Rien ne vaut une bonne dispute argumentée.
Introduction
Il s’agit d’aborder
les questions contemporaines et d’actualités pour reconstruire les termes des
controverses et des débats sur un sujet d’actualité. Il ne s’agit pas de formuler
uniquement ses opinions mais plutôt les différentes opinions en présence et
chercher à reconstruire les différentes
argumentations. Ces argumentations obéissent à un certain nombre des
règles, en particulier, elles justifient des raisons. Ce n’est donc pas
exprimer son avis affectif. En passant à l’argumentation, on doit donc se
justifier, donner les raisons de notre choix. Une telle attitude argumentative est assez élitiste, tout le monde
ne peut pas avoir un argumentaire sur les sujets. D’ailleurs, encore faut-il
que cet argumentaire soit acceptable. On
passe donc de la polémique à la controverse. La polémique caractérise un
rapport conflictuel entre différentes positions. La controverse fait apparaître
les différentes tentatives d’argumentations qui cherchent à créer l’adhésion de
l’interlocuteur. C’est ainsi que Perelman définit l’argumentation, formuler des
discours qui permettent de convaincre. La controverse se fait par une écoute et
une tolérance entre les partis en présence, dans le but de les convaincre.
La
première des questions est celle de la désobéissance civile, question très creusée
par les politistes et qui a donné beaucoup d’ouvrages. La question du
multiculturalisme sera aussi traitée. La justice sociale sera abordée. Enfin
nous verrons aussi la question de la démocratie électronique.
Des
argumentations politiques peuvent être contenues dans des textes littéraires. Ceux-ci
accompagnés de textes théoriques peuvent d’ailleurs prendre davantage sens.
L'assassinat de Jules César, Karl Theodor Von Piloty
Assassiner César pour mieux sauvegarder la République.
Assassiner César pour mieux sauvegarder la République.
L'argumentation
Jules César, William
Shakespeare :
Après
l’assassinat de Jules César, les
conspirateurs doivent justifier leur violence politique face au reste de la
population. Brutus
doit alors argumenter devant les citoyens son crime de lèse majesté. Il a porté
atteinte à celui qui est souverain par le peuple. Brutus en formulant toute
une série d’arguments permet de créer l’adhésion alors même que les citoyens
qui l’écoutent sont partisans de César. Il
fait un exercice de rhétorique performant puisqu’il retourne le peuple à son
avantage, il crée l’adhésion, mais par un discours argumentatif.
Lorsque l’on
utilise la rhétorique, on risque de tomber dans la sophistique, où l’orateur utilise des moyens
de persuasion à son avantage plus que ceux de l’argumentation. En effet,
persuader, c’est passer par la manipulation et la propagande, tandis que
convaincre, c’est passer par des arguments. Le discours du soutien de César, Marc-Antoine, est plus fallacieux. La persuasion utilise des procédés pour
manipuler l’interlocuteur tandis que l’argumentaire va le chercher tout en le considérant
comme un égal. Persuader c’est aussi davantage faire appel aux sentiments de l’interlocuteur
qu’à sa raison.
L’attitude
des citoyens romains suite à l’assassinat du leader politique est de vouloir
écouter l’assassin et ses justifications. La
foule, chez Shakespeare, est très calme et réfléchie.
Selon une première
lecture, Brutus est sophiste :
il manipule la parole et la rhétorique pour faire changer d’avis les citoyens. Mais il semble qu’une seconde
interprétation est possible. Brutus organise son argumentation autour de
techniques qui montrent à l’auditoire qu’on reconnaît le bien fondé de son
opinion et de ses prémisses. Demandant la patience aux Romains, Brutus
bénéficie de cette patience démocratique pour s’exprimer.
Brutus débute d’abord
en se positionnant comme un membre de l’auditoire. Il se présente véritablement
comme un membre identique à tous les Romains. Son argumentation débute dés le
départ en fixant le bienfondé de la vision romaine de César : il déclare qu’il aimait César comme tout un
Romain. C’est de cet attachement qu’il justifie son assassinat. César incarnait
Rome et cela le rend aimable et apprécié. Dès lors qu’apparaît l’ambition, il
ne représente plus Rome, risque de lui nuire et doit être tué. Comme César
est perçu comme le garant de la République romaine, alors il est apprécié. La
démonstration de Brutus fait mouche, il est plus tyrannicide qu’assassin. D’ailleurs sa position non sophiste est
révélée lorsqu’il accepte de se suicider au nom des valeurs de Rome. Un
sophiste ne peut exprimer un suicide pour des valeurs, il meurt pour la
patrie au nom d’intérêts supérieurs. En tuant César, Brutus a choisi de
commettre un acte grave précisément parce que les valeurs à défendre étaient d’une
dignité supérieure. Brutus a sacrifié son amitié avec César au nom de l’intérêt
collectif. C’est totalement désintéressé
et en cela ne peut être sophiste.
Sur
le discours de Marc Antoine : Persuasion ou argumentation ?
Le
discours du Général De Gaulle à lire.
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