mercredi 20 février 2013

Enjeux politiques 19 - 02 (cours 3)

Les Fémens : de quoi séduire, pour lire ce cours en entier sur la désobéissance civile.



Rédiger une demi-page d’informations pour dire aux profs ce qu’ils doivent savoir sur le mémoire avant la présentation orale.

L’argumentation de Thoreau est qu’entre 1776, la naissance de la démocratie américaine et 1848, la guerre contre le Mexique, il y a eu une inversion des rôles. Les USA sont passés de la victime de 1776 au tyran de 1848. Ces éléments de contexte justifient la désobéissance civile, celle-ci est le fruit des véritables citoyens. Il faut donc obéir à la loi de manière réfléchie avec une conscience citoyenne, les vrais citoyens américains ne sont pas ceux qui s’engagent pour la guerre du Mexique, mais ceux qui respectent entièrement l’esprit de la constitution américaine : ceux qui résisteront à l’oppression d’une tyrannie. Pour Thoreau être un vrai citoyen c’est désobéir à la loi, dans le cas contraire, on est un mauvais citoyen. Tout ceci prend place dans un contexte démocratique, c’est la nouveauté de Thoreau face à Locke. Ce dernier parlait d’un droit à la résistance sous une tyrannie. Thoreau énonce pour la première fois, que même dans une démocratie, il peut y avoir une forme de tyrannie dont il faut se méfier voire résister.

Raymond Aron??? :
Intellectuel de droite libérale, Aron écrit ici un de ses premiers textes en 1958, juste après la guerre. Evoquer l’objection de conscience est alors délicat. Dire qu’un pacifiste à une attitude contradictoire et intenable sur le long terme, choque naturellement, mais il y a une part de vrai. Son argument est que l’attitude du pacifiste, c’est revendiquer son pacifisme dans le discours d’une part, mais aussi dans les faits de refuser d’aller sur le champ de bataille. Or pour Aron, cette attitude rompt le pacte social, ce qui est subversif et inacceptable. Le pacifiste cautionne à tous moments l’action et les lois de l’État et du pacte social, en revanche, son attitude pacifiste contre l’État est inadmissible : c’est vouloir tous les bénéfices sans les inconvénients.
Second principe, les règles de l’État doivent s’appliquer à tous et aucune minorité ne doit être avantagée. En effet, en reconnaissant les droits d’une minorité, selon Aron, c’est accepter de revenir à l’État de nature et de perdre tous ses droits.

Son principal argument est que les objecteurs de conscience pour une question religieuse et morale en souhaitant appliquée le principe « Tu ne tueras point », sont en contradiction avec l’idée de s’intégrer dans un contrat social qui leur met des règles contradictoires et qui les inscrit dans un cadre capitaliste particulièrement violent. Et finalement peut-on être pacifiste face aux fous nazis ? A des serial-killers ? … Si la raison religieuse prime sur les lois du pays, alors, selon Aron, il ne faut pas s’attendre à ce que la police vienne vous secourir en cas de danger.

John Rawls, La théorie de la justice :
La désobéissance civile est, selon Rawls, « un acte public, non-violent, décidé en conscience, mais politique, contraire à la loi  et accompli le plus souvent pour amener à un changement dans la loi ou bien dans la politique du gouvernement ». Pour David Easton,  il y a des décisions qui produisent des outputs. Ces décisions sont produites par des inputs d’acteurs extérieurs. La désobéissance civile en revanche est véritablement à la limite de la loi, elle menace de lui désobéir, voire désobéit, pour faire changer la loi. Si on y voit dans un premier temps un acte révolutionnaire, en fait on est plus proche d’une action réformiste, légitime dans un cadre démocratique.
Cet acte doit prendre place dans l’espace public pour être vu. Sans les médias, il n’y aurait pas d’actes de désobéissance civile. La médiatisation de l’acte souligne que la loi n’est pas pleinement satisfaisante et qu’il faut la changer.
Enfin la désobéissance civile a une dimension conservatrice. En effet, même si le projet qu’on veut faire changer est réformateur, le fait d’agir certes à la limite, mais toujours dans le cadre de la loi, c’est pérenniser cette loi, donc sous un certain angle, être conservateur.

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