Quelques membres armés des FARC qu'ils se soient engagés volontairement,
ou qu'ils y furent contraints.
/!\ Cours approximatif en certains endroits, je n'ai pas tout compris, notamment concernant de l'attaque contre l'Union Patriotique, ni comment les ouvriers des plantations de cafés sont devenus les FARC.
VI.
Les FARC (Forces
Armées Révolutionnaires de Colombie)
En Amérique Latine,
il y a eu des violences avec les guerres d’indépendance nationales même si la nation fut une conception
développée par la suite. Entre les indépendantistes et les fidèles à la
couronne, il y a eu des guerres civiles dans tout ce continent. Mais il y eu peu de victimes liées à ces
guerres civiles car il n’y avait pas de véritables armées. La violence
reste toujours localisée, il y avait certes des atrocités mais en dépit de
cela, on a un développement des libertés majeures : presse foisonnante,
partis politiques qui se multiplient, … Lors de la
première moitié du XX° siècle, les gens prennent conscience que ces
guerres les ont épuisé. Avec l’indépendance du Panama vis-à-vis de la Colombie,
ce fut un coup très dur pour ce dernier pays. Les Colombiens réalisent que les guerres civiles sont une des causes
majeures de cette fracture nationale.
Pour autant, la
violence n’est pas une des caractéristiques premières de l’Amérique Latine,
moins encore de la Colombie. C’est un point de vue très européo-centré que d’imaginer
que l’Europe est pacifiée et la Colombie violente. Au XIX°
siècle, certains historiens estiment que la France a souvent été au bord
de la guerre civile. Jusqu’à la Première Guerre Mondiale, on a eu de grandes
violences entre nations mais ces violences étaient presque justifiées puisqu’elles
avaient lieu entre les nations et non pas au sein de la nation même.
La différence entre
la violence en Colombie et la violence en Europe, c’est que l’Europe a obtenu
après la Seconde Guerre Mondiale une pacification remarquable entre les pays.
En revanche, en Colombie, la violence s’est prolongée.
Il y a trois
origines principales analyses concernant l’origine des FARC : une origine
dans les conflits sociaux, une origine dans l’invention de l’État et une
origine dans un projet politique.
Aujourd’hui les FARC sont à Cuba pour négocier la fin de la guerre avec le
gouvernement colombien. Né dans les années 1990,
les FARC ont occupé un territoire très vaste en particulier dans le Sud de la
Colombie dans la forêt amazonienne. Les FARC ont eu un lien plus qu’étroits
avec les Communistes.
L’origine sociale
des FARC est de loin, leur origine la plus couramment évoquée dans les médias.
Les FARC représentent la lutte des peuples contre une oligarchie. Historiens et journalistes
soulignent souvent qu’il faut penser les origines de nombreux mouvements dans
ce contexte. Cette perspective a trouvé
une justification dans les conflits des années 1920
– 1930. Durant cette époque, il y a eu des mouvements sociaux dans
les lieux de production du café. Les paysans souhaitaient obtenir leurs propres
terres. Ce ne sont pas de vastes mouvements, c’est une petite organisation
nationale qui s’est constituée à l’aide des Libéraux. Mais cette interprétation tend à associer la pauvreté à la violence.
Les pauvres paysans se seraient
progressivement constitués en guérilla. Mais le lien pauvreté – violence est
parfaitement contestable. Il faut une intervention politique qui
reconnaisse le problème social pour que cela devienne l’objet d’un mouvement
politique, qu’il soit violent ou non.
L’autre perspective
estime que c’est une attaque de l’État colombien qui via son armée a réprimé
les paysans. Cela s’est fait sous la montée du populiste Gaitán. La Violencia
qui a suivi l’assassinat de Gaitán a provoqué la naissance de guérillas en
Colombie, surtout des guérillas de Libéraux et de Communistes. Mais rapidement,
les Libéraux abandonnent cette forme de lutte, pas les Communistes. En 1964, l’État a pris d’assaut les lieux d’emplacement
des guérillas.
Les Communistes n’ont pourtant pas voulu lâcher l’affaire. On explique parfois
la naissance des FARC dans le moment là. Face
à cela, beaucoup de monde a critiqué la position de l’État colombien :
en reprenant Weber et sa conception de
monopole de la violence légitime, de nombreux intellectuels et pays de gauche
ont critiqué une forme d’abus de pouvoir. En revanche, l’invasion soviétique de
la Hongrie ne fut pas contestée. En Colombie, s’en prendre à l’État est une
attitude déplorable, en particulier chez les gauchistes.
On peut enfin voir
les FARC comme une création politique, cette analyse est plus rare car plus
fragile. En
effet, les intellectuels colombiens sont souvent positionnés sur la gauche de l’échiquier
politique. De plus, les Communistes ont finalement réussi à
empêcher de considérer les FARC comme un projet politique en niant le lien qui
était possible entre le mouvement communiste et les FARC.
La
Gauche en Colombie s’étend sur une période d’un siècle. Longtemps, la Gauche républicaine s’est refusée à utiliser la violence
comme forme politique. La violence des guerres civiles du XIX° siècle avait été trop lourde en coût humain. Surtout
que ces violences touchaient en premier lieu les gens pauvres, soit l’électorat
de ce courant. De plus, pour ces
Socialistes républicains, il fallait organiser un projet de construction de la
démocratie. Avec l’arrivée du Parti Communiste en 1930, la violence prend une
place primordiale dans leur projet politique. Mais cette violence est
particulière, elle doit amener à un changement de régime. On a des grèves,
des manifestations, … Mais c’est au cœur de la pensée communiste qu’on trouve
la violence avec un soulèvement généralisé pour amener à la dictature du
prolétariat. Avec les années 1960, il y a un changement de
perspective chez les Communistes, la violence ne doit pas être le point
culminant, mais doit n’être qu’une étape pour amener une véritable société
communiste. Cette transformation de la conception des Communistes vient de l’expérience
de Mao Zedong. Dorénavant, les Communistes aident les paysans mais ne
soutiennent plus véritablement les guérillas.
En 1964, on a une attaque de l’État sur les bastions
communistes. En 1966, les Communistes s’organisent
pour former une guérilla dans le Sud Est colombien. J.
Arenas, cadre communiste, est envoyé pour faire le lien entre les groupes
paysans et la pensée communiste. Depuis, les dirigeants des FARC participent aux
délibérations du comité central. Mais les mouvements veulent alors organiser
des actions en faveur de la politique du parti communiste. Cependant, depuis les années 1980,
les Communistes se sont retournés. Dorénavant, ils tentent de se détacher tant
que possible des FARC. En effet, c’est à ce moment qu’apparaissent les
paramilitaires qui font la guerre non contre le gouvernement, mais contre les
civils.
Lorsque
les armées gouvernementales assassinent les militants de l’Union
Patriotique, mouvement proche des FARC, on annonce officiellement que l’État
reconnaît alors le mouvement des FARC. Or les FARC sont à ce moment là, loin de
vouloir baisser les armes et l’action gouvernementale devient leur
justification principale pour « continuer la guerre ». L’excuse
gouvernementale était alors qu’on voulait pousser les FARC à s’engager
politiquement et non pas violemment contre le reste de la société. Les FARC s’y
refusent et se serve de cet évènement pour annoncer leur intention de continuer
la lutte militaire au parti communiste.
Aujourd’hui, les
FARC ont une très mauvaise image auprès de la population colombienne. Il semble
à la population que les FARC sont un des obstacles fondamentaux à l’instauration
de la démocratie en Amérique Latine. Si les négociations actuelles sont
difficiles, pour autant, les FARC cherchent à garder une place politique en dépit de leur perte de
prestige auprès du peuple. Leur mauvaise militarisation les a affaiblis et les
négociations sont une de leur dernière chance.
Les revendications
des FARC sont très limitées
car c’est au parti communiste de penser cela pour eux, alors même que le
divorce entre les deux est entamé. Longtemps
ce fut la réforme agraire, mais cela reste très flou, il n’y a pas de réel
projet construit derrière. 42% des terres volées en Colombie, furent volées
par des guérillas. Pour faire la paix les FARC doivent aussi renoncer à la
volonté de prendre le pouvoir.
Les FARC restent,
en dépit de leur manque de projets et de leur récente banditisation, un groupe
politique. La condition du narcotrafic à l’échelle du groupe n’est pas
forcément un obstacle aux négociations. En revanche, à des échelles de petits groupes de
membres des FARC, cela pourra être un blocage, certains ayant des intérêts dans
le narcotrafic. Cependant à l’échelle des FARC, la tendance est plutôt à
baisser les armes.
On
estime aujourd’hui à 9 000 combattants FARC selon l’État colombien. C’est
une nette diminution qu’elle soit ou non surestimée. Leur recrutement se fait
souvent de force et là, il est difficile de savoir quels sont ceux qui ont
véritablement une pensée FARC.
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