Oui, il est rose.
Oui, il est colombien.
Oui, le prof nous en parlé.
Oui, j'ai retenu que ça du cours ...
La
culture politique en Colombie
Cette constitution
de 1991 est la première des Amériques qui soit aussi
démocratique, c’est aussi le point de départ des fondements de l’État
colombien. Les fondements s’y trouvent, mais la réalisation n’aura lieu que
bien plus tard, dans la décennie 2000.
Cette
Constitution ne prend pas en compte l’Église, celle-ci est un acteur important
mais pas présent dans la Constitution. On va jusqu’à dire que le premier
service de renseignement de Colombie tellement les curés sont présent dans ce
pays.
Pour
autant, cette Constitution est très lourde car les Sud Américains, veulent
absolument tout mettre dans la Constitution. Par la production de cette Constitution, la Colombie montre alors
l’importance donnée au droit qui est propre à ce pays. Ce pays accorde donc une forte importance au droit, mais c’est aussi le
seul pays d’Amérique du Sud qui n’a connu aucune dictature fut-elle fasciste ou
communiste. La culture du droit de la Colombie est très ancienne, on parle
aussi de culture civiliste. Cette caractéristiques fut parfois mise entre
parenthèse avec des évènements comme la Violencia
(1946 – 1953,
guerre civile qui fit plus de 100 000 morts entre un camp libéral et un
camp conservateur). Du coup, certains commentateurs arguèrent qu’en Colombie,
la violence était dans la culture colombienne. Les historiens marxistes en
arrivèrent à un point où ils considérèrent la démocratie colombienne comme non
viable. Distinguons le libéralisme et la
démocratie. Le libéralisme vise une limitation du rôle de l’État, la démocratie
pour sa part renvoie à une forme particulière de gouvernement fondée sur la
volonté de la majorité. La philosophie libérale n’est pas à confondre avec
le programme politique parti libéral.
Depuis le
commencement de la République colombienne, une conception limitative du pouvoir
s’est instaurée. C’est le produit de deux ensembles de facteurs : la
philosophie libérale et une certaine influence de la place géographique de la Colombie (ce qui n’est pas un déterministe géographique). L’histoire du pouvoir en Colombie est celle
d’une fragmentation ce qui explique entre autres, la permanence des groupes
armés en Colombie. Les institutions limitatrices du pouvoir parsèment
l’histoire de la Colombie tout en développant un rejet radical de la population
vis-à-vis de la pratique dictatoriale.
Lire : Posada Carbó, La Nación soñada.
I.
Le pouvoir
fragmenté
La base matérielle
de la géographie révèle une population colombienne assez dispersée du fait
d’une certaine fragmentation géographique. Il semble que ce pays s’est formé
comme un archipel de régions séparées
de manière assez abrupte. La compensation c’est un système fluvial très riche.
Du coup, il y a certes une fragmentation géographique mais l’isolement n’est
pas total. D’où le fait que ce pays naît très tôt avec une indépendance en 1810, effective en 1820.
Très tôt naît un sentiment national
profond dans ce pays sans que cela ne réduise la multiplicité des foyers du
pouvoir.
Sur
la côte Nord du pays, on trouve à l’origine les Ayuu, des peuples mi-colombiens
mi-vénézuéliens. Cette côte fut pacifiée par des groupes paramilitaires dans
les années ????. A l’ouest, on trouve le Choco, la région frontalière du Panama qui sert de lieu de refuge
aux illégaux. C’est une population à majorité de couleur noire. La Côte
Pacifique est encore très sauvage. Les populations sont encore de couleur noire
avec des indigènes. Dans cette région, les groupes illégaux sèment un certain
climat de peur. La frontière Sud avec l’Equateur est assez poreuse. Cela
explique qu’un certain nombre de groupes illégaux s’y sont constitués. Ensuite
on a la frontière avec le Pérou beaucoup moins vivable du fait de la forêt
amazonienne et du fleuve amazone qui rend les conditions de vie extrêmement
difficile. La pointe Sud du pays se fait autour de la ville de Leticia qui est
le lieu de multiples trafics avec le village de Constant au Brésil. La
frontière Est, constituée de plaines, est en contact avec le Brésil puis avec
le Venezuela. La frontière avec le Brésil connaît des groupes illégaux mais
assez peu nombreux du fait de l’entraide entre l’armée colombienne et l’armée
brésilienne ainsi que de la forêt dense amazonienne. La frontière avec le
Venezuela est en revanche beaucoup plus dangereuse.
La division du pays
vient aussi du fait que Bogota n’a jamais réussi à s’imposer au reste du pays.
D’ailleurs la fragmentation géographique n’a pas permis une structure
économique homogène et unifiée.
L’économie fonctionne en gremios, en
corporations. Même une corporation puissante comme celle des cafetiers, n’a pas
de réel monopole.
Dés 1909, Carlos Antonio
Torres, dans une tradition colombienne civiliste, défend la liberté
de lois face à l’image du caudillo. Le civilisme c’est la civilité et le droit
associés. Ce
civilisme se retrouve dans le gouvernement présent et passé avec Santander,
l’image de l’homme de loi en Colombie. Selon lui, la loi sert autant à contenir
le pouvoir qu’à endiguer l’arrivée d’un dictateur. Ces conceptions se sont
enracinées dans la culture colombienne en particulier avec Eduardo Santos, journaliste qui créa El Tiempo au début du XX° siècle, sera président libéral en 1938 et utilisera l’image démocratique de
Santander. Le legs historique de cette région est prégnant, on ne trouve pas
plus d’avocats dans le monde que dans la Colombie. Pour eux, être avocat c’est
avoir finit ses études dans un type de droit spécialisé. Les Libéraux utilisent énormément l’image de Santander tellement que
les Conservateurs critiqueront le personnage historique de Santander, sans
critiquer l’État de droit : le cœur de la politique libérale. Le
conservateur en Colombie n’est pas forcément un réactionnaire ou un
contre-révolutionnaire. Au contraire, le premier point des conservateurs de
Colombie est d’avoir un « ordre constitutionnel contre les
dictateurs ». La centralisation propre aux conservateurs doit être
articulée à la division des pouvoirs. En particulier, l’Église même si elle est
constitutionalisée, doit empêcher le despotisme de l’État. Aucun des présidents conservateurs n’a jamais jouis d’un pouvoir
personnel. De 1886 à 1930, les conservateurs
sont au pouvoir et jamais un seul n’a tenté d’amplifier ses propres pouvoirs.
La dictature qui s’installe en 1953 à 1957
va confirmer la politique antidictatoriale intrinsèque à la Colombie. Le
dictateur Rojas Pinilla fut mis au pouvoir
par la population et destitué 4 ans plus tard par celle-ci. Il a largement
contribué à stopper la Violencia.
Certes il y a eu quelques exceptions autoritaires dans ce portrait (fermeture
d’El tiempo, …) mais les
Colombiens ne parlent pas d’une dictadura
mais d’une dictablanda. Il y a eu
des accros au respect des lois mais la population en a si peu souffert qu’elle
n’y perçoit pas une dictature surtout que cela n’a pas duré. Lorsque
Pinilla va perdre les élections du 19 mai 1857,
un mouvement de guérilla d’extrême gauche voit le jour (M19) arguant que les
élections furent truquées, ce qui semble être faux.
II.
Les institutions
qui limitent le pouvoir politique
Dans un régime
présidentiel, l’exécutif est le pilier de ce régime. Pourtant il a peu été étudié par
les historiens. Cet exécutif fut considéré comme important car il n’y a qu’un
Président qui fut toujours au devant de la scène médiatique donnant lieu à une
présidence impériale. Ce n’est que vers 1886 que le Président colombien grâce à la
Constitution acquière de véritables pouvoirs. Mais dans la peur du caudillo,
les Colombiens ont déjà l’impression de lui donner trop de pouvoir, alors
même que le Président français en avait largement plus que le président
colombien. C’est la véritable apparition du Señor
Presidente alors que pourtant ses pouvoirs sont bien éloignés d’en faire un
quelconque dictateur.
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