dimanche 24 février 2013

Ecologie 21 - 02 (cours 5)


 Economie ... Ecologie ... Deux mots commençant pareil ... Un hasard, je ne crois pas ...



B.     La notion d'optimum de Pareto

Il s'agit de l'idée que toute notion de bien être d'un individu ne peut se faire qu'au détriment d'un autre individu. Le but est d'atteindre le maximum de bien être d'un individu sans empiéter sur le bonheur d'un autre. Adaptée à l'environnement, cela donne l'optimum de pollution.

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Dm : Évaluation monétaire du dommage (Coût du dommage).
Cm : Coût de la réduction de la pollution.
\\ : Coût global avant d'atteindre le taux de pollution P : surface du triangle OAP


Plus le taux de pollution augmente, plus son coût de réduction est faible. L'optimum de pollution sur ce schéma c'est lorsque le coût du dommage et celui de la réduction de la production additionnés sont les plus faibles, soit l'intersection C sur le schéma. Toutes les logiques d'environnement sont d'atteindre ce point d'optimum de pollution (P*) qui est le compromis entre la nécessité de polluer pour certains et de protéger l'environnement pour d'autres.

      C. Évaluation du dommage environnemental

Pour évaluer le coût des externalités, il faut déterminer ce coût du dommage écologique. Deux types de valeurs existent alors pour déterminer le coût de l'environnement : les valeurs d'usage et les valeurs de non-usage. Les valeurs d'usage sont celles des actifs environnementaux, qui ont un usage utilisé par un certain nombre d'acteurs. S'il y a une utilisation, on doit payer cette utilisation, le prix dépend donc de son usage. Les valeurs de non-usage se fondent sur le fait qu'il existe un certain nombre de biens dont la valeur est détachée de l'usage. Un ours blanc est globalement plus dans le non-usage que dans l'usage. De même pour un paysage.

Il existe donc des méthodes quantitatives pour déterminer les valeurs propres à chaque élément. On a plusieurs méthodes indirectes. On peut se servir des fonctions de dommage s'inspirant des liens entre modification de l'environnement et des conséquences qui en résultent (comme la pollution d'un cours d'eau qui peut entraîner des problèmes de santé, de pêche, …). Cette somme de coûts supplémentaires liés aussi à des manques à gagner, c'est ce qui donnera la valeur d'usage de la rivière. On peut se servir des dépenses de protection. L'eau du robinet est polluée, on va acheter de quoi la dépolluer, c'est la dépense de protection. On en fait la somme et on en tire la valeur d'usage. On peut se servir des coûts de déplacement. Lorsqu'un usager tire un bénéfice disons d'un environnement, il va dépenser un certain nombre de matériel pour bénéficier de ce plaisir (essence, appareil photo, …). La somme de ces coûts donnerait la valeur d'usage de l'environnement. On peut utiliser les prix hédonistes. On compare deux environnements pour déterminer le prix d'un bien immobilier par exemple (vu sur la route / vu sur un parc).
Les méthodes directes consistent à faire des sondages auprès des consommateurs d'un bien environnemental en leur demandant, combien ils accepteraient pour qu'un bien environnemental soit maintenu. La somme de ces opinions donne la valeur d'usage.

On est donc toujours dans la tentative de trouver des compromis pour s'occuper de l'environnement. Ainsi on a des comités des carrières à l'échelle départementale composés de carriers, de paysans, d'écolos, de représentants communaux, … Tous vont tâcher de déterminer un compromis entre leurs opinions. Les politiques de l'environnement reviennent à améliorer la performance environnementale. Puisque dans toute activité il y a une pollution inutile, en perfectionnant notre système, on peut améliorer le rendement écologique.


II.                   Les réponses idéologiques

Il s'agit là des partis politiques dits « Verts » dont l'idée centrale est la préservation de l'environnement. Jusqu'aux années 1960, on a des associations naturalistes avec donc un sujet central : la nature donc la protection des espèces animales et végétales. Les partis verts vont récupérer cet héritage, ce sont des urbains qui reviennent vers la campagne parentale. Le mouvement vert vient de ces urbains qui détruisent la nature et qui veulent quand même la sauvegarder. Le mouvement de l'écologie politique est donc né dans les villes et particulièrement suite aux mouvements contestataires de 1968. Ces mouvements rejetaient la société de consommation, le matérialisme, et revendiquaient l'autonomie, l'autogestion, la cause antinucléaire, antimilitariste, féministe, … Tout cela a dépassé le seul cadre de la France. Leur organisation est cependant très mal organisée et ils n'ont absolument pas de poids politique. Ils vont tout de même créer des mouvements qui révèlent un frustration associative : ils n'ont pas de poids puisqu'ils ne sont pas rentrés en politique. Un certain nombre de ces luttes associatives vont prendre de l'importance et vont progressivement unifier ces mouvements flous. Une des premières de leurs actions sera la conservation de la Vanoise. En effet, une station de ski était en train de s'y implanter. La fédération française des sociétés de protection de la nature, présidée par Jean-Pierre Raffin, va se battre et gagner la bataille. Raffin devient député européen dans le parti vert et participera au cabinet de Dominique Voynet.
La lutte antinucléaire sera le second cheval de bataille. Des manifestations assez violentes et antinucléaires ont lieu, notamment contre la centrale de Bugey dans l'Ain. En Alsace, contre Fessenheim on aura une tentative d'attentat. Des grèves de la faim s'en suivent, on occupe les lieux et les matériels, … En 1977, une manifestation contre les écologistes tournera au drame en Isère avec un mort chez les écologistes. En Bretagne aussi auront lieu de violentes manifestations à Plogoff. Enfin le sommet de ces mouvements se fait avec l'affaire du Larzac en 1971, ce projet d'agrandissement d'une base militaire sur les terres du Larzac, qui aboutira à la renonciation du gouvernement sur ce projet.
Les associations ont donc fait un travail d'influence mais avec peu de résultats in fine du fait qu'elles n'étaient pas dans le jeu des élections. Pour Raffin, le message était compris par les politiques mais sans poids électorale, il était évité.

De 1974 à 1984, des initiatives politiques commencent à émerger. Le premier candidat vert est Henri Jenn et se présente à une élection locale. On retient davantage Solange Fernex qui se présente aux législatives de 1973 et qui obtient 3,7% des voix avec son mouvement Écologie et survie. En 1974, à l'élection présidentielle, René Dumont, Président d'honneur des Amis de la terre, agronome renommé.
En 1981, un candidat à l'écologie se présente face à François Mitterrand : Brice Lalonde. Ancien membre de l'UNEF, animateur des Amis de la Terre, qui obtient 3,8% des voix. En 1984, une unification des mouvements écologistes se fait à Clichy et aboutit à la création du CNIR dont Yves Cocher sera un des porte-paroles.

Manquant de corpus idéologique, les Verts de l'époque vont se décider à produire des idées. Pour éviter le reproche de ne se concentrer que sur l'environnement, ils vont essayer de fonder un projet de société plus global avec l'environnement au centre de cette organisation de la société. L'espèce politique évite les crises en transformant son organisation sociale. Cela donne lieu à une écologie spécifique qui sera nommé, écologie politique.
Le paradis écologique se base sur une vision systémique du monde, les humains font partie intégrante d'un système. Le but de l'écologie politique n'est pas d'améliorer la vie de l'humain mais d'améliorer le système pour in fine améliorer le statut de l'humain dans son système. Il faut dépasser le but à court terme. Les verts sont alors souvent présentés comme les anti-productivistes, d'où la décentralisation interne aux partis verts qui veulent des systèmes plus petit et non une machine de l'État.

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