Le Canada, avec la question épineuse du Québec, est le seul pays
à affirmer le multiculturalisme dans sa constitution.
à affirmer le multiculturalisme dans sa constitution.
Le
multiculturalisme
Le débat du
multiculturalisme tend à être orienté sous l’angle du communautarisme où ce qui compte pour les
citoyens serait surtout l’appartenance à une communauté. De nombreux débats
nous confrontent à ce problème dés lors qu’en France, notamment, il y a une
confrontation entre les religions et le caractère républicain et laïc.
Typiquement, l’interdiction du porc dans la religion musulmane est un exemple
représentatif. La tolérance de la République est tacite, mais dés qu’il y a une
polémique, les camps adoptent chacun une forme de crispation. Les repas
« sans-porc » dans les cantines scolaires sont très récents,
auparavant c’était surtout des accommodements. Les années 1990 ont vu la croissance
d’un débat nouveau sur la discrimination positive qui a altéré le système
français. Ce débat importé de l’Amérique en France a poussé à une polarisation
des groupes, des conflits identitaires et religieux dans l’hexagone.
Les
intellectuels sur ce sujet sont plus près d’adopter une règle intransigeante de
respect des lois de la République qu’autre chose. Ainsi, la question des signes
religieux ostentatoires dans l’espace public a bien illustré cela. En France,
on restreint une pratique de liberté, notamment religieuse et on peut alors se
demander si la République française n’est pas devenu antilibérale à trop
vouloir un certain intérêt commun.
On peut donc se
demander ce qu’est une communauté dans des sociétés démocratiques pluralistes.
Il faut différencier l’approche communautariste de l’approche communautarienne.
Le communautarisme est une approche de repli sur sa communauté, une position
d’intolérance et de rejet de l’autre. L’approche communautarienne est un aspect
du libéralisme politique.
Les
deux premiers textes traitent du holisme, la primauté du tout sur les parties,
l’influence des structures prime sur les individus. Ce holisme est alors abordé
comme une caractéristique de sociétés soit anciennes soit religieuses. Il y a un donc un préjugé sociologique qui
souligne que le holisme est la caractéristique des sociétés primitives, peu
développées dans tous les sens du terme (y compris moral et politique). Louis
Dumont va critiquer cette conception en soulignant que les Modernes sont
aveuglés par la modernité et qu’on ne parvient plus à voir les sociétés
primitives comme développées à leur manière. Aveuglés par notre individualisme, on perçoit les sociétés holistes
comme des sociétés nécessairement contraires ou opposées à nous. Elles seraient
inégalitaires et antilibérales pour nos yeux. Notre position individualiste
nous conduit à dévaloriser les sociétés holistes et à la percevoir comme
incompatibles avec les droits de l’homme.
Norbert
Elias, Politix, ??? :
Partant d’une
anecdote sur un couple qui se parle sans se regarder, Elias note que ce comportement
semble présenter une situation de domination de l’homme sur la femme. L’homme
parle à la femme sans la regarder et celle-ci lui répond tête baissée. En apparence, cela est donc fortement
inégalitaire, ce genre de société semble rétrograde. Mais la qualification
d’Elias est que la balance inégale des pouvoirs fait apparaître non pas une
inégalité pure et simple mais librement consentie, ce qu’il nomme
« inégalité harmonieuse ». Elias reconnaît que cette femme en
apparence contrainte, entretient vis-à-vis de sa communauté, un rapport normal
d’intégration de la contrainte. Cette intégration de la contrainte est si ancrée
dans l’individu, qu’elle en devient naturelle. C’est un habitus contraignant
mais construit en référence à la tradition.
La question est
donc de déterminer comment faire la distinction entre une contrainte et une
autocontrainte.
Les débats sur le port du voile ou l’excision ont mis en évidence que des
femmes ne pouvaient pas dire non et donc ne pouvaient sciemment choisir leur
position.
Benjamin
Constant, Fenêtre sur …, La liberté des Anciens, la liberté des
modernes :
Benjamin Constant
est connu pour avoir qualifier la « liberté des modernes », liberté
de ne pas s’impliquer, contre la « liberté des anciens », liberté de
participer. On
parle aussi de liberté négative, comme Zaïa Berlin,
une liberté revendiquée de l’autonomie de pouvoir se retirer et de ne pas
participer à la vie sociale. Chez les citoyens Grecs, les libertés n’existent
que par la participation politique. Si on venait à lui retirer cette politique,
l’homme perd son statut d’homme. C’est cette idée que « L’homme est un animal politique »
selon Aristote.
La liberté des
modernes c’est de penser à soi, d’appliquer sa propre liberté à la condition de
ne pas empiéter sur celle d’autrui. Le droit d’avoir telle ou telle opinion
revient à revendiquer une liberté absolue sur laquelle l’État n’a pas de droit
de regard.
Face à cela, on
trouve la liberté des anciens, une liberté positive puisqu’elle a un contenu
positif et un contenu collectif. La liberté ne s’exerce pas seule. Mais
aujourd’hui, une liberté collective ne se retrouve que dans des régimes
totalitaires qui
souhaitent inclure la totalité des individus dans son idéologie. Pour Karl Popper, dans son ouvrage La société ouverte face à son ennemi, ce véritable ennemi de
la société ouverte, ce sont ces sociétés holistes totalitaires.
Charles
Taylor, Le multiculturalisme :
La politique de
reconnaissance révèle qu’à partir du contexte mondialisé, il y a une demande de
reconnaissance des communautés. Selon lui, il existe aujourd’hui dans les
sociétés démocratiques un « besoin
vital de reconnaissance ».
Cette aspiration forte doit être
garantie par l’État et la société. Ce besoin vital prend place à l’échelle
communautaire, il s’agit pour une communauté d’obtenir une reconnaissance de la
part de la société et de l’État. Taylor prend le cas des Noirs-Américains
aux USA, ces hommes et ces femmes perçoivent un déni d’existence par le regard
des autres États-Uniens et en conséquence, de par ce sentiment de
discrimination, alors il y a possibilité de réclamer ce droit à la
reconnaissance. Appartenance
communautaire et communauté accompagnée d’une expérience de stigmatisation
donne le droit à la reconnaissance.
Cette revendication
est moderne puisqu’elle affecte les individus eux-mêmes dans leur
non-reconnaissance. Subjectivement, les individus sont poussés pour avoir une
estime de soi à réclamer une reconnaissance de leur culture par l’État et la
société. Les
femmes musulmanes en France réclament l’envoi de signaux par l’État qui
souligneraient que ces femmes sont reconnues et incluses dans la société.
Charles
Taylor parlent de « donneur de sens », des gens sans profondeur.
C’est par le dialogue qu’on entretient avec les autres (l’acte dialogique),
qu’on définit son identité.
Lire
p.60 à 63 de Taylor.
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