Les Fémens : de quoi séduire, pour lire ce cours en entier sur la désobéissance civile.
Rédiger une demi-page d’informations pour dire aux
profs ce qu’ils doivent savoir sur le mémoire avant la présentation orale.
L’argumentation de
Thoreau est qu’entre 1776, la naissance de
la démocratie américaine et 1848, la guerre
contre le Mexique, il y a eu une inversion des rôles. Les USA sont passés de la
victime de 1776 au tyran de 1848. Ces éléments de contexte justifient la désobéissance
civile, celle-ci est le fruit des véritables citoyens. Il faut donc obéir à la
loi de manière réfléchie avec une conscience citoyenne, les vrais citoyens
américains ne sont pas ceux qui s’engagent pour la guerre du Mexique, mais ceux
qui respectent entièrement l’esprit de la constitution américaine : ceux
qui résisteront à l’oppression d’une tyrannie. Pour Thoreau être un vrai citoyen c’est désobéir à la loi, dans le cas
contraire, on est un mauvais citoyen. Tout ceci prend place dans un contexte
démocratique, c’est la nouveauté de Thoreau face à Locke. Ce dernier
parlait d’un droit à la résistance sous une tyrannie. Thoreau énonce pour la
première fois, que même dans une démocratie, il peut y avoir une forme de
tyrannie dont il faut se méfier voire résister.
Raymond Aron, ??? :
Intellectuel
de droite libérale, Aron écrit ici un de ses premiers textes en 1958, juste après la guerre. Evoquer l’objection
de conscience est alors délicat. Dire qu’un
pacifiste à une attitude contradictoire et intenable sur le long terme, choque
naturellement, mais il y a une part de vrai. Son argument est que l’attitude
du pacifiste, c’est revendiquer son pacifisme dans le discours d’une part, mais
aussi dans les faits de refuser d’aller sur le champ de bataille. Or pour Aron,
cette attitude rompt le pacte social, ce
qui est subversif et inacceptable. Le pacifiste cautionne à tous moments l’action
et les lois de l’État et du pacte social, en revanche, son attitude pacifiste
contre l’État est inadmissible : c’est vouloir tous les bénéfices sans les
inconvénients.
Second principe,
les règles de l’État doivent s’appliquer à tous et aucune minorité ne doit être
avantagée. En effet, en reconnaissant les droits d’une minorité, selon Aron, c’est
accepter de revenir à l’État de nature et de perdre tous ses droits.
Son principal
argument est que les objecteurs de conscience pour une question religieuse et
morale en souhaitant appliquée le principe « Tu ne tueras point », sont en contradiction avec l’idée de s’intégrer
dans un contrat social
qui leur met des règles contradictoires et qui les inscrit dans un cadre capitaliste
particulièrement violent. Et finalement peut-on être pacifiste face aux fous
nazis ? A des serial-killers ? … Si la raison religieuse prime sur
les lois du pays, alors, selon Aron, il ne faut pas s’attendre à ce que la
police vienne vous secourir en cas de danger.
John
Rawls, La
théorie de la justice :
La désobéissance
civile est, selon Rawls, « un acte
public, non-violent, décidé en conscience, mais politique, contraire à la
loi et accompli le plus souvent pour
amener à un changement dans la loi ou bien dans la politique du gouvernement ». Pour David
Easton, il y a des décisions qui
produisent des outputs. Ces décisions sont produites par des inputs d’acteurs
extérieurs. La désobéissance civile en
revanche est véritablement à la limite de la loi, elle menace de lui
désobéir, voire désobéit, pour faire changer la loi. Si on y voit dans un
premier temps un acte révolutionnaire, en fait on est plus proche d’une action
réformiste, légitime dans un cadre démocratique.
Cet acte doit
prendre place dans l’espace public pour être vu. Sans les médias, il n’y aurait
pas d’actes de désobéissance civile.
La médiatisation de l’acte souligne que la loi n’est pas pleinement
satisfaisante et qu’il faut la changer.
Enfin la
désobéissance civile a une dimension conservatrice. En effet, même si le projet
qu’on veut faire changer est réformateur, le fait d’agir certes à la limite,
mais toujours dans le cadre de la loi, c’est pérenniser cette loi, donc sous un
certain angle, être conservateur.
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