mercredi 12 décembre 2012

Théorie des RI 11 - 12 (cours 5, fin)






L’hypothèse de la détresse sera retraitée par deux penseurs contemporains issu de l’enseignement des kantiens : John Rawls et Jürgen Habermas. Les deux philosophies en terme de préconisation aboutissent directement à interpréter le mouvement des relations internationales, en majorant tout ce qui a trait à la coopération. Les deux philosophes développent un devoir être qui en fait des acteurs internationaux sur l’amélioration de la vie publique internationale. Rawls par exemple, va s’opposer à toutes les politiques multilatérales qui préfèrent défendre l’Europe de la concertation contre les USA de Bush. Il existe alors un rapport de fait et un rapport de droit.

John Rawls est connu pour avoir publié en 1971, La théorie de la justice, texte général qui nous permet de formuler de grands principes susceptibles de s’appliquer pour déterminer le rôle des individus en société. Il se demande qu’est ce que la justice. Qu’est ce qui fait la légitimité de la justice ? Pourquoi est-elle respectée de la majorité ? Dans ce contexte, il propose un modèle concret qui lui permet de discriminer entre les décisions justes et arbitraires : le voile d’ignorance. Selon lui, nous voulons des institutions justes et pour cela Rawls nous propose, pour que les principes soient mutuellement acceptables, qu’on s’engage dans le voile d’ignorance, c'est-à-dire faire comme si nous étions dans une situation originelle ou chacun d’entre nous ignore sa situation individuelle. Ainsi, si l’on ne connaît ni notre sexe, ni notre situation sociale, ni notre nationalité, … Si l’on ne sait rien, alors on peut essayer de déduire les principes universellement respectables. Dans le cas contraire, notre diversité va faire que lorsque l’on va se chercher des règles communes, alors des clivages fondamentaux vont se révéler qui vont nous faire débattre sur nos règles. On entrerait alors dans un débat sans fin, où l’on se rapproche de la situation de Babel : chacun parle son langage et personne ne se comprend. Face à ce pluralisme, la seule solution est de faire comme si nous étions dans cette situation originelle et que nous nous considérerions comme un être humain pur, en oubliant nos caractéristiques particulières. Ainsi, les sociétaires arriveraient à déduire des principes totalement satisfaisants pour tous. Cette situation apparemment idéaliste doit être l’horizon qui doit guider notre action pour transformer le monde.
Ces principes vont nous permettre alors d’inclure des mesures sociales pour les plus démunis. Depuis sa conception individualiste d’individus sous un voile d’ignorance, Rawls nous démontre jusqu’où on arrive à ces notions sociales. Nous sommes donc sous un voile d’ignorance, quel est notre intérêt en tant qu’individu pur ? Trois principes en découlent. D’abord nous voulons notre liberté et il faut nous la garantir tout en empêchant d’empiéter tant sur notre liberté que sur celle des autres. Les individus purs optent donc d’abord pour ce principe de liberté. Le second principe est plus inattendu, c’est le principe de différence. A ce moment, il y a un principe qui est prêt à tolérer les inégalités sociales et économiques sous deux conditions. La première c’est que ces inégalités doivent être au plus grand bénéfice des plus démunis. La seconde condition est que toute inégalité doit correspondre au principe de l’égalité des chances. Le premier principe est limité par le second à la condition que les inégalités soient tolérables au bénéfice des plus démunis. Comment les individus en viennent à considérer une règle qui en arrive à garantir la maximisation de la situation des plus démunis. Si l’on ne sait pas quel risque on encoure, alors on prévoit un régime assurantiel pour se prémunir de ce risque. Ce régime de différence est celui qui va assurer la maximisation de la situation des plus démunis. En troisième principe, toute inégalité doit prévenir du principe de l’égalité des chances.

L’inégalité doit être pondérée pour que les États puissent respecter l’intégrité de chaque État, en revanche, l’autre règle sur l’inégalité des États doit assurer un transfert de richesse des plus riches vers les plus pauvres. C’est ce qu’on voit concernant la politique de subvention de régions européennes. Pour Rawls il doit toujours y avoir une politique fiscale de pondération des plus hauts salaires dans un objectif redistributif vers les plus pauvres. La principale objection qu’on peut lancer à l’encontre de ce projet est que de toutes manières, le principe d’égalité des chances ne peut s’appliquer puisque nous ne sommes pas égaux vis-à-vis du mérite et du travail. La structure de base d’une société est favorable à un fonctionnement redistributif, c'est-à-dire que les Rawlsiens de gauche valorisent cette redistribution qui doit corriger la distribution inégale. Selon ces Rawlsiens de gauche, il faut appliquer de manière littérale ce principe de Rawls dans le système globalisé.
Mais Rawls va proposer lui-même une autre interprétation de son principe. Son interprétation change à l’échelle des relations internationales avec une interprétation plus à droite. Il parle de la théorie non-idéale de la justice. A l’échelle internationale, il faut prendre en considération les sociétés hiérarchiques, les sociétés autoritaristes. Selon Rawls, il faut créer un cadre qui permette aux sociétés non-individualistes et aux sociétés individualistes de se trouver des normes minimales. On peut donc accepter sa théorie de la justice si l’on part du principe qu’on prend en considération la hiérarchisation ou non des sociétés. Il faut alors déterminer des normes minimales entre des acteurs étatiques si différents que ceux qui sont individualistes et ceux qui sont autoritaires. Ces points communs sont les droits des gens et ils n’ont rien à voir avec le principe de redistribution. Le premier principe est démocratique, c’est celui des libertés dans les régimes démocratiques. Rawls pense aussi qu’il existe des sociétés hiérarchiques fréquentables, elles n’auront pas les mêmes valeurs que les sociétés démocratiques mais ont quelques points communs qui permettent cette norme minimale de valeurs au premier rang de laquelle nos libertés de valeurs.

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