Le célèbre bonnet rouge était en fait un Vert.
2. Le positionnement des Verts
Sur
l’échiquier politique, la question du positionnement des Verts a toujours fait
débat. Cela se constate au travers du conflit entre Antoine
Waechter d’un coté, Dominique Voynet
et Yves Cochet de l’autre. Waechter en 1975
fonde à Mulhouse, l’association des jeunes amis des animaux et de la nature.
Dans cette mouvance de la protection de la nature, il finit sa thèse sur la
fouine et mène parallèlement des actions contre les gros aménagements. Conscient des limites des associations, il
va participer à l’émergence d’un parti politique vert. Il participe à la
campagne de René Dumont, puis se présente à
des municipales, soutiendra mollement Brice Lalonde.
En 1984, il obtient la majorité chez les Verts par un
discours qui tente de dépasser le clivage gauche-droite. Il veut donc donner
une identité propre au parti Vert, loin des schémas classiques de l’échiquier
politique et des clivages politiques.
Il refuse de s’allier avec la Gauche comme le préconisent Voynet et Cochet. Selon lui, « l’écologie n’est pas à marier ». Ce discours rencontre un vrai
succès et il gardera le leadership jusqu’en 1992.
En 1988, aux présidentielles, il obtient 3,8
% des voix. Au Parlement Européen, les Verts obtiennent 9 élus sous sa
direction. Dans cette ligne de ni gauche, ni droite, on trouve des gens assez
réactionnaires dont certains venus de l’extrême droite. Du coup, Waechter
refuse de participer aux fronts républicains, ce qui viendrait à reconnaître la
place du clivage politique dans les Verts. Lorsque
Waechter va perdre la majorité en 1992, les
Verts finissent par trancher, l’écologie peut se marier et dans l’idéal avec la
Gauche. En Europe, il est très courant que les partis verts s’allient à la
Gauche. Maintenant, cela peut évoluer comme en Allemagne où dans certains
länder des partis de droite sont alliés aux Verts. Idem en France, où Corinne
Lepage possède un mouvement Cap 21 qui se place dans une filière centre-droit.
Le slogan
qui résume les Verts est « Penser globalement, agir localement ». Le
coté global renvoie encore à la vision systémique et globale du monde. De plus,
les solutions se trouvent plutôt à l’échelle locale. L’action
humaine doit être réduite pour être maîtrisable. Du coup, les Verts seront
toujours contre les mégastructures, typiquement les centrales nucléaires :
énergie à grande échelle, non-maîtrisable et non totalement maitrisée et de
plus, tenue uniquement par un petit groupe de personnes. Du coup, en favorisant l’échelle locale, les Verts valorisent
évidemment la décentralisation. Ils sont favorables aux cultures de proximité,
idem pour les énergies.
D’autre
part, les Verts sont pro-européens puisque l’UE réfléchit beaucoup à l’échelle
régionale, qui elle-même réfléchit à
l’échelle locale. En conséquence, pour les Verts, c’est un vecteur idéal de
développement. L’Europe et les régions sont des échelles pertinentes pour les
Verts, d’autant plus qu’à l’échelle régionale, on peut assurer le maintien des
cultures régionales, des langues et des patois.
Les Verts
sont aussi antiproductivistes, ils refusent l’industrialisation. Le travail
n’est pas un objectif ultime, il doit être relativisé. Une partie de la vie de
l’homme doit être investie dans le social en faisant vivre les solidarités au
quotidien. Le but est de se réaliser
soi-même hors du travail.
Enfin les
Verts veulent faire de la politique autrement. Du coup, ils vont essayer de
gommer les défauts classiques de la politique (comme la question de la corruption). Ainsi, lorsque ??? veut se
présenter au nom des Verts au Nord de la France, avec des chances de succès, de
nombreux membres se sont révoltés en refusant un parachutage quitte à perdre
des élus. De plus, les Verts refusent le cumul des mandats. Ils pratiquent les
primaires depuis longtemps, appliquent strictement la parité, …
3. La réussite des Verts
Les Verts se
présentent souvent comme des élus originaux. Tous se démarquent ne serait-ce
que dans leur aspect vestimentaire.
Leur façon de parler est elle aussi assez souvent en décalage avec ce qu’on
attend d’un discours d’élus. Lorsqu’on mesure la présence dans les conseils,
parlements, … Les Verts sont aussi le groupe le plus assidu dans leur travail.
Du point de
vue des élections, les Verts ont certaines élections de prédilection. Les
présidentielles en France sont un échec pour les verts avec au maximum 5% lorsque Noël
Mamère s’est présenté en 2002. Pour les législatives, idem, ils ont généralement
assez peu de députés au Parlement français avec la règle de la proportionnelle.
2012 étant un cas particulier du fait de
leur alliance avec le PS. En revanche,
les Verts connaissent un succès bien plus important aux élections européennes
avec un poids assez fort des Verts européens. Enfin les régionales sont aussi
un grand succès des Verts qui sont d’ailleurs plus souvent gagnants dans les
régions urbaines où l’on trouve davantage de bourgeois bohèmes (bobo). Les
Verts ont même dirigé la région Nord Pas de Calais sous la présidence de Marie-Christine Blandin. Avec l’extension des
villes, on est en train de regarder comment cela peut impacter sur les votes. A l’échelle des mairies, les Verts tiennent
quelques villes comme Bègles, Montreuil, …
Même si les
Verts veulent se diversifier dans leur domaine de compétence, leurs plus grands
succès résident toujours dans l’environnement. Pour autant, les écologistes
mènent des actions bien au-delà de la question environnementale (Cécile Duflot est
au ministère du logement, …). Sur la plupart des autres sujets, les Verts ne
réussissent pas mieux que les autres.
4. L’écologie médiatique
Depuis
plusieurs années, on constate une écologie médiatique représentée, en France,
par trois personnages mondiaux : le commandant
Cousteau, Al Gore et Nicolas Hulot.
Cousteau avait une présence médiatique formidable et a
faillit tenter de s’engager en politique pour faire bouger les choses. Après
réflexion le commandant Cousteau a décliné mais il a fait une pétition pour
intégrer davantage les préoccupations environnementales dans le domaine
politique. Al Gore pour sa part n’était connu que dans le monde occidental
avant son échec aux présidentielles américaines. Comme Cousteau, il a tenté de
convaincre les gouverneurs américains de prendre en compte l’environnement dans
leurs politiques. Hulot de son côté a tenu une longue émission qui a bougé des
exploits sportifs à la question environnementale. Il tentera de fonder un pacte
écologique aux élections de 2002 en tentant
comme les deux précédents de faire de
l’environnement la priorité des priorités en politique.
Le développement durable : des ronds et des triangles.
Le
développement durable
Le développement
durable se retrouve dans plusieurs conférences internationales qui traitent au
départ de la question de l’environnement : conférence de Stockholm (1972),
conférence de Rio (1992), conférence
du développement durable à Johannesburg (2002),
le rapport Brundtland qui définit le terme (1987),
… Les thématiques abordées sont pourtant très diverses. On trouve notamment une
forte insistance sur la participation des femmes dans ce projet, il faut aussi
lutter contre la pauvreté, protéger les cultures minoritaires et indigènes,
renforcer le rôle de la démocratie et celui du citoyen, assurer la paix, … Quels sont les rapports avec
l’environnement et ses objectifs ? Puisque le développement induit de
nouvelles pollutions environnementales, alors les écologistes sont accusés de
devenir rétrogrades. Pour éviter cela, il a fallut affuter les arguments
associant les luttes pour l’environnement avec les luttes sociales (parité,
lutte contre la pauvreté, contre les inégalités, …).
Le développement
durable prend le contrepied de la thèse selon laquelle environnement et économie
seraient incompatibles. Cela reste encore à prouver. Environnement et
croissance économique pourrait donc selon ce schéma aller de paire. A cela,
s’ajoute une contrepartie sociale no-négligeable.
Schéma
ci-dessus
Le développement
durable reste encore à prouver. Il s’agit là d’une utopie qui doit protéger
l’environnement, rendre les gens heureux et assurer la croissance économique. Un tel rêve est-il
possible ? Le développement durable qui envisageait de sauvegarder
l’environnement finira-t-il en « business
as usual ». Le domaine social
qui semble un peu factice est en fait un ajout face aux accusations
d’écologistes peu soucieux de la population.
Ainsi la définition
du développement durable est : un développement qui répond aux besoins du
présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux
leurs.
I.
La durabilité
environnementale
1.
La durabilité économique
La durabilité
environnementale c’est transmettre le capital environnemental aux générations
futures, nous l’avons déjà vu. La durabilité économique de son coté est une
gestion en « bon père de famille ». Cette durabilité s’appuie sur un équilibre
budgétaire, une maîtrise de l’inflation, des règles d’investissement sur les
infrastructures.
On a aussi des
hypothèses environnementales que les économies ont développées. La première est
la courbe environnementale de Kuznets. La courbe de Kuznets explique qu’à un certain niveau de croissance, les
inégalités commencent à baisser. La courbe environnementale de Kuznets découle
de ce constat. Selon des économistes écologistes, il est possible de dire la même chose dans le domaine environnemental. Ainsi, le taux de pollution va se réduire
avec la richesse d’un pays. En effet, le pays face aux remarques de sa
population face à la pollution va développer des technologies plus propres qui
vont réduire cette polllution. De plus, il y a un recul des emplois du
secondaire vers le tertiaire, parfois un peu plus propre.
Cela est nettement visible concernant
la pollution de l’air dans les villes. Plus les villes se développent, plus la
qualité de l’air cherche à être amélioré. En
revanche, pour certains polluants, cela n’est pas vérifiable, notamment
concernant la production de déchets, plus on est riche, plus on en produit.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire