mardi 2 avril 2013

Ecologie 25 - 03 (cours 6)

Le célèbre bonnet rouge était en fait un Vert.


2.      Le positionnement des Verts

Sur l’échiquier politique, la question du positionnement des Verts a toujours fait débat. Cela se constate au travers du conflit entre Antoine Waechter d’un coté, Dominique Voynet et Yves Cochet de l’autre. Waechter en 1975 fonde à Mulhouse, l’association des jeunes amis des animaux et de la nature. Dans cette mouvance de la protection de la nature, il finit sa thèse sur la fouine et mène parallèlement des actions contre les gros aménagements. Conscient des limites des associations, il va participer à l’émergence d’un parti politique vert. Il participe à la campagne de René Dumont, puis se présente à des municipales, soutiendra mollement Brice Lalonde.
En 1984, il obtient la majorité chez les Verts par un discours qui tente de dépasser le clivage gauche-droite. Il veut donc donner une identité propre au parti Vert, loin des schémas classiques de l’échiquier politique et des clivages politiques. Il refuse de s’allier avec la Gauche comme le préconisent Voynet et Cochet. Selon lui, « l’écologie n’est pas à marier ». Ce discours rencontre un vrai succès et il gardera le leadership jusqu’en 1992. En 1988, aux présidentielles, il obtient 3,8 % des voix. Au Parlement Européen, les Verts obtiennent 9 élus sous sa direction. Dans cette ligne de ni gauche, ni droite, on trouve des gens assez réactionnaires dont certains venus de l’extrême droite. Du coup, Waechter refuse de participer aux fronts républicains, ce qui viendrait à reconnaître la place du clivage politique dans les Verts. Lorsque Waechter va perdre la majorité en 1992, les Verts finissent par trancher, l’écologie peut se marier et dans l’idéal avec la Gauche. En Europe, il est très courant que les partis verts s’allient à la Gauche. Maintenant, cela peut évoluer comme en Allemagne où dans certains länder des partis de droite sont alliés aux Verts. Idem en France, où Corinne Lepage possède un mouvement Cap 21 qui se place dans une filière centre-droit.

Le slogan qui résume les Verts est « Penser globalement, agir localement ». Le coté global renvoie encore à la vision systémique et globale du monde. De plus, les solutions se trouvent plutôt à l’échelle locale. L’action humaine doit être réduite pour être maîtrisable. Du coup, les Verts seront toujours contre les mégastructures, typiquement les centrales nucléaires : énergie à grande échelle, non-maîtrisable et non totalement maitrisée et de plus, tenue uniquement par un petit groupe de personnes. Du coup, en favorisant l’échelle locale, les Verts valorisent évidemment la décentralisation. Ils sont favorables aux cultures de proximité, idem pour les énergies.
D’autre part, les Verts sont pro-européens puisque l’UE réfléchit beaucoup à l’échelle régionale, qui elle-même réfléchit à l’échelle locale. En conséquence, pour les Verts, c’est un vecteur idéal de développement. L’Europe et les régions sont des échelles pertinentes pour les Verts, d’autant plus qu’à l’échelle régionale, on peut assurer le maintien des cultures régionales, des langues et des patois.

Les Verts sont aussi antiproductivistes, ils refusent l’industrialisation. Le travail n’est pas un objectif ultime, il doit être relativisé. Une partie de la vie de l’homme doit être investie dans le social en faisant vivre les solidarités au quotidien. Le but est de se réaliser soi-même hors du travail.

Enfin les Verts veulent faire de la politique autrement. Du coup, ils vont essayer de gommer les défauts classiques de la politique (comme la question de la corruption). Ainsi, lorsque ??? veut se présenter au nom des Verts au Nord de la France, avec des chances de succès, de nombreux membres se sont révoltés en refusant un parachutage quitte à perdre des élus. De plus, les Verts refusent le cumul des mandats. Ils pratiquent les primaires depuis longtemps, appliquent strictement la parité, …

3.      La réussite des Verts

Les Verts se présentent souvent comme des élus originaux. Tous se démarquent ne serait-ce que dans leur aspect vestimentaire. Leur façon de parler est elle aussi assez souvent en décalage avec ce qu’on attend d’un discours d’élus. Lorsqu’on mesure la présence dans les conseils, parlements, … Les Verts sont aussi le groupe le plus assidu dans leur travail.

Du point de vue des élections, les Verts ont certaines élections de prédilection. Les présidentielles en France sont un échec pour les verts avec au maximum 5% lorsque Noël Mamère s’est présenté en 2002. Pour les législatives, idem, ils ont généralement assez peu de députés au Parlement français avec la règle de la proportionnelle. 2012 étant un cas particulier du fait de leur alliance avec le PS. En revanche, les Verts connaissent un succès bien plus important aux élections européennes avec un poids assez fort des Verts européens. Enfin les régionales sont aussi un grand succès des Verts qui sont d’ailleurs plus souvent gagnants dans les régions urbaines où l’on trouve davantage de bourgeois bohèmes (bobo). Les Verts ont même dirigé la région Nord Pas de Calais sous la présidence de Marie-Christine Blandin. Avec l’extension des villes, on est en train de regarder comment cela peut impacter sur les votes. A l’échelle des mairies, les Verts tiennent quelques villes comme Bègles, Montreuil, …

Même si les Verts veulent se diversifier dans leur domaine de compétence, leurs plus grands succès résident toujours dans l’environnement. Pour autant, les écologistes mènent des actions bien au-delà de la question environnementale (Cécile Duflot est au ministère du logement, …). Sur la plupart des autres sujets, les Verts ne réussissent pas mieux que les autres.

4.      L’écologie médiatique

Depuis plusieurs années, on constate une écologie médiatique représentée, en France, par trois personnages mondiaux : le commandant CousteauAl Gore et Nicolas Hulot.
Cousteau avait une présence médiatique formidable et a faillit tenter de s’engager en politique pour faire bouger les choses. Après réflexion le commandant Cousteau a décliné mais il a fait une pétition pour intégrer davantage les préoccupations environnementales dans le domaine politique. Al Gore pour sa part n’était connu que dans le monde occidental avant son échec aux présidentielles américaines. Comme Cousteau, il a tenté de convaincre les gouverneurs américains de prendre en compte l’environnement dans leurs politiques. Hulot de son côté a tenu une longue émission qui a bougé des exploits sportifs à la question environnementale. Il tentera de fonder un pacte écologique aux élections de 2002 en tentant comme les deux précédents de faire de l’environnement la priorité des priorités en politique.



Le développement durable : des ronds et des triangles.




Le développement durable


Le développement durable se retrouve dans plusieurs conférences internationales qui traitent au départ de la question de l’environnement : conférence de Stockholm (1972),  conférence de Rio (1992), conférence du développement durable à Johannesburg (2002), le rapport Brundtland qui définit le terme (1987), … Les thématiques abordées sont pourtant très diverses. On trouve notamment une forte insistance sur la participation des femmes dans ce projet, il faut aussi lutter contre la pauvreté, protéger les cultures minoritaires et indigènes, renforcer le rôle de la démocratie et celui du citoyen, assurer la paix, … Quels sont les rapports avec l’environnement et ses objectifs ? Puisque le développement induit de nouvelles pollutions environnementales, alors les écologistes sont accusés de devenir rétrogrades. Pour éviter cela, il a fallut affuter les arguments associant les luttes pour l’environnement avec les luttes sociales (parité, lutte contre la pauvreté, contre les inégalités, …).

Le développement durable prend le contrepied de la thèse selon laquelle environnement et économie seraient incompatibles. Cela reste encore à prouver. Environnement et croissance économique pourrait donc selon ce schéma aller de paire. A cela, s’ajoute une contrepartie sociale no-négligeable.
Schéma ci-dessus

Le développement durable reste encore à prouver. Il s’agit là d’une utopie qui doit protéger l’environnement, rendre les gens heureux et assurer la croissance économique. Un tel rêve est-il possible ? Le développement durable qui envisageait de sauvegarder l’environnement finira-t-il en « business as usual ». Le domaine social qui semble un peu factice est en fait un ajout face aux accusations d’écologistes peu soucieux de la population.

Ainsi la définition du développement durable est : un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs.


I.                   La durabilité environnementale

1.      La durabilité économique

La durabilité environnementale c’est transmettre le capital environnemental aux générations futures, nous l’avons déjà vu. La durabilité économique de son coté est une gestion en « bon père de famille ». Cette durabilité s’appuie sur un équilibre budgétaire, une maîtrise de l’inflation, des règles d’investissement sur les infrastructures.
On a aussi des hypothèses environnementales que les économies ont développées. La première est la courbe environnementale de Kuznets. La courbe de Kuznets explique qu’à un certain niveau de croissance, les inégalités commencent à baisser. La courbe environnementale de Kuznets découle de ce constat. Selon des économistes écologistes, il est possible de dire la même chose dans le domaine environnemental. Ainsi, le taux de pollution va se réduire avec la richesse d’un pays. En effet, le pays face aux remarques de sa population face à la pollution va développer des technologies plus propres qui vont réduire cette polllution. De plus, il y a un recul des emplois du secondaire vers le tertiaire, parfois un peu plus propre.
Cela est nettement visible concernant la pollution de l’air dans les villes. Plus les villes se développent, plus la qualité de l’air cherche à être amélioré. En revanche, pour certains polluants, cela n’est pas vérifiable, notamment concernant la production de déchets, plus on est riche, plus on en produit.

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