mercredi 13 février 2013

Brésil 11 - 02 (cours 4)

 L'orixa Lemanja, divinité mère de tous les êtres vivants,
qui a fusionné au Brésil avec différentes saintes, notamment la Vierge Marie.



3.      La révolte des Canudos

De 1893 à 1897, la Grande Révolte des Canudos est une révolte fondatrice de l’imaginaire brésilien, type la Commune en France. Ce fut une révolte réprimée au nom de l’ordre et contre les classes populaires. Il s’agit d’une révolte paysanne qui se déroule dans le Nordeste, plus spécifiquement dans la zone la plus aride du Nordeste, le Sertão. C’est la grande région de canne à sucre qui reste une zone de pâturage habitée par une population de paysans pauvres, sans terre. Dans les années 1880 - 1890, ces paysans souffrent de sècheresses accrues et longues. La population en plus de paysans est constituée d’Indiens, d’esclaves affranchis récemment, … Tous ces Sertanejos (habitants du Sertão) vont se rallier à un prophète : Antonio Conselheiro. Cet homme est issu de l’Eglise mais s’en démarque un peu et a une forte conviction sociale de redistribution. Il va réunir autour de lui jusqu’à 30 000 personnes et s’installer dans un village pour réaliser un régime social et religieux idéal. La culture religieuse est catholique mais côtoie de nombreuses variantes. Ainsi, dans le cas de Conselheiro, le sébastiannisme est très fort. Sébastien était un roi portugais très aimé qui était censé revenir sur Terre et apporter le bonheur. C’est une forme de millénarisme propre au Brésil. Les Canudos sont donc catholiques, essentiellement sébastiannistes, mais aussi contre la république et de tendance monarchiste. Cette communauté religieuse inquiétant les autorités, l’armée brésilienne y sera envoyée. Il ne faudra pas moins de trois campagnes militaires pour en venir à bout, l’armée brésilienne étant peu professionnelle. Cette communauté sera dans les journaux présentée comme fortement menaçante. La dernière campagne fera 20 000 morts chez les Canudos contre 5 000 militaires. Cette répression va profondément marquée l’imaginaire brésilien : la République agit dans le sang et présente des peuples exclus composés d’Indiens, de métisses, de pauvres gens, … Territorialement et racialement exclus, cette répression montre la République comme conservatrice et élitiste.
Un journaliste de l’époque, Euclides da Cunha va rédiger un ouvrage de son expérience, Les Sertões, premier grand livre brésilien qui traite des exclus du Nordeste.

4.      Le pays de l’inventivité religieuse

Le Brésil est donc un pays catholique a plus des 4/5 de sa population jusqu’au début des années 2000. Le reste, ce sont surtout les Protestants et les cultes amérindiens. Par contre, la pratique de la religiosité brésilienne est qu’elle est peu orthodoxe et surtout, peu exclusive. A coté du catholicisme, on a une vraie vigueur des cultes afro-brésiliens dont les plus connus sont l’Umbanba et le Candomblé. Ces deux cultes viennent des esclaves africains et sont des cultes animistes. Ils ont été entretenus par les esclaves qui devaient cacher leurs pratiques en les masquant sous un aspect catholique. A force de mélanger les deux courants pendant des siècles, il y a réellement eu fusion entre catholicisme et cultes animistes. Ainsi la Capoeira, cette danse qui reproduit des mouvements de combat, a permis de dissimuler une entrainement au combat en se présentant comme une danse. Le culte brésilien associe donc les divinités animistes et les saints catholiques.
Les deux courants animistes souvent confondus sont pourtant distincts. La confusion vient que tout deux se sont développés dans les Nordeste, récupérant les coutumes vestimentaires de la région et se fondant sur la transritualité. Le Candomblé est donc une religion africaine qui honore les orixas, des dieux associés à des éléments naturels, révérés dans des maisons d’habitation avec une prêtresse qui y vit, la « mère du saint ». Il y a un total de 8 orixas qui sont révérés de différentes manières selon le groupe ethnique auquel on appartient. Toutes ces divinités ont sur le long terme été associées à des saints catholiques. Les deux imaginaires se sont mélangés, d’où le syncrétisme religieux. L’Umbanda est en revanche né au Brésil vers 1910 et mélange des aspects du protestantisme, du bouddhisme, du spiritisme et de l’Islam. On a 3 millions de personnes exclusivement dans ces religions animistes, 6 millions cumulent ces religions animistes avec d’autres religions à coté. Ces religions sont totalement intégrées à la vie brésilienne. N’importe qui peut aller dans ces maisons des saints pour se purifier. C’est l’exemple type du syncrétisme religieux, mais c’est loin d’être le seul.

Le Kardécisme, venu d’Allan Kardec, un français, est un spiritisme. Cet homme a fondé une religiosité sur la survie des âmes et inspiré du positivisme avec une forme de scientisme, et un progressisme dans sa perception de l’humanité. Cette pratique est très commune puisqu’on dénombre 1 million d’adeptes au Brésil, soit plus de 90% des kardécistes du monde.

A partir des années 1970, le catholicisme a été remis en question. On a vu une hausse du protestantisme doublé des religions évangélistes. Du coup, on a moins de 60% de gens qui se déclarent catholiques dans les sondages. Ce problème pour l’Eglise a poussé à développé d’autres formes de catholicisme pour lutter contre le protestantisme.

5.      Le centre du progrès économique et social

Situé au Sud de Sao Paulo et de Rio, on constate au tournant du siècle de nets progrès économiques et sociaux. Dorénavant, le Brésil exporte beaucoup plus et l’administration étatique est en construction. On voit une classe de fonctionnaires émerger. Cela crée des classes urbaines bourgeoises, qui vont-elles-mêmes donner un nouvel aspect aux villes. On en exclue les pauvres qu’on relègue dans des quartiers périphériques : les favelas.
Favela vient du nom d’une colline où l’on a envoyé des militaires démobilisés des Canudos. Ils ne sont pas retournés dans leurs régions mais on construit des logements de fortunes sur la colline de la Favela, près de Rio.  Lorsque la bourgeoisie de classe moyenne veut donner une bonne image de sa ville, celle-ci exclue les pauvres dans des favelas. On a donc un double effet : augmentation des favelas et de la pauvreté tandis que le centre des villes s’embellit, se modernise et s’enrichit. Ainsi, à la même époque, toutes les villes de Paris à Buenos Aires et Rio vont se moderniser. Haussmann à Paris possède son équivalent brésilien Pereira Passos pour Rio. Il s’agit de faire de grands espaces à double vocation : permettre de meilleures circulations automobiles ou de tramways, éviter des foyers épidémiques et aussi éviter les barricades qui pullulent lors des révoltes urbaines. On va aussi voir des collines de Rio être rasées car les villes modernes sont plates.

Il existe aussi des classes populaires urbaines dont l’importance va s’accroitre du fait des industries urbaines qui se développent. Ces industries sont surtout liées à l’agro-exportation (moudre le café, transformer le lait en fromage, construction navales, …). Cet artisanat est composé d’une main d’œuvre immigrée venue du Sud Européen (Portugal et Italie essentiellement). Cette immigration est encouragée par les pouvoirs publics du Brésil, il s’agit de blanchir la population dans leur esprit. Mais ils n’ont pas mesuré les conséquences qui découleraient de cette immigration particulière. En effet, l’immigration italienne à la caractéristique d’être particulièrement politisée. Ces Italiens socialistes et anarchistes essentiellement, vont influencer les populations brésiliennes et être à la source des premiers syndicats. Si l’Argentine est caractéristique de cet effet, au Brésil ça ne donnera jamais de mouvement révolutionnaire, il s’agit surtout de revendications sociales (limiter la journée de travail, assouplir les conditions de nuit, …).

La République sera surtout déstabilisée du fait d’autres acteurs : les militaires. Vers 1922, les militaires vont enchaîner des séries de révoltes aux impacts retentissants. Cette année là, Copa Cabana (encore un fort militaire), 18 jeunes tenentes (lieutenants) séquestrent leurs supérieurs et s’en vont réclamer la chute de la République, on parle du mouvement de tenentismo. Au départ, inspiré de revendications corporatistes (soldes à augmenter, …), cela va devenir une revendication politique plus large en critiquant une République oligarchique. Les élites civiles sont corrompues, conservent tous les privilèges, empêchent le développement du pays par leur incapacité à diriger le pays, … L’armée en revanche demeure, n’est pas fragmentée et en tant que tel, réclame le pouvoir.
Les tenentes commencent donc une longue marche pendant 3 ans dans le pays pour prêcher leur bonne parole révolutionnaire et écraser les armées fédérales au passage. La plus connue de ces colonnes militaires est menée par Luis Carlos Prestes, futur leader brésilien du Parti Communiste Brésilien de 1922 à 2000. Ces jeunes hommes urbains découvrent à cette occasion la campagne et la pauvreté endémique qui y règne. Ils vont alors être très préoccupés pour agir dans un sens social. Prestes va finalement quitter le tenentismo car il le juge insuffisant sur le plan social, il va alors créer le parti communiste brésilien. Le tenentismo se scinde donc entre une tendance socialiste et une autre (majoritaire), plus conservatrice et avec une vision autoritaire du pays.

La république « café au lait » reposait avant tout sur un accord tacite entre les différents États du Brésil. Mais en 1930, São Paulo rompt la règle de l’équilibre interne en présentant un candidat ???. Du coup, le Rio Grande Do Sul s’allie au Minas Gerais pour protester contre Saint Paul. Ce d’autant plus, que ces États n’ont pas réussi à faire passer leur représentant : Getulio Vargas.



 Getulio Vargas, en tenue protocolaire présidentielle.



V.                   L’avènement des masses en politique : 1930 – 1945

1.      La Révolution de 1930

La Révolution de 1930 va vraiment révolutionner le pays, mais à l’époque, cela est surtout perçu comme des agitations d’un petit politicien du Sud. A l’époque on parle tout de même de « Révolution », mot populaire et positif mais sans les conséquences qu’on lui prête aujourd’hui. Le mot sous-entend « démocratie » et « bien être du peuple », en dépit de l’image de la Révolution russe.



Getulio Vargas (1882 – 1954) est un propriétaire terrien du Sud. En 1930, il incarne les revendications des nouvelles classes sociales, en particulier les classes moyennes, qui refusent les persistances de la Vieille République et s’allient aux idées des tenentes. Il va devenir le personnage central de la vie politique brésilienne. Il est au pouvoir deux fois (1930 – 1945 ; 1951 – 1954) et sera adulé par une grande partie de la population. Il conserve aujourd’hui encore une grande aura en dépit de ses tendances dictatoriales. Il définit aujourd’hui encore les identités politiques du pays. Cela est assez spécifique à l’Amérique du Sud (les Perón en Argentine, …) d’avoir eu un pouvoir fort, autoritaire et nationaliste.

Incarnant les tendances qui luttent contre la Vieille République, le Président Washington Luis est renversé par le coup d’État. C’est Vargas qui est propulsé à sa tête sans élection et sans respect strict de la Constitution. Son exercice fort du pouvoir va susciter des oppositions, en particulier celle de l’État de São Paulo, qui a perdu les élections et, de plus, São Paulo est de loin la plus grande ville du XX° siècle avec une culture politique forte sans être le lieu d’affirmation du pouvoir. Cette opposition se constate par une guerre civile en 1932, qui prend le nom de Révolution constitutionnaliste. L’État de São Paulo qui représente un tiers du PIB du Brésil est un problème pour tout le pays. Pendant un an, il y a cette guerre civile mais c’est Vargas qui va finir par écraser São Paulo. Le prestige de Vargas n’en sera que plus accru.

Par la suite, Vargas va développer une nette centralisation du pouvoir, les assemblées des États sont suspendues et les autorités exécutives des États sont remplacées par des interventores, des agents du pouvoir central qui doivent gouverner les États. La politique est aussi nationaliste avec une limitation de l’immigration des travailleurs pauvres et la promesse de nationalisation des richesses du sol et du sous-sol. Enfin il y a un primat de l’exécutif, par exemple, Vargas retardera la création d’une Assemblée.
Vargas ne souhaitant pas que les tenentes le surveillent, dans son dos, il en achète quelques uns en leur donnant une place dans son gouvernement et réprime les autres. Le club du 3 octobre 1930, qui devait le soutenir, disparaît alors.
Il va finalement en 1933 laisser apparaître une Assemblée qui promulgue en 1934 une constitution plutôt libérale avec entre autres : un vote secret aux élections. Dès 1935, Vargas amendera la Constitution et la suspendra par la suite au nom de la loi de sécurité nationale. En 1937, Vargas fait un coup d’État où il supprime l’Assemblée et change de constitution et forme ainsi l’Estado Novo qui durera de 1937 à 1945. Ce coup d’État repose sur l’agitation, par Vargas, de la menace communiste. Il sera aidé en cela par une tentative du Komintern de faire un coup d’État révolutionnaire et communiste en 1935.

2.      L’Estado Novo

En 1921, la III° Internationale décide de fixer les 21 conditions nécessaires pour qu’un parti entre dans cette III° Internationale. Au Brésil, c’est donc le Parti Communiste Brésilien (PCB), qui est minoritaire à sa création en 1922.
En 1934 avec Prestes à sa tête, le PCB décide d’une alliance large avec la gauche et les différents partis, le front d’alliance libératrice nationale avec 200 000 membres qui le suivent. Cette alliance réformiste convainc le Komintern de la possibilité d’une révolution communiste au Brésil. Le Komintern envoie des agents exprès pour tenter cette révolution. Au Brésil, cela est prénommé l’Intentona, la tentative. La chef de la délégation du Komintern, Olga Benario, juive allemande communiste deviendra la femme de Prestes.
Cette révolte va échouer en dépit de ses atouts pour réussir. Malgré ses chances, la révolte est écrasée et va servir pour nourrir l’anticommunisme d’État qui lui-même justifiera tous les tournants autoritaires des dizaines d’années qui vont suivre. Pour mettre en œuvre le coup d’État de 1937, les militaires putschistes vont inventer un plan judéo-communiste : le plan Cohen. Cela est fondé sur un faux document créé par les militaires putschistes, démontrant une nouvelle tentative de coup d’État communiste.

Cette évolution autoritaire des années 1930, présente à bien des points de vue, un pays influencé par l’Occident : le front populaire organisée par le PCB, la tendance autoritaire du chef de l’État, … Un autre exemple plus concret, c’est le mouvement intégraliste des années 1929 – 1930 qui devient l’Alliance Intégraliste Brésilienne (AIB), un parti fasciste original. Inspiré de Mussolini, on y reprend la symbolique fasciste : des chemises vertes, le symbole Σ (sigma) rappelant la croix gammée, antisémitisme, … Mais en revanche, l’intégralisme n’est pas du tout un adepte de la race pure, le métissage est la norme de ce courant, on y vante le mérite du mélange des races qui serait un atout pour le Brésil.

La première décennie de l’ère de Vargas est aussi marquée par la crise économique de 1929 et cela va beaucoup influencer les politiques économiques mises en place. En effet, l’Europe à court d’argent, n’achète plus les produits brésiliens. Le Brésil sans rentrée d’argent ne peut acheter des produits manufacturés européens et décide donc de développer sa propre industrie. Il y a donc une industrialisation du pays par la politique d’Industrialisation par Substitution aux Importations (ISI) qui doit développer l’industrialisation et le marché national.

Demeure alors toujours la propagande nationaliste, la politique de développement économique et l’industrialisation du pays et la répression politique. Ce qui va changer en 1937, c’est l’abandon total du libéralisme (plus de partis politiques, fin des élections, …), le système politique va alors se personnaliser autour de la figure de Vargas. On va assister à une réforme du calendrier civique : le 10 novembre devient jour de la fête nationale et début du nouveau calendrier. Enfin, il y a un contrôle total de la population par le pouvoir, en particulier de tous les aspects des générations successives (organisations pour les enfants, les femmes, …).

Et pourtant, le régime de 1937 n’est pas fasciste. En plus de la différence majeure concernant le concept de métissage, il n’y a pas de pouvoir qui repose sur un parti unique puisqu’il n’y a aucun parti au Brésil, pas même un parti de Vargas. De plus, Vargas se place coté allié lors de la Seconde Guerre Mondiale pour des raisons économiques et des alliances avec les USA. En 1943, le Brésil s’engage en guerre et enverra des troupes en Italie.
Enfin ce qui caractérise l’Estado Novo, c’est l’approfondissement par Vargas d’un État social. Si cela a débuté dès 1930 avec un ministère du travail, c’est approfondit par la suite (journée de 8 heures en 1932, …). Sous cette dictature, les mesures vont véritablement constituer un code du travail et un système de protection sociale à peu près inchangé jusqu’à aujourd’hui. Certes utilisées par la propagande d’État, ces nouvelles mesures n’en sont pas moins très importantes. En revanche, les travailleurs sont privés de toute liberté politique (pas de liberté syndicale, …). Les travailleurs doivent attendre les gestes du pouvoir mais ne peuvent s’organiser pour les réclamer. Le pouvoir ne s’appuie pas sur un mouvement ouvrier. Vargas devient alors extrêmement populaire dans ces classes populaires.

En 1945, ce mouvement se ferme. D’une part les dictatures perdent de leur prestige à l’époque dans le monde entier et Vargas n’y échappe pas. Il sera renversé par les militaires qui le jugent trop comme le « père des Pauvres » et soutiennent alors les élites qui se défient de lui. Malgré le mouvement du queremismo réclamant le retour de Vargas, il ne pourra pas rester.

3.      Le second mandat de Vargas

Vargas va alors continuer en politique en se présentant comme sénateur de son État de naissance. Le général opposant qui est au pouvoir ne lui interdit pas de se représenter aux élections présidentielles de 1950. En conséquence, Vargas se représente et est réélu. Il revient donc au pouvoir en 1951.
Elu démocratiquement dans un État démocratique avec une nouvelle constitution qui fait régner l’État de droit, il ne peut se reposer sur l’embrigadement de la population. De plus, la crise économique touche le Brésil et face à lui, se trouve une violente opposition de droite qui dénonce son populisme et le critique de manière particulièrement virulente. Le but de la violence de l’opposition est clairement de le faire tomber. La propagande sera conséquente et finalement, il se suicidera en août 1954, d’un coup de pistolet dans le cœur, non sans avoir rédiger une lettre qui achèvera de le faire entrer dans la légende brésilienne. Cette lettre largement diffusée dans le pays va avoir de multiples conséquences : vague de suicides pour l’imiter, oubli de ses tendances dictatoriales, mystification du personnage dans l’idéal de gauche brésilienne, foule phénoménale lors de son enterrement, … De plus, la haine présente dans la droite opposée à Vargas n’en sera que plus décuplée et plus que jamais il sera haï par ce courant.

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