre froide
vient de commencer. D’ailleurs, la reconnaissance d’Israël par l’URSS se fait de jure, alors que la reconnaissance des
USA se fait dans les discours, c’est une reconnaissance de facto. La diaspora
palestinienne c’est en 1948 – 1949, 726 000 palestiniens qui s’exilent pour
des raisons de violence. Cette fuite a commencé avant même le conflit, des
massacres avaient déjà cour, et à cause de la victoire des troupes sionistes. Seule
une victoire arabe eu lieu en Galilée, une victoire libanaise tout à fait
anecdotique. Il y a une stratégie très proche de la stratégie serbes / croates,
celle de l’épuration ethnique des années 1990 :
les massacres doivent pousser les peuples à partir. Les Palestiniens vont donc former des groupes humains dans d’autres
pays (surtout au Liban, en Syrie et en Jordanie) qui ne sont alors pas prêts à les accueillir, tout simplement car cette
diaspora n’était pas prévue.
Dès lors, on entre
dans une logique d’annexion de territoires qui continue jusqu’à nos jours. Cette logique n’est pas menée seulement par Israël, mais aussi par la
Jordanie qui annexe les territoires qui bordent le fleuve Jourdain. Dès la résolution de l’ONU, on a bien deux
morceaux de Palestine arabe, dont Gaza, très difficilement viable en dehors
de son passage avec l’Égypte. On a finalement une entité réelle : Israël,
qui a pris au passage Gaza, et un certain nombre de territoires annexés par la
Jordanie. Ce n’est donc pas du tout ce qui était prévu à l’origine. On a des logiques de démantèlement de la
Palestine initiale, telle qu’elle existait sous le mandat anglais. A noter
que seuls les Palestiniens qui arrivent en Jordanie disposent du droit national
et obtiennent la nationalité du pays d’accueil.
En 1948, les hostilités commencent des deux côtés, il
est donc impossible de dire qui a vraiment commencé. En 1956
et 1967 on a toutefois une décision
israélienne. De même, en 1982, l’opération
« Paix en Galilée » a été aussi décidée par Israël.
Il y a un poids très
fort de 1967 : guerre pivot dans le
conflit israélo-arabe. Pourquoi ? Parce qu’au bout du compte, Israël
annexe l’ensemble de la Palestine mandataire, mais en plus de cela, Israël dispose du Plateau du Golan, de même que
l’ensemble du désert du Sinaï, alors
que c’était un territoire égyptien. A
partir de là, on parle de « territoires occupés », même du coté
israélien. Jérusalem Est, occupée par la Jordanie, revient finalement aux mains
des Israéliens. La ville sainte perd de fait son statut de ville de droit
international. Le Plateau du Golan a cependant été vendu par Hafez al-Assad, ancien président syrien, en secret
à Israël en 1967. La Syrie revendique donc
un territoire qu’elle a elle-même vendu.
A
partir de la fin des années 1980, apparaît un nouveau type de
guerre : l’Intifada
(ou guerre des pierres).
A l’intérieur des
guerres israélo-arabes, le jeu de l’URSS a été changeant : Staline, en 1947, considère que son principal adversaire dans
la guerre froide c’est le Royaume-Uni (Churchill parle de « rideau de
fer »). En soutenant Israël, l’URSS utilise un élément de fragilité pour
le Royaume-Uni puisqu’à l’époque, il y avait de fortes tensions entre le Royaume-Uni
et Israël. Jusqu’en 1956, Israël est plus ou
moins soutenue par l’URSS avec plusieurs ratés dans leurs relations. Il faut
attendre le Processus de Madrid en 1991 (qui
aboutit à la création des territoires autonomes), pour voir de nouveau l’URSS
se rapprocher d’Israël, ce qui aboutira en 1993 – 1994
aux Accords d’Oslo.
Autre élément
important : au milieu des années 1950,
les USA organisent leurs alliances par des pactes comme pour l’OTAN. Quand
Eisenhower met en place le Pacte de
Bagdad en 1955 (une alliance entre la
Turquie, l’Irak, l’Iran le Pakistan, le Royaume-Uni et les USA), on voit bien
qu’il y a un déplacement géopolitique qui intègre
le Moyen Orient aux logiques de la guerre froide.
2.
Le conflit Iran – Irak (1980 – 1988)
Ce conflit tranche
par rapport aux précédents par le nombre de victimes : environ 1,2
millions de morts. On a une logique de destruction de masse, ce qui n’est pas le cas dans le
conflit Israélo-arabe, sauf peut être un peu en 1967.
Il s’agit d’un conflit
typiquement frontalier. Officiellement, il est déclenché par les revendications
territoriales de l’Irak à l’égard de l’Iran. Officieusement, par des puissances occidentales
dont les USA, le Royaume-Uni et la France. En effet, depuis
1979, il y a un gouvernement islamique chiite constitué en Iran, qui
immédiatement désigne ses ennemis : le « grand Satan » (USA) et
les « petits Satans » (France et Royaume-Uni). On constate une
politique sévère de l’Iran envers ces Satans : prises d’otages dans les
ambassades, ... Face à un risque de diffusion de l’islamisme révolutionnaire
chiite, une déstabilisation des marchés pétroliers a lieu, puisque l’Iran est
un grand producteur de pétrole. Une partie du programme nucléaire français
s’est fait avec des pétrodollars iraniens et avec la promesse que l’Iran du
Shah recevrait un appui technique de la France et des USA.
C’est
essentiellement une guerre de position, guerre de tranchées, guerre de masses
où la mobilisation de la population était absolue. L’arme chimique est utilisée
sur la décision de Saddam Hussein et de ses
proches pour stopper l’avancée iranienne. On emploie du coté iranien beaucoup d’enfants pour
combattre et on rentre dans ce qu’on pourrait appeler un
« martyrologie », assez propre à la tradition chiite, tradition du
martyre.
Au bout de quelques
années, les deux États sont épuisés. D’un coté, on a un État iranien qui se
radicalise : ce sont les tendances radicales du pouvoir qui l’emportent le
plus souvent avec l’ayatollah Rouhollah Khomeini
à sa tête,
contre l’ayatollah Hossein Ali Montazeiri
plus modéré, surtout suite au massacre des 30 000 prisonniers sur ordre de
Khomeini. En conséquence : l’Iran
veut sortir de son isolement et comprend qu’il ne pourra en sortir qu’en
mettant en place un système d’alliance, avec le monde chiite notamment.
Cette alliance se fera en particulier avec le gouvernement de la Syrie, qui est
dirigé depuis 1973 par Hafez Al-Assad et son gouvernement militaire. Le
pays est à majorité sunnite, mais Al-Assad est lui même un alaouite (chiite
duodécimain qui a un rapport à la théologie). L’Iran se rapproche donc de la Syrie, d’autant plus que la Syrie est
dirigée par le parti Baas. Or, en Irak, Saddam Hussein appartient aussi au
Baas. Mais par une logique de frères ennemis, les deux partis Baas irakien et
syrien demeurent hostiles l’un à l’autre même s’ils ont la même base de
pensée. L’Iran arrive donc d’autant plus facilement à créer une alliance avec
la Syrie.
Le soutien des USA va
à l’Irak par une promesse de financement de Ronald Reagan, mais qui n’est jamais arrivée. Du
coup, l’Irak décide de prendre le Koweit, pays pétrolier créé par le Royaume-Uni
et les USA au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. Mais Hussein ne pensait
pas qu’il y aurait une hyperréaction de la part de l’Occident. Hussein se
voyait comme le flambeau du monde arabe, il pensait qu’il serait le nouveau
Rais après Nasser. Il s’estimait l’allié potentiel des puissances occidentales
et la première guerre d’Irak le détrompera amèrement.
On
peut faire un parallèle avec le conflit afghan. En 1979,
l’armée rouge intervient à la suite d’un coup d’État qui dépose le roi, avec un
parti communiste afghan soutenu par l’URSS et qui tient Kaboul. La société
afghane est une société guerrière où le semi-nomadisme est encore présent.
La guerre se déclenche donc en 1979 car les
tribus se mettent en guerre contre l’armée rouge. Comme on est dans la période
de guerre fraîche, en pleine guerre froide. Du coup, le soutien des occidentaux
va aux différentes tribus afghanes (la France soutient par exemple l’Alliance
du Nord). Les principales zones d’action de la résistance se trouvent dans le
Nord-Est, au contact du Pakistan, des zones très sinueuses et difficiles
d’accès.
Ce
conflit est long, partiellement relié à des éléments de la guerre froide..
C’est surtout un conflit évolutif : la guerre existe en Afghanistan depuis 1979 jusqu’en
1995. Une première période de 1979 à 1989
se caractérise par l’envoi de troupes puis par la décision de Gorbatchev de
faire partir l’armée rouge en 1988, mais le
dernier soldat part en 1989. De 1989 à 1995, la guerre devient confuse entre
les différents partis, factions armées et tribus, qui finalement donnent
l’avantage aux Talibans. En 1995, ils sont à
la tête du pays, mais ils ne tiennent pas tout le pays : on se retrouve
dans une situation où l’Occident aide les résistants aux Talibans. Un tournant a
lieu en 2001 puisqu’à la suite du 11
septembre, les armées occidentales vont se battre en Afghanistan et faire
tomber le régime taliban pour mettre en place le régime actuel de Hamid Karzaï. Ultime tournant avec le récent
désengagement des troupes occidentales.
On
dépasse largement le stade des 1 million de morts ; des millions de
personnes sont également déplacés dans les pays alentours, notamment au
Pakistan … On voit finalement qu’en 1989,
quand l’URSS s’en va, ce conflit commence à ressembler à un autre
conflit : la guerre au Liban qui a lieu entre
1975 et 1990. Enfin, quand arrivent les troupes occidentales, le conflit
évoque la guerre en Irak entre les troupes de l’alliance et différentes
factions qu’elles soient sunnites ou chiites.
3.
Les guerres irakiennes
1990
– 1991 : Invasion du Koweït par Saddam
Hussein et déclenchement de l’opération « Tempête du désert » par les
USA : c’est la première Guerre du Golfe.
1998 :
Deuxième Guerre du Golfe.
Saddam Hussein refuse le contrôle de certaines de ses infrastructures
industrielles dans lesquelles il est censé produire des armes nucléaires. La suite des
évènements prouvera que c’est faux. C’est une intervention forte des USA et du Royaume-Uni.
2003 :
Troisième Guerre du Golfe
avec toujours une intervention des USA.
Dans la réalité, entre 1990 et 1998, il n’y a guère eu de jour sans
bombardement en Irak. La logique de guerre est continue. Ce que montre la guerre en Irak c’est une présence croissante des USA à
l’intérieur du Moyen Orient , surtout d’un point de vue militaire. On notera aussi que ces guerres sont
parallèles à la sortie de guerre progressive d’Israël, avec plusieurs années
charnière :
-
1974 :
Israël accepte des négociations officieuses dirigées par l’administration Nixon et pilotées par
Kissinger. Israël accepte donc que les USA stabilisent la région.
-
1982 :
opération « Paix en Galilée », soit l’intervention d’Israël au Liban pour battre
et exclure l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP). Israël occupe la
majorité du territoire et provoque de nombreux massacres.
-
1991 :
intervention de la coalition contre Saddam Hussein. 29 pays agissent, dont des pays
arabes. Les USA demandent alors à Ytzak Rabin
de ne pas intervenir (car c’est ce qu’attend l’Irak qui envoie déjà des scuds).
S’en suit la défaite de l’Irak.
-
2000 :
Israël évacue le sud du Liban, occupé depuis 1978.
Le
problème d’Israël c’est qu’il est confronté à une situation extérieure
difficile : problèmes avec le Hamas, attentats sur la population civile,
perte de la convergence des Israéliens (l’annexion est remise en cause, la paix
envisagée, … Autant de désaccords internes).
On s’aperçoit,
comme le montrent les guerres irakiennes, qu’il y a eu un déplacement des
alliances dans le temps et une disparition de l’unicité dans le Moyen Orient. L’Égypte, à partir de Sadate jusqu’à 2011, était un allié des USA et n’a
plus été considérée comme le chef de file des États arabes. L’Irak, qui a voulu
reprendre le flambeau contre l’impérialisme, s’est retrouvé marginalisé jusqu’à
la chute de Saddam Hussein en 2003. L’Arabie
Saoudite reste un porte-à-faux bien qu’elle soit puissante du point de vue de
l’armement. L’Iran a pour obsession d’être la seule grande puissance régionale,
avec, depuis les années 2000, un nouvel
arrivant qui prétend à la même chose : la Turquie d’Erdogan. Ce qu’ont montré les guerres irakiennes,
c’est donc l’impossibilité de l’union du monde arabe et musulman.
4.
Les guerres du Liban
C’est une guerre
composite et évolutive. On dénombre 3 millions d’habitants et 120 000 morts. La
logique de guerre est internationale alors qu’on croit assister à une guerre
civile.
5.
Les « printemps arabes »
De
ces printemps arabes, y a-t-il un effet domino sur l’extérieur ? Quelles
luttes sont exprimées dans ce contexte ? Quels sont les acteurs de la
guerre ? Quels bilans économiques et humains suite à ces évènements ? Quels effets
politiques en ont découlé et à termes quels effets sociaux ?
Peut-on
parler de conflit international ? Oui pour la Libye puisqu’il y a eu intervention
de la France et du Royaume-Uni. Peut-être pour la Syrie, parce qu’on trouve des
combattants iraniens, libanais du Nord, égyptiens, irakiens, … Au Yémen et
au Bahreïn, oui suite aux interventions de troupes.
III.
Des guerres
charnières
Par
« charnière », on entend un tournant avec une modification d’un dispositif
géopolitique à travers ses anciens pivots. Le dispositif est la façon dont une
aire est structurée par une puissance ou un jeu de puissances.
Par
exemple avec l’Afrique de l’Ouest :
Cela
passe par des pivots > pour la France : Dakar, Abidjan et Cameroun
en Afrique de l’Ouest. Les Français ont construit des lignes de voies ferrées
qui vont des côtes à l’intérieur des terres. Jusqu’en 1960,
avec la guerre du Mali, on peut dire que la plus grande puissance africaine est
la France, avec un recul très fort dans les années
1990.
Ces
trois pivots sont articulés par des institutions tenues par la France, ce qui
permet de comprendre que la Cote d’Ivoire a été un choix en raison de sa
situation géographique, mais aussi un choix politique (Félix Houphouët-Boigny)
> explique pourquoi tant d’aides français dans les infrastructures
ivoiriennes.
Ces
pivots se caractérisent par l’implantation de multinationales : jusqu’à la fin des années 1990, la Française des
Jeux diposait d’un quasi monopole sur les jeux pratiqués dans une vingtaine de
pays en Afrique.
La
France ayant de moins en moins d’argent est moins à même d’être présente en
Afrique. Ce qui a porté le coup le plus dur, c’est qu’en
octobre 2002, la Côte d’Ivoire entre en guerre civile qui coupe le pays
en deux. Ajouté à cela le fait qu’Abdoulaye Wade, ancien président du Sénégal,
a pris des distances vis à vis de la France, il ne reste qu’un pivot, ce qui ne
suffit plus à faire un dispositif.
Retour
au cours :
1967 :
la guerre des 6 jours est une guerre charnière.
Ce qui organise les
pays arabes du Moyen Orient, c’est la prééminence de Nasser.
Or, la guerre des 6 jours aboutit au recul de l’Égypte qui perd le Sinaï et voit son
armée affaiblie. De plus, à terme, on assiste à l’effacement de l’Égypte du
cœur géopolitique du Moyen Orient et des États nationalistes arabes.
Au passage, on peut
remarquer que ces États se sont construits comme des États nationalistes, à
base militaire et en même temps, ce sont des États qui se veulent modernistes (construction de grandes
infrastructures comme le barrage d’Assouan en Égypte, …). En
même temps, ces États sont autoritaires. Dans les discours de ces chefs
militaires, même s’ils ne rejettent pas l’idée de réunion, il y a une forme de
laïcité : le pouvoir militaire ne dépend plus du religieux. Le cas de
Nasser est typique puisqu’avant d’être à la tête de l’Égypte, a été près des
frères musulmans avant de s’en éloigner et d’en faire exécuter un certain nombre.
A noter que ce sont ces types de
dirigeants qui sont en train de disparaître, balayés par les « printemps
arabes ».
On voit bien que
Nasser est donc le grand vaincu de la guerre des 6 jours. C’est alors l’apparition
d’un nouveau pivot : l’Arabie Saoudite. Cette dernière est portée par un
régime islamique conservateur avec la famille Saoud
qui a fait alliance dès le XVIII° siècle
avec Wahab (prédicateur, à l’origine de la première forme
d’islamisme). Proche des USA, l’Arabie
Saoudite accède au statut de puissance régionale en 1967.
A la suite de la
guerre des 6 jours, a lieu un sommet des États arabes à Khartoum (Soudan).
Riyad impose un partage durable des tâches entre les pays du Moyen Orient. L’idée
est que les pays pétroliers ont dès lors pour fonction de financer les
« pays du champ de bataille ». Seul un pays ne peut entrer ni dans l’une ni dans
l’autre des deux catégories : le Liban. Ce dernier, même s’il n’a pas de
pétrole à l’époque, tire l’essentiel de sa richesse de sa position
d’intermédiaire sur le chemin du pétrole. Ceci dit, le Liban est un pays
d’accueil pour les Palestiniens. En 1969, sera
ensuite créée une ligue des États islamiques à l’initiative de l’Arabie
Saoudite qui appuie de nouveau sur la dimension religieuse.
La même année, en 1969, a lieu la signature des Accords du
Caire : une dernière fois, Nasser essaie de rester au centre de la géopolitique
du Moyen Orient.
Pour cela, il doit rester décideur par rapport au pôle pétrolier, il doit
trouver une solution pour le problème palestinien et il doit rester à la tête
des régimes fortement militarisés. Le
Liban est en fait l’objet des Accords du Caire. Nasser obtient de Yasser Arafat, chef de l’OLP, qu’il se mette
d’accord avec le chef des armées Libanais, Fouad
Ephrem Boustany. Malheureusement, il y a toujours un désaccord entre
une partie des libanais et Yasser Arafat qui fait de plus en plus du Liban une
base arrière pour l’OLP, même si une majorité des Palestiniens sont installés
en Jordanie. Au final, Nasser obtient
que les Libanais et les Palestiniens se mettent d’accord : le Liban
devient donc la base arrière pour les Palestiniens.
Mais dès 1970, un problème émerge. Le roi Hussein de Jordanie déclenche des opérations
armées pour littéralement faire disparaître le commandement palestinien en
Jordanie car il redoute un coup d’État. De nombreux chefs politiques sont tués,
on parle du « septembre noir ». Du coup, les palestiniens fuient au
Liban. Cependant
la force armée palestinienne est plus entrainée que l’armée libanaise. Les résultats sont
des incursions croissantes, des attentats, des incidents entre phalangistes
(chrétiens conservateurs) et palestiniens, une population surarmée, …En 1975,
à la suite d’une escalade sur les hauteurs de Beyrouth, des palestiniens sont
tués par des phalangistes : c’est le début d’une guerre à l’intérieur du
Liban.
Guerre
charnière car on voit comment Nasser perd la main et comment l’Arabie Saoudite
reprend le flambeau dans la région.
Les
conséquences de cette guerre pivot sont nombreuses.
·
Le maitre du jeu unique demeure
les USA, puisque
l’administration des USA, dans les années 1970,
est très proche de l’Arabie Saoudite (pays créé par le Royaume-Uni et les USA),
de la Jordanie (soutien au roi Hussein), et après la mort de Nasser, de l’Égypte.
Henry Kissinger tente par ailleurs un
rapprochement avec Hafez al-Assad en lui disant que c’est un génie. Cela
aboutit à une conférence à Washington
en 1974
avec Sadate, l’Arabie Saoudite, l’Irak, la Jordanie, la Syrie, les émirats
pétroliers, Israël, les USA (seuls absents : le Liban, les Palestiniens et
l’URSS). C’est là qu’on décide mettre un
place un ordre au Moyen Orient pour sortir de la guerre : protectorat
de la Syrie sur le Liban, Israël contrôle une partie du sud Liban pour empêcher
les palestiniens d’attaquer le sud d’Israël, sécurisation des parcours
pétroliers de l’Arabie Saoudite, la Jordanie accepte l’ensemble avec l’idée que
le roi garde la souveraineté sur son pays aux dépens des palestiniens. Un an plus
tard, déclenchement de la guerre au Liban, au même moment où la Syrie commence
son protectorat sur le pays ; Israël met en place une zone tampon sur le
sud du Liban.
·
La division croissante des pays
du Moyen Orient avec d’un coté des pays qui font la paix avec Israël (1978 :
accords de Camp David entre Israël et l’Égypte puis plus tard la Jordanie), d’autres restent en état de guerre
comme l’Irak ou l’Iran. Un nouvel ordre géopolitique se dessine sur cette
division de plus en plus forte dans les pays du Moyen Orient.
·
Parce que l’Arabie Saoudite est
le principal maitre du jeu de la région, le pétrole devient la base des rythmes
de l’économie mondiale
(sauf en 1986 avec le contre-choc pétrolier
et en 1990 où les prix baissent).
·
Guerre du Liban en 1975.
·
Nouvelle configuration
culturelle : la voie est ouverte aux fondamentalistes, qui ont été
contenus dans les années 1950 et 1960 (comme les Frères musulmans mis
à mal par Nasser en 1954). En 1979 a d’ailleurs lieu la révolution
islamique iranienne. En 1982, c’est la
création du Hezbollah. Dans les années 1970, c’est la création du Hamas qui était financé
en sous-main par Israël car le Hamas affaiblissait l’OLP et le Fatah de Yasser Arafat).
C’est aussi le développement des réseaux terroristes tels qu’Al Qaïda.
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