Toujours de superbes logos !
Merci à Guillaume B. Pour sa prise de notes très complète.
2.
Le cycle de l’Uruguay
Ce cycle prend
place de 1986 à 1994, d’emblée on vise de
grandes ambitions, en commençant par vouloir intégrer de nouveaux domaines dans
les négociations comme : l’agriculture, le commerce des services et des
domaines de frictions
(comme les IDE ou les droits de propriétés intellectuelles). On souhaite aussi
clarifier les questions déjà évoquées par le GATT, comme les conditions
d’application des droits compensateurs et les mesures antidumping. L’ambition
affichée est donc assez forte et on réunit dans ce cycle déjà 123 États.
Ce cycle souhaite
par ailleurs adopter une approche globale, toutes les questions lors des négociations doivent
trouver une réponse pour être validées. Dans le cas contraire, il n’y a pas
d’accord. Puisque des pays peuvent être intéressés par certains domaines plus
que d’autres, l’approche globale semble faciliter l’arbitrage. L’approche
sélective est son opposée, dans le cas de cette approche, on aurait une plus
grande marge de manœuvre et d’influence de la part des pays les plus importants
au détriment des pays les plus faibles. Malgré
tout, si sur le papier tout cela est très logique et organisé, dans la réalité,
c’est plus complexe.
De plus, on a
envisagé un horizon pour ces négociations. Cela devait débuter en 1986, avoir un bilan de mi-parcours en 1988 et se terminer en 1990.
Mais ce calendrier de principes sera vite bloqué. Les négociations furent longues
et âpres, si bien qu’en 1988, une conférence
de mi-parcours est organisée à Montréal. Cette conférence débouche sur le
constat que les positions de chaque État
membre sont extrêmement éloignées ce qui contribue à cristalliser les positions
de chacun. Fin 1990, une autre conférence se
déroule à Bruxelles et s’achève sur un constat d’échec. En effet, il y a
des désaccords entre les États sur quasiment tous les points. On peut notamment
souligner le blocage par les USA et l’UE sur la question de l’agriculture (l’UE
veut sauver sa Politique Agricole Commune, PAC, et de même pour les USA) et la
question délicate du commerce des services (dont toute une série peuvent être
des domaines sensibles puisque les services relèvent du domaine de l’État). Les
désaccords se font donc avant tout entre les pays industrialisés pour la
question de l’agriculture, et entre les pays industrialisés et les pays
non-industrialisés possédant peu de services sur la question du commerce des
services.
C’est Arthur Dunkel (alors directeur du GATT) qui va ramener tous les acteurs à rediscuter entre eux, en leur
proposant de nouvelles pistes pour régler leurs différends. Les négociations
sont alors relancées au début de 1992 et
aboutissent en fin d’année 1993 sous la
contrainte technique des USA : en effet il existe une procédure qui laisse
un champ de manœuvre au représentant commercial Étatsunien, lui permettant de
négocier sans passer par le congrès. Ce dernier n’interviendra dans le
processus que lors de la ratification. Or cette concession est accordée pour
une durée de 3 à 4 ans, fin 1993 c’était son
terme, si les négociations avaient continué, elles auraient été considérablement
compliquées puisqu’il aurait fallu passer par le congrès (c’est le Fast Truck
accordé à la Trade Promotion Authority).
Actuellement,
c’est la même chose. Fin 2007, concernant le
libre-échange, un bras de fer s’est engagé entre Corée du Sud et USA, tout deux
contraints de devoir trouver une solution satisfaisante (parfois c’est juste un
trompe-l’œil censé attirer l’attention).
Toujours est-il que
cet accord de fin 1993 est officialisé lors
des Accords de Marrakech en avril 1994.
Le contenu de cet
accord est composé de quatre volets majeurs :
·
Une mise à jour du GATT est partiellement reprise, on
garde les grands principes avec la précision de certaines de ses dispositions
(les conditions de l’article 24 sur les unions douanières et les zones de
libre-échanges, procédures d’examens clarifiées, conditions d’applications des
droits antidumping, …). En principe, les
termes du GATT sont plus facilement applicables.
Un
accord sur le commerce des marchandises est affirmé avec une nouvelle réduction
des droits tarifaires. Davantage de lignes tarifaires sont libéralisées (on passe d’un total de 94 % à
99 % des lignes tarifaires soumises à des droits de douanes consolidées :
c’est à dire que quasiment l’ensemble des lignes tarifaires / produits entrent
dans les compétences de l’accord et font l’objet de droits consolidés et négociés,
non plus laissés au bon vouloir d’un partenaire…). Il existe toujours un traitement différent pour les pays en
développement, qu’ils puissent ainsi posséder une certaine marge de manœuvre.
Les droits de douanes sur les marchandises des pays industrialisés sont abaissés
passant en moyenne de 6% à 4%. Certains
produits tombent en franchise de droit, c'est-à-dire
qu’ils ont 0% de droit de douane. On
obtient aussi la possibilité de limiter les pics tarifaires sur certains
produits (comme en Malaisie oùdes tarifs particulièrement élevés étaient
appliqués sur les automobiles étrangères dans le pays), ce qui revient à
limiter le niveau des droits de douanes sur des produits qui peuvent y être
soumis. Au final, seulement 5% des lignes tarifaires peuvent éventuellement
être taxées.
De
plus, on décide d’intégrer les produits agricoles dans le droit commun,
souvent avec un calendrier extrêmement flou et long.
·
Le General Agreement on Trade in Service (GATS ou AGCS en français,
Accord Général sur le Commerce des Services). Ce GATS veut transposer les principes généraux du GATT sur le commerce
des services. Ainsi, en matière de services, on applique le traité de la
nation la plus favorisée (égalité de traitement entre partenaires
commerciaux), mais on peut faire des exemptions. On autorise alors les pays à
définir certains services qui seraient exemptés de cette clause de la nation la
plus favorisée. Cependant, cela n’est pas éternel et doit être révisée 5 ans
plus tard (en 2000) avec vocation à
disparaître définitivement au bout de 10 ans maximum (donc 2010). D’une
manière générale, on ne veut rien brusquer.
De
plus, tous les services ne sont pas censés être libéralisés
immédiatement. Il s’agit surtout à ce moment là, d’un accord de principe. L’entente portait avant tout sur
les services financiers, puis les télécommunications, puis les transports
maritimes. La question de l’audiovisuel est remise à plus tard, du fait des
exceptions culturelles de certains pays, de même pour les transports aériens.
Le
GATS est donc l’acceptation des principes du GATT pour les services, mais les
signataires savent que l’application sera longue, lente et sensible.
·
Le Trade-Related aspects of Intellectual Property rightS (TRIPS ou ADPIC en
français, Aspects des Droits de Propriété Intellectuelle qui touchent au
Commerce). L’objectif est de s’entendre
sur les questions qui peuvent avoir un impact sur le commerce des propriétés
intellectuelles. L’accord synthétise en réalité un ensemble de règles
internationales qui sont éparpillées dans de multiples traités. C’est le
cas de la Convention de Berne signée en 1886,
modifiées à plusieurs reprises jusqu’en 1979
et qui rassemble aujourd’hui 164 pays. Dans cette convention, on fixe les
droits d’auteurs des œuvres artistiques et le TRIPS le rappelle. De même pour
la convention de Paris qui établit les règles des brevets et des droits de
marques. Le TRIPS réunit donc tous ces accords éparpillés dans sa rédaction et
définit les principes fondamentaux sur ce domaine. L’ambition du TRIPS repose lui aussi sur un accord de principe entre
les pays signataires.
·
Enfin un dernier accord crée
concrètement l’OMC. Il s’agit d’une véritable organisation comparable dans sa
structure au FMI ou à la Banque Mondiale. C’est le troisième pilier de la gouvernance
économique. La mission de cette organisation est de faire respecter les accords
précédemment établis, de gérer les conflits autour de ces accords. Dés lors qu’un pays adhère à
l’OMC, il accepte aussi et forcément les trois accords précédents. L’OMC veille
donc au respect de ses accords mais aussi aux accords multilatéraux signés
entre quelques pays prêts à s’engager entre eux comme avec le Government Procurement Agreement (GPA, AMP en français, Accord
plurilatéral sur les Marchés Publics), un accord qui permet d’ouvrir les
marchés publics à la concurrence internationale, de ne pas discriminer d’autres
marchés, ni d’être discriminé.
De
plus, l’OMC doit servir de cadre pour des négociations multilatérales futures.
Elle prépare donc des cycles de négociations dans la lignée de ce qu’effectuait
déjà le GATT.
A
cela s’ajoute son rôle de surveillance des politiques commerciales des États
membres. L’OMC
produit régulièrement (tous les 2 – 3 ans) des rapports sur les pratiques des États
membres en matière commerciale. Eventuellement, l’OMC y ajoute des
recommandations.
Enfin,
dernier de ses rôles, l’OMC offre un cadre de règlement des différents.
3.
Le fonctionnement de l’OMC
L’OMC règle donc
les questions pour 154 États membres, représentant 90% des échanges mondiaux.
Elle est implantée à Genève et possède un directeur général, actuellement c’est
Pascal Lamy.
L’OMC fonctionne
par la conférence ministérielle, c’est l’organe suprême de cette institution. Cette instance plénière réunit
tous les deux ans l’ensemble des représentants des États membres. On y établit
un bilan des deux années passées ainsi qu’un programme de travail pour les
prochaines années. Comme avec le GATT, à l’OMC lors de la conférence
ministérielle, chaque État membre possède une voix, mais pour autant, les
décisions des conférences ministérielles n’ont jamais eu besoin de vote, chaque
décision ayant toujours été adoptée à l’unanimité depuis la création de l’OMC.
Le Conseil général agit
au nom de la conférence ministérielle, il assure la permanence. C’est un organe actif de l’OMC
assisté de trois conseils spécialisés, chacun couvrant un des trois accords
précédent : un conseil pour le GATT spécialisé sur les marchandises, un
conseil pour le GATS spécialisé sur les services et un conseil pour le TRIPS
spécialisé sur les propriétés intellectuelles.
L’Organe de
Règlement des Différends (ORD) est une innovation majeure par rapport au GATT. Certes le GATT possédait ce
genre de mécanisme mais il n’était pas associé à une institution, ce qui
rendait les décisions faibles et peu contraignantes. Dorénavant l’ORD peut
convoquer un groupe d’experts spécialisés choisi par l’OMC pour produire une
décision.
L’ORD peut être
saisi pour plusieurs raisons. D’abord si un État membre (le plaignant) s’estime
lésé par un autre État membre (l’accusé) dans le cadre des accords de l’OMC. L’ORD va d’abord s’assurer au
préalable d’une consultation des partis en vue d’une conciliation. Dans le cas
où la consultation échoue, un groupe spécial est convoqué composé d’experts. Il
arrive souvent que, durant le temps de l’examen du litige, les partis trouvent
un accord (un effet de pression a lieu quand le groupe spécial est convoqué).
Sinon, le groupe spécial produit un rapport qui donne raison à l’un des deux
partis.
Si
l’accusé est gagnant dans le litige, le plaignant ne peut pas faire appel. Si
le plaignant est gagnant, tout est mis en œuvre pour arrêter les mauvais
agissements de l’accusé sur les recommandations du groupe spécial, sauf si
l’accusé fait appel. L’appel peut être rejeté, dans le cas contraire, le groupe
spécial tranche une dernière fois et règle le conflit.
Enfin,
lorsque la solution du groupe spéciale est fixée, le plaignant peut juger la
mise en œuvre des sanctions par l’accusé, insuffisante (trop lent, pas assez efficace,
…). Dés lors, un groupe spécial de l’exécution est convoqué et détermine si le
plaignant à raison. Si le plaignant à tort, on en reste là. Si le plaignant a
raison, de nouvelles mesures sont instaurées contre l’accusé : soit des
sanctions (type suspension de concessions …), soit des compensations
financières données au plaignant.
Toujours est-il que
cette procédure est bien balisée et globalement équitable, puisqu’il y a
possibilité de faire de nombreux appels. Au total cette procédure met un
an ou un an et trois mois s’il y a un appel. Contrairement au GATT, les
procédures ne doivent pas traîner à l’infini. La situation est très différente d’auparavant,
l’ORD est un système si encadré, qu’il se déroule presque automatiquement. En
effet, une décision de l’ORD ne peut être rejetée qu’à une unanimité des États
membres de l’OMC. Soit tout le monde rejette la décision, soit celle-ci est
entérinée.
III.
18 ans d’OMC
1.
Les aspects positifs
On constate depuis
la création de l’OMC, une hausse du nombre des États membres. Les pays membres du GATT y sont
entrés automatiquement, mais malgré tout d’autres pays sont venus rejoindre
l’OMC ensuite. On est ainsi passé de 123 à 158 pays aujourd’hui, dont les
derniers arrivants sont la Russie et le Vietnam. Plusieurs autres pays ont un statut d’observateurs à l’OMC. Enfin, il
existe toujours des pays non-membres et non-observateurs mais ils sont
rares et souvent dans des situations politiques délicates (Sahara occidental,
Sud-Soudan, Somalie, Erythrée et Turkménistan). Quoiqu’il en soit avec simplement les États membres, on a presque la
totalité du commerce mondial.
De plus en 2001, un nouveau cycle de négociations a été lancé
par l’OMC : le cycle de Doha. Les objectifs de ce cycle sont une
libéralisation commerciale
(qui avait déjà été tentée en 1999 à Seattle
sans succès). Mais ce cycle n’a été
accepté que suite aux évènements du 11 septembre
2001. En effet, une fenêtre d’ouverture a eu lieu à ce moment là, mais
depuis, les États membres se sont peu intéressés à la question. On constate bien
ce délitement de l’intérêt pour ces négociations.
Le succès de l’ORD
en revanche n’avait pas du tout été anticipé. En effet, certains membres à la création de l’OMC
ont déclaré qu’ils étaient peu favorables aux décisions de l’ORD voire qu’ils
étaient contre si les décisions se faisaient contre leurs intérêts. Les USA
notamment avaient cette posture, ne souhaitant pas se plier aux injonctions de
l’ORD. Or le fonctionnement étant assez bien calibré, les USA se sont soumis
aux règles et aux sanctions, d’autant qu’ils s’en sont souvent servis à leur
avantage. Tout le monde s’accommode donc aisément de l’ORD.
Depuis sa création
en janvier 1995, plus de 400 litiges ont été
présentés devant l’ORD
(soit environ 25 par an). Très souvent
on constate que les USA et l’UE saisissent l’ORD. En effet, en tant que gros
acteurs commerciaux, ils l’utilisent beaucoup. Plus récemment, on constate une
hausse importante des pays en développement qui saisissent l’ORD (Canada,
Brésil et Chine). On a donc une large palette d’acteurs qui se servent de cette
institution. Au final, 60% des États membres y ont eu recours. Les Pays les
Moins Avancés (PMA) s’en saisissent assez peu d’une part parce qu’ils sont de
trop petits acteurs et d’autre part parce qu’ils bénéficient déjà d’avantages.
De plus, les dossiers sont complexes à monter et demandent un bon niveau
d’expertise. De ce fait, ils s’associent souvent à de plus gros acteurs dans
leur plainte, via des pays biais donc, de plus gros acteurs.
Les
pays plus puissants s’associent également entre eux pour répondre à la plainte
déposée par un plaignant ou pour (par exemple, les USA et l’UE se sont
régulièrement associés contre la Chine). On constate d’ailleurs qu’en 2012, la plupart des plaignants étaient des pays
en développement.
Les plaintes
portent souvent sur les IDE ou les droits de propriétés intellectuelles. Du
coup, le recours à la règlementation interne de l’OMC est plus fréquent qu’au
début. D’autres
questions portent sur les instruments de règlementation aux frontières, comme
les mesures antidumping des pays développés dont les pays émergents se
plaignent.
Donc
l’ORD a bien connu un succès inattendu mais s’avère un acteur efficace et
respecté.
2.
Les aspects négatifs
On constate un
mécontentement croissant des pays en développement. L’OMC subit une perte de
légitimité du fait des contestations des ces pays surtout à ses débuts. En effet, les pays en
développement estimaient ne pas avoir profité des bénéfices du cycle de
négociations de l’Uruguay. Cela tenait
au fait que les accords du cycle de l’Uruguay tenaient surtout à des accords de
principe, sans véritable horizon et sans calendrier intermédiaire. Par
exemple, les pays en développement attendaient beaucoup de la question du
textile et du coton et n’ont rien vu émerger de concret des accords.
De plus, on
constate une persistance de la fracture Nord-Sud à l’OMC, notamment dans le
manque de transparence flagrante dans la gouvernance de l’institution. Ainsi,
en réalité, il n’est pas tout à fait exact de dire qu’un État membre, possède
une voix à la conférence ministérielle. Il existe en effet, des greens rooms, des comités restreints, où on
discute des questions les plus importantes entre grands acteurs (USA, UE,
Chine, …). La ligne de clivage entre le Nord et le Sud est donc très nette
comme du temps du GATT.
A cela, on peut
ajouter les échecs de plus en plus patents et de plus en plus successifs de
l’OMC. Ces échecs concernent les orientations de l’institution qui a du mal à
relancer l’élan enthousiaste de 1994. Ainsi on peut citer l’échec de
Seattle en 1999, celui plus mitigé de Doha en 2001
(le projet fut lancé mais s’est vite enlisé), de Cancun en 2003 (conférence ministérielle avec un échec
massif : les États membres n’ont même pas réussi à commencer à discuter,
il n’y a pas eu un seul début de négociations : « le nec plus ultra de l’échec »), …
Le cycle de Doha avait
lancé l’idée de développement des PMA, pour qu’ils soient les principaux
bénéficiaires de la libéralisation commerciale. En 2005
à Hong-Kong, on arrive à la conclusion qu’il n’y a toujours pas d’accord
possible, aucune avancée du fait du blocage des pays industrialisés et des pays
en développement.
Ceux-ci refusent d’ouvrir les négociations car ils s’estiment insatisfaits des
négociations précédentes lors du cycle de l’Uruguay.
En dépit d’une
tentative de relance en 2006, le constat de 2008 est que Doha est en coma dépassé. Or la
même année arrive la crise économique mondiale et on assiste à un retour en
force du protectionnisme de part et d’autres. Par exemple des contrôles sur les IDE (la
commission Européenne est notamment en pointe pour éviter « toute atteinte à la sécurité nationale »).
On constate des blocages dans le rachat d’entreprises censées être dans les
secteurs stratégiques (en France en 2010, le
rachat d’Ingenico par le groupe américain Danaher n’a finalement pas eu lieu), des
aides publiques (comme General Motors aux USA face à un rival chinois), des
restrictions à l’exportation (en automne 2012,
la Chine a complètement bloqué ses exportations de terres rares), …
L’OMC fonctionne
plus sur plusieurs bilatéralismes que sur un multilatéralisme. Les partenaires
ne sont pas géographiquement proches, parler des accords commerciaux régionaux
qui deviennent vite abusifs. Au final, évoquer des accords mini-latéraux est
plus pertinent. Les pays sont alors impliqués dans un grand nombre d’accords à
différentes teneurs, ce qui prête à des confusions, encore plus fortes que les
accords sont nombreux.
Récemment on a
évoqué un éventuel nouvel accord très lourd entre les USA et l’UE et un plus
avancé entre l’UE et le Japon. Ces gros acteurs sur la scène commerciale vont
encore plus semer la confusion que les autres. En effet, les petits accords
entre des petits pays ne changent pas trop la donne. En revanche, des accords entre UE et USA hors OMC, risquent
peut être de marginaliser l’OMC. Du coup, si ces pays s’accordent entre
eux, ils fixeront leurs règles hors OMC et vont marginaliser les plus petits
acteurs. Ce cadre multilatéral étant trop le bazar dans le cadre de l’OMC. Avec
un niveau de douanes très faible, ces acteurs vont donc parler d’autre chose,
probablement plutôt sur des sujets nouveaux. Les engagements risquent d’être
innovants, ambitieux et plus ou moins profond. Mais l’UE et les USA, en se
fixant eux-mêmes des règles, vont par extension les fixer au reste des autres
pays. C’est donc un risque de retour à
la période avant GATT et avant OMC.
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