L’hypothèse de la
détresse sera retraitée par deux penseurs contemporains issu de l’enseignement
des kantiens : John Rawls et Jürgen Habermas. Les deux philosophies en terme de
préconisation aboutissent directement à interpréter le mouvement des relations
internationales, en majorant tout ce qui a trait à la coopération. Les deux philosophes développent
un devoir être qui en fait des acteurs internationaux sur l’amélioration de la
vie publique internationale. Rawls par exemple, va s’opposer à toutes les
politiques multilatérales qui préfèrent défendre l’Europe de la concertation
contre les USA de Bush. Il existe alors un rapport de fait et un rapport de
droit.
John
Rawls est connu
pour avoir publié en 1971, La
théorie de la justice, texte général qui nous permet de formuler de
grands principes susceptibles de s’appliquer pour déterminer le rôle des
individus en société. Il se demande qu’est ce que la justice. Qu’est ce qui fait la légitimité de la
justice ? Pourquoi est-elle respectée de la majorité ? Dans ce
contexte, il propose un modèle concret qui lui permet de discriminer entre les
décisions justes et arbitraires : le voile d’ignorance. Selon lui,
nous voulons des institutions justes et pour cela Rawls nous propose, pour que
les principes soient mutuellement acceptables, qu’on s’engage dans le voile
d’ignorance, c'est-à-dire faire comme si nous étions dans une situation
originelle ou chacun d’entre nous ignore sa situation individuelle. Ainsi, si
l’on ne connaît ni notre sexe, ni notre situation sociale, ni notre
nationalité, … Si l’on ne sait rien, alors on peut essayer de déduire les
principes universellement respectables. Dans le cas contraire, notre diversité
va faire que lorsque l’on va se chercher des règles communes, alors des
clivages fondamentaux vont se révéler qui vont nous faire débattre sur nos
règles. On entrerait alors dans un débat sans fin, où l’on se rapproche de la
situation de Babel : chacun parle son langage et personne ne se comprend. Face à ce pluralisme, la seule solution est
de faire comme si nous étions dans cette situation originelle et que nous nous
considérerions comme un être humain pur, en oubliant nos caractéristiques
particulières. Ainsi, les sociétaires arriveraient à déduire des principes
totalement satisfaisants pour tous. Cette situation apparemment idéaliste
doit être l’horizon qui doit guider notre action pour transformer le monde.
Ces principes vont
nous permettre alors d’inclure des mesures sociales pour les plus démunis.
Depuis sa conception individualiste d’individus sous un voile d’ignorance,
Rawls nous démontre jusqu’où on arrive à ces notions sociales. Nous sommes donc sous un voile
d’ignorance, quel est notre intérêt en tant qu’individu pur ? Trois
principes en découlent. D’abord nous voulons notre liberté et il faut nous la
garantir tout en empêchant d’empiéter tant sur notre liberté que sur celle des
autres. Les individus purs optent donc d’abord
pour ce principe de liberté. Le second principe est plus inattendu, c’est le
principe de différence. A ce moment, il y a un principe qui est prêt à tolérer
les inégalités sociales et économiques sous deux conditions. La première c’est
que ces inégalités doivent être au plus grand bénéfice des plus démunis. La
seconde condition est que toute inégalité doit correspondre au principe de
l’égalité des chances. Le premier principe est limité par le second à la
condition que les inégalités soient tolérables au bénéfice des plus démunis.
Comment les individus en viennent à considérer une règle qui en arrive à
garantir la maximisation de la situation des plus démunis. Si l’on ne sait pas quel risque on encoure, alors on prévoit un régime
assurantiel pour se prémunir de ce risque. Ce régime de différence est celui
qui va assurer la maximisation de la situation des plus démunis. En troisième
principe, toute inégalité doit prévenir du principe de l’égalité des chances.
L’inégalité
doit être pondérée pour que les États puissent respecter l’intégrité de chaque État,
en revanche, l’autre règle sur l’inégalité des États doit assurer un transfert
de richesse des plus riches vers les plus pauvres. C’est ce qu’on voit
concernant la politique de subvention de régions européennes. Pour Rawls
il doit toujours y avoir une politique fiscale de pondération des plus hauts
salaires dans un objectif redistributif vers les plus pauvres. La principale
objection qu’on peut lancer à l’encontre de ce projet est que de toutes
manières, le principe d’égalité des chances ne peut s’appliquer puisque nous ne
sommes pas égaux vis-à-vis du mérite et du travail. La structure de base
d’une société est favorable à un fonctionnement redistributif, c'est-à-dire que
les Rawlsiens de gauche valorisent cette redistribution qui doit corriger la
distribution inégale. Selon ces
Rawlsiens de gauche, il faut appliquer de manière littérale ce principe de
Rawls dans le système globalisé.
Mais Rawls va
proposer lui-même une autre interprétation de son principe. Son interprétation
change à l’échelle des relations internationales avec une interprétation plus à
droite. Il parle de la théorie non-idéale de la justice. A l’échelle internationale, il
faut prendre en considération les sociétés hiérarchiques, les sociétés
autoritaristes. Selon Rawls, il faut créer un cadre qui permette aux sociétés
non-individualistes et aux sociétés individualistes de se trouver des normes
minimales. On peut donc accepter sa
théorie de la justice si l’on part du principe qu’on prend en considération la
hiérarchisation ou non des sociétés. Il faut alors déterminer des normes
minimales entre des acteurs étatiques si différents que ceux qui sont
individualistes et ceux qui sont autoritaires. Ces points communs sont les
droits des gens et ils n’ont rien à voir avec le principe de redistribution. Le
premier principe est démocratique, c’est celui des libertés dans les régimes
démocratiques. Rawls pense aussi qu’il
existe des sociétés hiérarchiques fréquentables, elles n’auront pas les mêmes
valeurs que les sociétés démocratiques mais ont quelques points communs qui
permettent cette norme minimale de valeurs au premier rang de laquelle nos
libertés de valeurs.
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