Banc de poissons, Burp & Epicure, Flickr
La politique européenne de la pêche irait dans un sens environnemental.
La politique européenne de la pêche irait dans un sens environnemental.
Les
problèmes d’environnement
I.
L’environnement
1.
Institutionnalisation de l’environnement
Les problèmes
environnementaux sont arrivés tard, dans les années
1970 et s’appuient sur la théorie de l’évolution qui remet l’homme au
centre de l’évolution naturelle. L’apparition de la science de l’écologie est
elle aussi un phénomène récent. Cette écologie c’est étude des êtres vivants en
relation avec son environnement. Auparavant, on se contentait de faire du
naturalisme, en
quelque sorte, une catégorification des espèces. L’écologie a le mérite de
prendre hommes, animaux, végétaux et terre dans un tout.
De plus, au XX° siècle, des accidents ont accentué le poids de
l’écologie
notamment de graves évènements industriels : explosion de Bhopal, de
Seveso ou encore de Tchernobyl. Des marées noires ont produit des dégâts sur
les écosystèmes comme les oiseaux mazoutés. La conquête de l’espace est aussi
une avancée en écologie : pour la première fois, on a pu voir la planète
terre.
Dans les
dictionnaires de langue française, on voit apparaître un nouveau mot,
environnement. Ce terme est un domaine très large qui va de la lutte contre les
excréments canins à la lutte contre le CO2. Ces politiques d’environnement sont arrivées tard et furent
difficilement prises en compte car c’était une forme de corvée qu’on a
longtemps repoussé. Aujourd’hui, même si les partis verts sont apparus, ceux-ci
ne sont pas au pouvoir, preuve que la question de l’environnement ne soucie
guère les suffrages. Cependant, il a toujours été complexe de mettre en
place des politiques environnementales. Pour
illustrer cela, on peut évoquer la création du ministère de l’environnement en 1971 sous George
Pompidou. Le ministre qui en est à la tête s’appelle Robert Poujade (sans lien avec le mouvement du
Poujadisme). Il est chargé de la protection de la nature et de l’environnement
et bénéficie de compétences particulières : établissements dangereux,
chasse et pêche, parcs nationaux, protection des monuments et des sites
naturels ainsi que quelques compétences de coordination entre différents
acteurs. Poujade résume son action dans son ouvrage, Le ministère de l’impossible. Dedans, le ministre cherche à montrer que l’environnement ne se réduit pas à la
nature en et lui-même s’éloigne de l’objectif qu’on lui a confié. Il va
alors tenter de s’en prendre aux dures réalités : la pollution, en
négociant avec les industriels. Les premiers gestes de ce ministère furent
souvent dans le sens de la nature, des espèces animales et des paysages. Une grande partie du mouvement du parti
écologique s’est construit autour de la notion de nature au lieu de
l’environnement. On ne luttait pas contre la pollution mais pour la sauvegarde
de certaines espèces. Cela se voit puisqu’une des premières mesures
instaurées fut la grande politique de parcs nationaux (en France comme
ailleurs, aux USA avec le parc de Yosemite fondé par John
Muir). On est alors dans une politique de patrimoine, de protection de
la nature mais aussi de matériaux historiques. En France, après la création des
Sites Remarquables, on a eu des parcs nationaux (le premier fut celui de la
Vanoise en 1963), puis des parcs régionaux,
… Mais en agissant ainsi, on avait tendance à faire de l’écologie un retour en
arrière et une forme d’immobilisme. Trop
lié à des questions de nature, la première forme d’écologie en France était
bucolique. Poujade l’a compris et décide qu’il faut dorénavant s’en détacher,
il passe de la nature à l’environnement. La nature assure des politiques de
patrimoine (peu utile mais de valeur), l’environnement assure des
politiques plus utilitaires (pour assurer notre sauvegarde). Pour
crédibiliser son ministère de l’environnement, Robert Poujade doit parler
d’autre chose que de la nature et passer au-delà.
Lorsque
Poujade va être nommé ministre, Pompidou le convoque en soulignant qu’une
partie de la population se plaint de l’enlaidissement des campagnes et des
périphéries. Dés qu’il s’est mis à l’action, Poujade est parti sur le concept
d’environnement plutôt que celui de nature. Poujade a donc décidé de travailler
directement avec les premiers concernés : les industriels. Il aura beaucoup de mal à tout créer
puisqu’il a débuté sans locaux ni fonctionnaires spécialisés. Pour avoir un
impact, les ministres de l’environnement vont devoir régler l’industrie, les
transports, l’agriculture, … Mais ce ne sont jamais ces domaines de
d’intervention mais ceux d’autres ministres. Ces autres ministres vont dans le
sens du développement économique comme demandé par le gouvernement. On se retrouve donc avec un ministère qui
doit empiéter sur d’autres ministères et qui en plus n’a pas du tout le même
objectif que ces ministères. Du coup, le ministre de l’environnement doit
traiter avec les autres ministres et en plus se présente comme l’annonceur de
mauvaises nouvelles. En cas de confrontation entre les ministres, c’est
l’arbitrage du Premier Ministre qui fixe la ligne, la plupart du temps c’est en
défaveur du ministre de l’environnement. Corinne Lepage ministre de l’environnement sous le
gouvernement Juppé a rédigé On ne
peut rien faire, madame la ministre. Dominique
Voynet pour sa part à rédigé Voix
off sous le gouvernement Jospin. La contradiction entre les politiques
de développement et celles plus globales sont typiques du ministère de
l’environnement.
On
a alors tenté de trouver d’autres solutions en essayant de regrouper
l’environnement avec d’autres vastes domaines (types transports, urbanisme, …)
pour qu’il soit moins isolé. Mais ce genre de recoupements a tendance à
mélanger des fonctionnaires de différentes qualifications, on a donc toujours
une forme de fossé entre un fonctionnaire des transports et un fonctionnaire de
l’environnement. Les écologistes pensent
qu’on doit réfléchir de manière globale et sur le long terme. Ainsi plutôt que
d’avoir des politiques économiques, on devrait valoriser l’environnement. Mais
l’isolement du ministère de l’environnement, quand bien même ce serait un
super-ministère, reste prégnant.
2.
L’intégration
L’évolution notable
reste encore l’intégration.
A l’échelle européenne où on intègre des lois européennes au cadre national
(l’agriculture et la pêche sont complètement intégrées). Mais ici, il s’agit d’intégrer l’environnement
dans les politiques sectorielles de l’Union Européenne (UE). Politique décidée
en 1998, nous n’avons plus de
commissaire européen de l’environnement mais dorénavant les responsables des
politiques sectorielles doivent prendre en compte l’environnement. Ainsi un
conseiller sur l’agriculture aura dans son travail l’intégration
environnementale. Cela oblige toutes les
formations des conseils de ministres à élaborer des stratégies et des
programmes visant l’intégration des stratégies environnementales dans leurs
logiques. Avec la création du processus de Cardiff, on a mis en place cette
politique d’intégration. Cela fut renforcé par deux autres étapes : la
stratégie sur le développement durable en 2001
adopté par l’UE. On a alors renforcé cette intégration avec des politiques
devant mesurer l’ensemble des coûts environnementaux. Dés que l’UE met en
place des politiques majeures, elle doit mesurer les impacts, les coûts et les
bénéfices environnementaux. Les politiques sont dorénavant obligées d’intégrer
l’environnement.
Enfin, la stratégie
de Lisbonne, décidée au conseil européen en 2000
fait en sorte que l’Europe devra devenir la zone la plus compétitive du monde
mais dans le cadre du développement durable. Cette stratégie est évaluée régulièrement en Europe
et mesure les conséquences environnementales. Aujourd’hui, le principe
d’intégration est donc compris dans le règlement européen.
En
élargissant, les politiques européennes sont poussées à faire entrer
l’environnement dans les conseils politiques ou économiques. Ainsi, cnostruire
une usine se fait à condition au moins de faire un analyse des risques et
mesures environnementales. De même, en
économie, l’environnement est pris en compte par des taxes. Du coup, ce coût
supplémentaire auprès des citoyens oblige, en théorie, à faire attention :
on paye plus cher une énergie, donc on va surveiller pour en consommer moins et
ainsi prendre en compte l’environnement. Toute
l’histoire se résume à trouver un équilibre entre libertés et contraintes. Le
système économique sera toujours polluant mais son impact sera limité grâce à
ses actions. On atteint ainsi un optimum de pollution.
3.
Le bon usage de la nature
Un second type de
politique existe : les politiques de bon usage de la nature. Expression
utilisée par Colbert dès 1669,
cela consistait à faire face à une pénurie de bois, nécessaire dans la
construction de bateaux. Colbert a mis en place une politique de protection des
arbres pour assurer une puissance maritime. Les arbres étant longs à pousser,
on a là une politique sur le long terme en contradiction avec la politique
d’immédiateté de l’époque. Ce d’autant plus que quand les forêts furent
utilisables, la marine n’était plus de bois mais de métaux. Cette fois-ci, la priorité politique n’est pas tant les
besoins immédiats que les besoins sur le long terme. Cela sert toujours le
développement économique mais pas un développement économique immédiat,
c’est surtout en cela que ça change.
Une politique
européenne actuelle va dans ce sens. La politique européenne de la pêche se donne pour but de sauvegarder
les espèces animales pour en conserver plus tard. On contraint l’activité
économique présente au nom de la protection de l’environnement. Certes on
souhaite derrière maintenir une activité économique de pêche, mais malgré tout c’est dans un si long terme qu’on peut
trouver une immédiateté environnementale. Concrètement, on a fixé des
quotas dans des zones à l’échelle européenne, on a développé la pisciculture,
on a incité au départ des marins-pêcheurs, à la limitation des flottes de
bateaux de pêche. C’est le Conseil des Ministres qui fixe les règles sur des
données scientifiques. Cette politique a existé ailleurs comme au Canada. Mais
cela est difficile à instaurer, on a des réticences des premiers concernés et
de plus, les ministres nationaux qui fixent des quotas sont sous la pression
européenne mais pour assurer l’économie nationale ils conseillent de dépasser
les quotas tout en faisant croire à Bruxelles qu’ils vont dans son sens.
On a donc ces deux
politiques environnementales qui se complètent même si l’intégration est
souvent plus visible que les politiques de bon usage de la nature.
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